La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Publications philosophiques des professeurs de l’Académie de Créteil

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William James : vie et pensée
Auteur : Romain Mollard Éditeur(s) : Kimé
Résumé
En plus de l’histoire du pragmatisme que William James, frère de l’écrivain Henry, a beaucoup contribué à vulgariser, l’auteur étudie les dimensions multiples d’un parcours qui a également fait de lui le fondateur américain de la psychologie scientifique puis le défenseur d’un empirisme radical qui inspira des auteurs aussi divers que B. Russell, A.N. Whitehead ou G. Deleuze. ©Electre 2023

Lire la Quatrième de couverture

Gilles Deleuze, qui considérait William James comme un « effarant génie », disait qu’à force d’avoir retenu de ses théories quelques éléments « coupés de tout leur contexte », on l’avait « littéralement massacré ». Replacer James dans son contexte pour tenter de le sauver des caricatures dans lesquelles on l’a souvent enfermé est l’un des objectifs du livre. Bien connu pour avoir fondé le premier laboratoire de psychologie scientifique aux États-Unis, sa fascination pour la télépathie, les recherches psychiques et les expériences mystiques l’inscrivent dans une histoire beaucoup plus méconnue de la psychologie. Célèbre vulgarisateur classique du courant philosophique nommé « pragmatisme », il est aussi l’initiateur d’une forme d’empirisme « radical » qui a profondément renouvelé notre approche des problèmes philosophiques. Par-dessus tout, il est l’auteur remarquable d’une forme de littérature philosophique « populaire » qui rompt avec les codes de la philosophie académique professionnelle et qui a inspiré des milliers d’individus qui ne sont pas nécessairement philosophes. Au coeur de sa pensée gît une méfiance viscérale vis-à-vis de la pensée abstraite et de la philosophie universitaire, si bien que son discours se construit à partir d’une contradiction vécue et non logique entre le concept et la vie conçue comme acte créateur. Cette tension fait de sa pensée un exemple typique du rapport étroit, qu’il n’a jamais cessé d’affirmer lui-même, entre biographie et philosophie.

Paru le : 10/09/2020

Le langage de la morale – éliott éditions (eliotteditions.fr)
 Jean-Baptiste Le Bohec, professeur de philosophie agrégé au lycée François 1er, vient de publier la traduction( avec Frédéric Naudin, professeur agrégé d’anglais) et l’introduction d’un classique de la philosophie morale anglo-saxonne, "Le Langage de la morale", de Richard Hare par Mathieu Mulcey, qui dirige les éditions éliott.

Paru en 1952, ce classique de la métaéthique exposait alors un programme auquel l’auteur n’a jamais renoncé. Partant de l’idée que les énoncés moraux ne sont jamais réductibles à des assertions de faits, Hare se refuse néanmoins à les traiter comme de simples expressions d’émotions. L’enjeu, à l’heure du triomphe du positivisme logique, est de taille : soustraire le discours moral à l’accusation d’irrationalisme.
Le projet au cœur de cet essai est à la fois ambitieux et modeste. Ambitieux, puisqu’il s’agit de démontrer que la rationalité ne se limite pas à l’application de règles visant à faire correspondre des propositions et des faits. Employer « Devoir », « bon » ou « juste » implique d’obéir à des règles assez rigides pour être explicitées par l’analyse, et assez souples pour permettre la créativité morale et l’adéquation avec l’expérience concrète. Modeste, car Hare s’en tient à une forme de minimalisme métaéthique : les termes évaluatifs sont ramenés à leur dimension la plus formelle, à savoir leur caractère prescriptif et universalisable.
Richard Mervyn Hare (1919-2002) est, avec Ryle et Austin, l’un des plus importants représentants de l’école philosophique d’Oxford et de sa méthode d’investigation du langage ordinaire. Mais, à la différence de ses éminents collègues, toute son œuvre se consacre à l’étude du langage de la morale. Penseur très influent aussi bien en médtaéthique (Le langage de la morale ; Freedom and Reason ; Penser en morale) qu’en éthique appliquée (Essays on Bioethics ; Essays on Political Morality), il est connu pour avoir introduit des concepts très novateurs, dont la plupart trouvent leur origine dans ce livre enfin traduit.

- Éloge du tact de Gilles Hanus, nov 2022
« Bien qu’il se déploie dans l’espace de la mesure, il n’y a aucune tiédeur dans le tact. Aucune tiédeur mais une proximité avec les situations et les êtres accompagnée de la volonté, plus ou moins consciente, de ne pas les laisser durcir, de ne pas les rigidifier, d’en empêcher ou d’en retarder le devenir tragique, de préserver leur possibilité de ne pas s’épuiser ni s’effondrer en eux-mêmes, et d’être encore le signe d’autre chose. Le signe contre les faits, en quelque sorte. Le tact ménage un suspens, l’occasion de se défaire du poids qui empèse et pousse à croire les situations sans issue, il préserve un espace à l’intelligence, laquelle, même lucide, n’est jamais tout à fait tragique.

Le tact qualifie l’acte plutôt que l’acteur, un acte qui met en relation au moins deux sujets ; ainsi, est-il une modalité, une coloration de l’échange ou, en termes plus abstraits, de la relation intersubjective. Il est donc éminemment social. » (G. H.)


 Les voies du peuple : Eléments d’une histoire conceptuelle ed Amsterdam– 23 janvier 2018
de Gérard Bras (Avec la contribution de),‎ Etienne Balibar (Préface)

- La médecine de l’Encyclopédie ed CNRS 2017
Gilles BARROUX

 « Le cabinet médical de Diderot. La part de la médecine dans l’élaboration d’une philosophie matérialiste ». Gilles BARROUX
Cet ouvrage se propose d’étudier les différentes sources médicales à partir desquelles Diderot a, tout au long de son oeuvre, élaboré une anthropologie matérialiste.
Editions Matériologiques Collection « Histoire du matérialisme » octobre 2018

Encyclopédiste, philosophe, romancier et auteur de théâtre, critique d’art, libertin ou encore révolutionnaire, Denis Diderot a été évoqué sous de multiples facettes. Mais existe-t-il un Diderot « médecin » ?
Que Diderot ait écrit sur la médecine n’est un secret pour aucun lecteur attentif de son œuvre. Depuis la traduction du Dictionnaire universel de médecine de Robert James, dans les années 1746 à 1748, jusqu’à la parution du Rêve de D’Alembert, en 1769, la pensée du philosophe s’enrichit au contact de l’univers scientifque et médical de son temps, sur lequel il porte une attention soutenue, éveillant en lui une curiosité toujours insatisfaite.
Si Diderot n’a jamais songé à devenir médecin, son œuvre, à travers des figures imaginaires et réelles, à l’exemple du médecin Téophile de Bordeu, donne progressivement vie à un véritable « cabinet médical » au sein duquel Diderot confronte autant qu’il expérimente les effets des observations et des expériences médicales et physiologiques de son époque.

En empruntant à la médecine des concepts, en reprenant les conjectures issues des nombreuses observations et expériences rapportées dans les journaux de médecine, Diderot esquisse une anthropologie matérialiste : les sources de la santé physique comme morale de l’Homme se logent au sein même de la matière, matière sensible, matière vivante. C’est ainsi que son "cabinet médical" participe à l’élaboration d’une philosophie matérialiste.

 L’épreuve du collectif Gilles Hanus Recension
 Gilles Hanus Relief de la mémoire. Théorie des trous de mémoire 2022, Liber
 Gilles Hanus,Sans images ni paroles. Spinoza face à la révélation. Editions Verdier, parution le 10 octobre 2018
 Benny Lévy, Le Phédon. Philosopher en présence de la mort (il s’agit d’un cours donné par Benny Lévy à Paris-VII en 1993-1994 sur le Phédon de Platon). Présentation par Gilles Hanus.

 Pierre Temkine, (dir.), Warten auf Godot. Das Absurde und die Geschichte, Matthes&Seitz, Berlin, 2008 ; traduit du français par Tim Trzaskalik. Textes de Pierre Temkine, Valentin Temkine, Raymonde Temkine, François Rastier, Denis Thouard, Tim Trzaskalik. 192 p., 14 €80.