La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Anthropologie historique de la signification
vendredi
31
mars
2023
04h12 - 05h12
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e - salle Cavaillès (esc. C, 1er étage, droite)

Dans le cadre du séminaire "philosophie de l’art"
Organisé par Bruno Haas

Selon Hegel, la philosophie de l’art traite de la production de sens par l’être du signe même. Dans son Esthétique il a fourni une typologie des modes de la signification et de leurs produits ; on la trouve dans la partie consacrée aux « formes de l’art », appelées par Hegel symbolique, classique et romantique. Or, une analyse plus poussée de l’assise logique et sémiotique de ces formes de l’art montre qu’il s’agit, en fait, d’une forme en effet « symbolique », puis d’une forme « iconique », et enfin d’une forme que la sémiologie contemporaine n’a pas encore su dénommer, ni formaliser et que nous allons nommer « fonctionnelle » particulièrement présent en musique. La thèse hégélienne consiste à dire non seulement que l’art se réalise à travers les symboles, les images et les « fonctions », mais plutôt que l’art consiste à élaborer les effets de sens qui se produisent par l’être même du symbole, de l’image et de la « fonction ».

Par une anthropologie historique de la signification, nous entendons une approche scientifique des modalités de production de sens par l’être même des « signes ». Il nous semble que cette approche pourra renouveler notamment l’étude de ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’art. L’étude de la production de sens par l’être même des signes s’inscrit dans l’anthropologie fondamentale et philosophique dans la mesure où il s’agit d’une production de l’homme dans un double sens. (1) l’art est produit par l’homme. (2) Mais l’homme est aussi un produit de l’art. Il se produit et se façonne à travers les dimensions de sens générées par l’être même des signes qu’il utilise. Ce renversement de la perspective est l’une des conséquences les plus spectaculaires de l’approche hégélienne, conséquence reprise par toute une série de philosophies et d’approches scientifiques, que ce soit la psychanalyse lacanienne, l’Esthétique adornienne, l’histoire de l’être selon Heidegger ou la déconstruction. Dans les études les plus avancées de l’art médiéval, cette dimension anthropologique de la production de sens est de plus en plus étudiée, notamment dans les travaux de Jean Wirth et d’autres.
Si la sémiologie a fait des progrès importants dans l’étude du symbole et de l’image, elle reste dépourvue d’une étude de ce que nous appelons ici une fonctionnalité, voire une « fonctionnalité déictique ». Pourtant, l’étude des fonctionnalités ou des « systèmes fonctionnels » reste certainement primordiale pour une science de l’art capable d’aborder les œuvres et d’en extraire. Qu’est-ce qu’un « système fonctionnel » ? Comment aborde-t-on l’analyse d’un tel système ? La méthode d’analyse d’un système fonctionnel s’appelle la déixis fonctionnelle. Notre séminaire d’anthropologie historique de la signification débutera donc par une année consacrée entièrement à la technique d’analyse déictico-fonctionnelle. L’intérêt de la déixis fonctionnelle consiste dans le fait qu’elle rend possible une approche scientifique et formalisable des objets singuliers (par exemple d’une peinture singulière dans ses effets les plus impondérables). Elle constitue dans ce sens une école du regard tout en produisant des résultats formalisables et par conséquent utilisables dans d’autres domaines. La déixis fonctionnelle a connu des applications particulièrement poussées en musicologie, et ceci probablement parce que l’analyse symbolique et iconique y promet particulièrement peu de résultats. Elle est en train de se développer actuellement dans le domaine des arts plastiques, et surtout dans celui de la peinture. L’introduction à la déixis fonctionnelle comportera donc en même temps une introduction dans les champs de son application.

I. 2022/23
La déixis fonctionnelle. Théorie et applications
Dans ce séminaire, on introduira à la théorie de la déixis fonctionnelle et à son application dans différents domaines, dont la musique, la peinture et la poésie. Certaines des séances auront lieu au musée. D’autres seront accompagnées de performances musicales, voire de lectures poétiques.

Dates prévues : le vendredi 18h-20h, salle Cavaillès

 28 octobre 2022
Bruno Haas : "La deixis fonctionnelle. Concepts fondamentaux"

 18 novembre 2022
Vladimir Safatle : "Formes sous tension dans Lulu (A. Berg) : L’insoumission et sexuation des corps aux années 30"
Le public est invité à se familiariser par avance avec l’opéra de Alban Berg Lulu dont on peut trouver des enregistrements sur l’internet

 9 décembre 2022
Bruno Haas : "Deixis fonctionnelle, suite. Introduction à la formalisation d’effets picturaux"
Il sera question notamment de la description des systèmes chromatiques, étudiée d’abord dans un tableau de Nicolas Poussin au Louvre (Eliézer et Rébecca, 1658)

3 février 2023
24 février 2023
31 mars 2023
Les dates des séances supplémentaires au Louvre seront communiquées par la suite.
INSCRIPTION

Colloque Comment écrire l’histoire de la philosophie des lumières ?
vendredi
31
mars
2023
du vendredi 31 mars 2023
au samedi 1er avril 2023
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 75005 Paris - salle 06

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Centre d’histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (UR 1451)

Vendredi 31 mars 2023

09h30-10h00 : accueil et présentation
10h00-12h00 — Table ronde n°1 : Philosophie, littérature, histoire.
Présidence : Ayse Yuva
Sophie Audidière (Univ. de Bourgogne, Dijon) ; Bertrand Binoche (Univ. Panthéon-Sorbonne, Paris) ; Marc Hersant (Sorbonne nouvelle, Paris) ; Arnault Skornicki (Univ. Paris-Nanterre).

Déjeuner

14h00-16h00 — Table ronde n°2 : La femme et l’esclave.
Présidente : Chantal Jaquet
Stéphanie Genand (Paris-Est Créteil) ; Aurélie Knüfer (Univ. Paul-Valéry, Montpellier) ; Florence Lotterie (Paris-Diderot) ; Silvia Sebastiani (EHESS)

Pause

16h15-18h15 — Table ronde n°3 : Pratiques, Livres et Arguments.
Président : Eric Marquer
Colas Duflo (Univ. Paris-Nanterre/IUF) ; Antoine Lilti (Collège de France) ; Didier Masseau (Univ. de Tours) ; Catherine Volpilhac-
Auger (ENS-Lyon).

Samedi 1er avril 2023

10h00-12h00 — Table ronde n°4 : L’universalité des « Lumières »
Président : Thibault Barrier
Chryssanthi Avlami (Univ. Panteion, Athènes) ; Élisabeth Décultot (Univ. Martin-Luther, Halle) ; Vincenzo Ferrone (Univ. de Turin) ; Franck Salaün (Univ. Paul-Valéry, Montpellier).
12h00 : Fin des discussions

GRAMINAIRE 2023
vendredi
31
mars
2023
14h00 - 18h00
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon, 75005 Paris - salle 216

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
GRAMATA - UMR 7219 Sphere

Organisation : Pierre-Marie Morel / Ulysse Chaintreuil

 Vendredi 25 novembre 2022 (14h-18h00) : salle 216 - centre Panthéon

14h-15h15 : Marilù PAPANDREOU (université de Bergen), "Aristotle’s Ontology of Artefacts"
15h15-15h45 : Anne-Claire JONCHERAY (université Paris 1), "Désirs, passions et modèle biologique chez Lucrèce"
16h15-17h30 : Filipa Maria OLIVEIRA DE ALMEIDA AFONSO (université de Lisbonne), "Nature, being and non-being in Eriugena’s Periphyseon / Nature, être et non-être dans le Periphyseon d’Erigène"
17h30-18h00 : Discussion finale
 Vendredi 27 janvier 2023 (14h-18h00) : salle 216 - centre Panthéon - inscription à venir

14h-15h15 : Franco FERRARI (Università di Pavia), "Le prologue du Timée : prémisses dialectiques, modèles analogiques, récit vraisemblable"
15h15-15h45 : Raùl MURCIA (université Paris 1, université de Tübigen), "Natural teleology as an explanation of animal intelligent behaviour"
16h15-17h30 : Karel THEIN (Charles University, Prague), "Le ’paradigme divin’ revisité : sur République VI, 500-501"
17h30-18h00 : Discussion finale
 Vendredi 31 mars 2023 (14h-18h00) : salle 216 - centre Panthéon

14h-15h15 : Thornton LOCKWOOD (Clare Hall, Cambridge University, Quinnipiac University, université Paris 1), "Justice politique, justice naturelle et justice légale chez Aristote"
15h15-15h45 : Francis BONNOT (université Paris 1), "L’intellect en acte. Al-Fârâbî entre Alexandre et Thémistius"
16h15-17h30 : Juhana TOIVANEN (université de Jyväskylä), "Political and Quasi-Political Animals : The Biological and Normative Dimensions of the Notion of ’Political Animal’ in Medieval Philosophy"
17h30-18h00 : Discussion finale

Organisation et contacts : Ulysse Chaintreuil (U.P.N.) : ulysse.chaintreuil@parisnanterre.fr et
Pierre-Marie Morel (Université Paris 1) : pierre-marie.morel@univ-paris1.fr

Séminaire Anthropologie historique de la signification
vendredi
31
mars
2023
18h00 - 20h00
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e - salle Cavaillès (esc. C, 1er étage, droite)

Dans le cadre du séminaire "philosophie de l’art"
Organisé par Bruno Haas

Selon Hegel, la philosophie de l’art traite de la production de sens par l’être du signe même. Dans son Esthétique il a fourni une typologie des modes de la signification et de leurs produits ; on la trouve dans la partie consacrée aux « formes de l’art », appelées par Hegel symbolique, classique et romantique. Or, une analyse plus poussée de l’assise logique et sémiotique de ces formes de l’art montre qu’il s’agit, en fait, d’une forme en effet « symbolique », puis d’une forme « iconique », et enfin d’une forme que la sémiologie contemporaine n’a pas encore su dénommer, ni formaliser et que nous allons nommer « fonctionnelle » particulièrement présent en musique. La thèse hégélienne consiste à dire non seulement que l’art se réalise à travers les symboles, les images et les « fonctions », mais plutôt que l’art consiste à élaborer les effets de sens qui se produisent par l’être même du symbole, de l’image et de la « fonction ».

Par une anthropologie historique de la signification, nous entendons une approche scientifique des modalités de production de sens par l’être même des « signes ». Il nous semble que cette approche pourra renouveler notamment l’étude de ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’art. L’étude de la production de sens par l’être même des signes s’inscrit dans l’anthropologie fondamentale et philosophique dans la mesure où il s’agit d’une production de l’homme dans un double sens. (1) l’art est produit par l’homme. (2) Mais l’homme est aussi un produit de l’art. Il se produit et se façonne à travers les dimensions de sens générées par l’être même des signes qu’il utilise. Ce renversement de la perspective est l’une des conséquences les plus spectaculaires de l’approche hégélienne, conséquence reprise par toute une série de philosophies et d’approches scientifiques, que ce soit la psychanalyse lacanienne, l’Esthétique adornienne, l’histoire de l’être selon Heidegger ou la déconstruction. Dans les études les plus avancées de l’art médiéval, cette dimension anthropologique de la production de sens est de plus en plus étudiée, notamment dans les travaux de Jean Wirth et d’autres.
Si la sémiologie a fait des progrès importants dans l’étude du symbole et de l’image, elle reste dépourvue d’une étude de ce que nous appelons ici une fonctionnalité, voire une « fonctionnalité déictique ». Pourtant, l’étude des fonctionnalités ou des « systèmes fonctionnels » reste certainement primordiale pour une science de l’art capable d’aborder les œuvres et d’en extraire. Qu’est-ce qu’un « système fonctionnel » ? Comment aborde-t-on l’analyse d’un tel système ? La méthode d’analyse d’un système fonctionnel s’appelle la déixis fonctionnelle. Notre séminaire d’anthropologie historique de la signification débutera donc par une année consacrée entièrement à la technique d’analyse déictico-fonctionnelle. L’intérêt de la déixis fonctionnelle consiste dans le fait qu’elle rend possible une approche scientifique et formalisable des objets singuliers (par exemple d’une peinture singulière dans ses effets les plus impondérables). Elle constitue dans ce sens une école du regard tout en produisant des résultats formalisables et par conséquent utilisables dans d’autres domaines. La déixis fonctionnelle a connu des applications particulièrement poussées en musicologie, et ceci probablement parce que l’analyse symbolique et iconique y promet particulièrement peu de résultats. Elle est en train de se développer actuellement dans le domaine des arts plastiques, et surtout dans celui de la peinture. L’introduction à la déixis fonctionnelle comportera donc en même temps une introduction dans les champs de son application.

I. 2022/23
La déixis fonctionnelle. Théorie et applications
Dans ce séminaire, on introduira à la théorie de la déixis fonctionnelle et à son application dans différents domaines, dont la musique, la peinture et la poésie. Certaines des séances auront lieu au musée. D’autres seront accompagnées de performances musicales, voire de lectures poétiques.

Dates prévues : le vendredi 18h-20h (sauf indication contraire), salle Cavaillès

28 octobre 2022 - 18h00-20h00
Bruno Haas : "La deixis fonctionnelle. Concepts fondamentaux"

18 novembre 2022 - 18h00-20h00 ATTENTION SEANCE ANNULEE
Vladimir Safatle : "Formes sous tension dans Lulu (A. Berg) : L’insoumission et sexuation des corps aux années 30"
Le public est invité à se familiariser par avance avec l’opéra de Alban Berg Lulu dont on peut trouver des enregistrements sur l’internet

9 décembre 2022 - Attention la séance se tiendra de 19h00 à 21h00
Bruno Haas : "Deixis fonctionnelle, suite. Introduction à la formalisation d’effets picturaux"
Il sera question notamment de la description des systèmes chromatiques, étudiée d’abord dans un tableau de Nicolas Poussin au Louvre (Eliézer et Rébecca, 1658)

3 février 2023 - 18h00-20h00 - inscription à venir

24 février 2023 - 18h00-20h00
31 mars 2023 - 18h00-20h00
Les dates des séances supplémentaires au Louvre seront communiquées par la suite.