04
février
2025
Informations pratiques
Les séances du mardi se dérouleront de 16h à 17h30. Les séances du mercredi se dérouleront de 14h30 à 16h00.
Pour les personnes extérieures aux universités Paris 1 et Paris 2, l’inscription est nécessaire au plus tard le 29 septembre auprès des organisateurs :
Emmanuel Picavet (Emmanuel.Picavet@univ-paris1.fr)
Mathilde Maurel (Mathilde.Maurel@univ-paris1.fr)
Thomas Vendryes (Thomas.Vendryes@ens-paris-saclay.fr)
Au-delà de cette date, l’entrée sera possible sur rendez-vous à prévoir à l’entrée du bâtiment.
Programme
- Mardi 01/10 Dimitri Konstantinidis
Dépasser la normativité pour mieux répondre aux catastrophes climatiques à travers des projets artistiques. VITAL, un paradigme créatif hors norme
Vital est un projet européen conçu et réalisé par Apollonia et ses partenaires. Il expérimente une typologie d’œuvres d’art sensibles aux problématiques environnementales, utilisant des matériaux réemployés et des énergies renouvelables, installées dans l’espace public et produites avec la participation citoyenne.
La majorité de ces œuvres ont déjà été installées de manière relativement pérenne dans un quartier strasbourgeois.
Elles ont suscité un certain nombre de questions et de problématiques intéressantes : comment les artistes et la création contemporaine contribuent-ils aujourd’hui à la prise de conscience de l’urgence climatique ?
La cité est-elle prête à accueillir ce type d’œuvres réalisées en dehors du système de la commande publique ?
- Mercredi 16/10
Clément Gorin - Mardi 5/11
TBA - Mercredi 20/11
Noémi Berlin - Mardi 4/12
Aline Penitot - Mercredi 18/12
Elise Domenach - Mardi 7/01
Julien Picard - Mercredi 22/01
TBA - Mardi 4/02
Marion Laval-Jeantet - Mardi 4/03
Maryse Ouellet - Mercredi 19/03
TBA - Mardi 01/04
TBA - Mardi 06/05
Anna Bernard - Mercredi 21/05
TBA
Information et normes : des critères aux questions de méthode
La norme d’efficacité en économie normative et en éthique sociale est habituellement formulée en s’appuyant sur la promotion des valeurs ou aspirations des agents (critère de Pareto, critère de compensation de Kaldor-Hicks) ou sur la réalisation d’objectifs collectifs assumés (comme dans la Théorie de la justice de John Rawls ou lorsqu’on évoque l"efficience" dans de nombreux contextes pratiques).
Dans ce contexte, la neutralité du traitement de l’information est habituellement présupposée et elle est importante. En effet, la bonne promotion des objectifs est souvent tributaire de l’exploitation rationnelle du contenu informatif des données, et l’efficacité des tests statistiques utilisés importe, par exemple.
L’aspiration à la neutralité, très sensible dans l’irruption des thèmes "climatiques" dans les débats normatifs, se décline de différentes manières :
la dépolitisation ; une grande neutralité axiologique ; une indépendance aussi grande que possible par rapport au point de vue de l’auteur des analyses, du discours ou du conseil
la proximité avec un noyau incontestable de connaissances
la mise à disposition de bases de données neutres, indépendantes, exogènes, non déterminées.
Cette aspiration se heurte à des tensions. Dans ce contexte, l’analyse critique de l’information - tributaire d’objectifs qui étant difficilement "neutres" ne sont pas incontestables - et des biais engendrés par sa construction, est fondamentale.
À travers des exemples concrets et en croisant différentes approches méthodologiques et expertises, en mobilisant une épistémologie des sciences pour aborder les allers-retours entre objectifs/normes et validation empirique sur données, ce séminaire a pour objectif d’étudier cette complexité du rapport à l’information, aux sources, à leur véracité, à leur traitement dans le maniement de normes qui en dépendent.
On s’intéressera aussi aux approches artistiques ou fictionnelles et à leur capacité à mettre en perspective des informations d’une manière qui révèle des injustices, inefficacités, ou écarts par rapport à un idéal. Par exemple, les romans de Balzac, de Zola ou de Dickens nous intéressent en tant qu’œuvres de fiction mais ils retiennent aussi l’attention pour ce qui est de l’information économique et sociale sur les pratiques, les modes de vie et de subsistance, les réseaux dans la société, etc. On peut se demander alors dans quelle mesure le caractère "significatif" reconnu aux œuvres de création est le signal d’une valeur informative éminente ou d’un rapport à l’information qui se qualifie comme spécialement intéressant à cause de la mobilisation de normes.
On peut s’interroger aussi sur la nature des "avertissements" que l’on trouve dans les créations littéraires. Comment les écrivains se saisissent-ils des enjeux et des dangers de l’exploitation de la nature et des postures de supériorité face à un "environnement", de l’enthousiasme immodéré pour "le progrès", des attitudes face aux migrations liées à l’environnement, etc. ?
La création littéraire peut être interrogée en tant que répertoire de formes de mobilisation de l’information ou des signaux, et de formes de leur traitement dans la vie sociale ou dans l’organisation collective. Dans les débats contemporains sur le "catastrophisme" climatique, le clivage entre différentes mobilisations de la temporalité (dans l’alternative culturelle entre "courants apocalyptiques" et "courants post-apocalyptiques" notamment) ne se reflète-t-il pas dans les créations littéraires associées à l’angoisse climatique : attente de catastrophes ou explorations de catastrophes considérées comme déjà amorcées ou "en route" ?
Au-delà de la création littéraire, et notamment dans le champ des créations paysagères et dans les arts plastiques, la pertinence reconnue aux créations dans un contexte culturel et historique donné n’est-elle pas associée à quelque degré à la valeur informative ? Et plus précisément, à ce type de valeur informative qui tient à l’aptitude à transmettre une information utile pour la mobilisation des normes ou critères que l’on estime importants ?
Cycle de séminaires organisé par Mathilde Maurel, Emmanuel Picavet, Thomas Vendryes et Pauline Nadrigny
04
février
2025
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Lettres Sorbonne Université
Université Paris Nanterre
Université Paris Cité
Séminaire interuniversitaire et interdisciplinaire de la Sorbonne, dont la vocation est d’accueillir, sans exclusive méthodologique ou thématique, des recherches en histoire intellectuelle et en histoire de la philosophie de la première modernité britannique (17e-18e siècle).
VICES ET VERTUS DE L’ESPRIT
Séminaire coordonné par Emma Bartel (Paris Cité, Études anglophones), Claire Etchegaray (Paris Nanterre, Philosophie), Philippe Hamou (Sorbonne Université, Philosophie) ; Laurent Jaffro (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Philosophie) ; Sandrine Parageau (Sorbonne Université, Études anglophones)
Contact & inscription sur la liste d’envoi :
philippe.hamou@sorbonne-universite.fr
Que faut-il faire, et que faut-il être pour correctement diriger ses croyances et parvenir à ce « bien intellectuel » qu’est la connaissance vraie ? Dans l’espace intellectuel de la première modernité britannique, marqué par les crises religieuses, la dissension politique et la naissance (conflictuelle) de la science moderne, la question s’est imposée de manière particulièrement vive. La discussion des vertus et des vices de l’esprit fut au cœur des débats sur l’éducation du jugement et la conduite de l’entendement, mais elle fut aussi constamment mobilisée dans les écrits polémiques et les controverses. Aux vices intellectuels – ignorance volontaire, arrogance et paresse intellectuelles, stupidité, dogmatisme, crédulité... on oppose les vertus que sont l’amour « indifférent » de la vérité, l’ouverture d’esprit, la sincérité, le courage intellectuel, aptitude à l’autoexamen, la studiositas et concentration mentale...
Dans un contexte contemporain, marqué par le renouveau de la « virtue epistemology », ce séminaire pluridisciplinaire, mêlant histoire intellectuelle et philosophie, se veut l’occasion d’une réflexion collective sur cette « éthique intellectuelle » des 17e et 18e siècles. Quelle est la nature de ces dispositions mentales que sont les vertus et les vices de l’esprit : traits de caractère, habitudes ancrées par l’éducation, ou simples attitudes plus ou moins passagères et sensibles au contexte ? Que disent-elles de la plasticité de la nature humaine et la fiabilité des facultés mentales ? Comment la prise en compte des vertus intellectuelles s’articule-t-elle à la théorie évidentialiste de la croyance défendue à la même époque, par exemple dans l’Essai de Locke ? Comment penser la conjonction des considérations morales et épistémologiques dont elles sont le fruit ?
What does one have to do, and what does one have to be, to correctly direct one’s beliefs and achieve the ‘intellectual good’ of true knowledge ? In the context of early British modernity, marked by religious crisis, political dissent and the birth of modern science, this question was particularly acute. The discussion of the virtues and vices of the mind was at the core of debates on the education of judgement and the conduct of understanding, but it was also constantly addressed in polemical writings and controversies. Intellectual vices – wilful ignorance, intellectual arrogance and laziness, stupidity, dogmatism, credulity – are contrasted with virtues such as an ‘indifferent’ love of truth, open-mindedness, sincerity, intellectual courage, an aptitude for self-examination, studiousness and mental concentration...
In a contemporary context marked by the revival of ‘virtue epistemology’, this multidisciplinary seminar, combining intellectual history and philosophy, is intended to provide an opportunity for collective reflection on the intellectual ethic of the 17th and 18th centuries. What was the nature of these mental dispositions – the virtues and vices of the mind ? Character traits, habits ingrained by education, or simple attitudes that are transient and sensitive to context ? What do they say about the plasticity of human nature and the reliability of our mental faculties ? How do they relate to the influential evidentialist theory of belief advocated for example in Locke’s Essay Concerning Human Understanding ? How are we to understand the conjunction of the moral and epistemological considerations that gave rise to them ?
Semestre 1
Le mardi 18h-20h
15 octobre 2024 - salle de la Fresque (D306) - La Sorbonne
Laurent Jaffro, "Vices et vertus de l’imagination dans The Theory of Moral Sentiments"
Discutants : Claire Etchegaray (Paris Nanterre) et Philippe Hamou (Sorbonne Université)
12 novembre 2024 - salle 06 - centre Panthéon
John-Erik Hansson (Paris Cité), "Créer les conditions de la justice politique : les plaisirs et les pouvoirs de l’imagination chez William Godwin"
17 décembre 2024 - Salle Jean-Baptiste Duroselle - La Sorbonne
Katie Ebner-Landy (Harvard), “Representing Ordinary Vices : Theophrastus in Early Modern Europe"
21 janvier 2025 - salle de la Fresque (D306) - La Sorbonne
Anne Meylan (Université de Zurich), “Croyances rationnelles et normes de l’enquête"
Semestre 2
4 février 2025 - salle à confirmer
Peter Anstey (Université de Sydney), “Locke on Principles of Reason”
11 février 2025 - salle à confirmer
Quassim Cassam (Université de Warwick), “Critical Reflections on Vice Epistemology”
18 février 2025 - salle à confirmer
Emma Bartel (Université Paris Cité), "La quête de la connaissance vraie ou l’art de méditer sérieusement au XVIIe siècle"
18 mars 2025 - salle à confirmer
Anik Waldow (Université de Sydney), “Essentially Human and What it Means to Have a Monstrous Mind : From Locke to Hume”
8 avril 2025 - salle à confirmer
Pascal Engel (EHESS), "La colère de Swift"