La philosophie dans l’académie de CRETEIL
Slogan du site
LA TECHNIQUE

SUJETS BACCALAUREAT

lass="t">

anneeserielieusessionauteur
1996TECHN.MÉTROPOLE + LA RÉUNIONNORMALEL’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C’est donc à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre de techniques que la nature a donné l’outil de loin le plus utile, la main.Aussi, ceux qui disent que l’homme n’est pas bien constitué et qu’il est le moins bien partagé (1) des animaux (parce que, dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n’a pas d’armes pour combattre) sont dans l’erreur. Car les autres animaux n’ont chacun qu’un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre. L’homme, au contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours loisible (2) d’en changer et même d’avoir l’arme qu’il veut et quand il veut. Car la main devient griffe, serre, corne, ou lance ou épée ou toute autre arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu’elle est capable de tout saisir et tout tenir.

ARISTOTE
(1) "le moins bien partagé" : le moins bien pourvu
(2) "il lui est toujours loisible" : il a toujours la possibilité de


QUESTIONS :

1° Dégagez la thèse du texte et les principales étapes de l’argumentation.
2° Expliquez : "la main semble bien être non pas un outil mais plusieurs".
3° Traitez la question suivante sous forme de développement argumenté : la supériorité de l’homme consiste-t-elle dans sa capacité d’acquérir le plus grand nombre de techniques ?

1997ESANTILLESNORMALELa technique n’est-elle pour l’homme qu’un moyen ?
1997SPOLYNÉSIENORMALECette espérance en des temps meilleurs, sans laquelle jamais un réel désir d’accomplir quelque chose qui aille dans le sens du bien général n’aurait enflammé le coeur humain, a aussi toujours eu une influence sur l’activité des bons esprits. (...) Malgré le triste spectacle non pas tant des maux d’origine naturelle qui pèsent sur le genre humain, que de ceux que les hommes s’infligent à eux mêmes les uns les autres, l’esprit s’éclaire pourtant devant la perspective que l’avenir sera peut-être meilleur, et il le fait certes avec une bienveillance désintéressée, étant donné que nous serons depuis longtemps dans la tombe et ne récolterons pas les fruits de ce nous aurons nous-mêmes en partie semé. Les arguments empiriques déployés contre le succès de ces résolutions inspirées par l’espoir sont ici sans effet. Car la proposition selon laquelle ce qui jusqu’à maintenant n’a pas encore réussi ne doit pour cette raison jamais réussir non plus, ne justifie même pas qu’on abandonne une intention pragmatique (1) ou technique (comme par exemple les voyages aériens avec des ballons aérostatiques), mais encore moins qu’on abandonne une intention morale qui, dès que sa réalisation ne peut pas être démontrée impossible, devient un devoir.

KANT

(1) pragmatique est à prendre au sens d’utilitaire

1997TECHN.SPORTIFS HAUT NIVEAUREMPLACEMENTIl existe un préjugé très répandu, d’après lequel l’art a débuté par le simple et le naturel. Ceci peut être vrai dans une certaine mesure, car, par rapport à l’art, le grossier et le sauvage constituent le plus simple ; les vrais débuts, tels que les conçoit l’art, sont tout autre chose. Les débuts simples et naturels, au sens du grossier et du sauvage, n’ont rien à voir avec l’art et la beauté, comme n’ont rien d’artistique les figures simples dessinées par les enfants, par exemple, qui, avec quelques traits informes, tracent une figure humaine, un cheval, etc. La beauté, en tant qu’oeuvre d’art, a besoin, dès ses débuts, d’une technique élaborée, exige de nombreux essais et un long exercice, et le simple, en tant que simplicité du beau, la grandeur idéale, est plutôt un résultat obtenu après de nombreuses médiations qui avaient pour but d’éliminer la variété, les exagérations, les confusions, le malaisé, sans que cette victoire se ressente des travaux préliminaires, du travail de préparation et d’élaboration, de façon que la beauté surgisse dans toute sa liberté, apparaisse comme faite d’une seule coulée.

HEGEL

QUESTIONS :


a) Quel préjugé Hegel combat-il dans ce texte ?
b) Comment établit-il la distinction entre deux forme de "naturel" ?
c) Quelle thèse soutient-il ?
2° Expliquez :
a) "la beauté, en tant qu’oeuvre d’art, a besoin, dès ses débuts, d’une technique élaborée" ;
b) "le simple (...) est plutôt un résultat obtenu après de nombreuses médiations".
3° Y a-t-il du naturel dans l’art ?

1998TECHN.INDENORMALEIl est remarquable que le monde animal ne fasse point voir la moindre trace d’une action par outil. Il est vrai aussi que les animaux n’ont point de monuments ni aucun genre d’écriture. Aucun langage véritable ne lie une génération à l’autre. Ils ne reçoivent en héritage que leur forme ; aussi n’ont-ils d’autres instruments que leurs pattes et mandibules, ou, pour mieux dire, leur corps entier qui se fait place. Ils travaillent comme ils déchirent, mastiquent et digèrent, réduisent en pulpe tout ce qui se laisse broyer. Au contraire, l’outil est quelque chose qui résiste, et qui impose sa forme à la fois à l’action et à la chose faite. Par la seule faux, l’art de faucher est transmis du père à l’enfant. L’arc veut une position des bras et de tout le corps, et ne cède point. La scie de même ; les dents de fer modèrent l’effort et réglementent le mouvement ; c’est tout à fait autre chose que de ronger. Tel est le premier aspect de l’outil. J’en aperçois un autre, qui est que l’outil est comme une armure. Car le corps vivant est aisément meurtri, et la douleur détourne ; au lieu que l’outil oppose solide à solide, ce qui fait que le jeu des muscles perce enfin le bois, la roche, et le fer même. Le lion mord vainement l’épieu, le javelot, la flèche. Ainsi l’homme n’est plus à corps perdu dans ses actions mais il envoie l’outil à la découverte. Si le rocher en basculant retient la pioche ou le pic, ce n’est pas comme s’il serrait la main ou le bras. L’homme se retrouve intact, et la faute n’est point sans remède. D’où un genre de prudence où il n’y a point de peur. On comprend d’après ces remarques la puissance de l’outil.

ALAIN


QUESTIONS :

1° Dégagez les principales étapes de l’analyse de l’outil.
2° Expliquez les phrases :
a) “Par la seule faux, l’art de faucher est transmis du père à l’enfant ” ;b) “la faute n’est point sans remède”.
3° Dans un développement argumenté, vous examinerez en quoi il n’y a de technique qu’humaine.

1998TECHN.LA RÉUNIONNORMALEÀ quoi sert la technique ?
1999TECHN.ANTILLESREMPLACEMENTQuel but l’homme poursuit-il en imitant la nature ? Celui de s’éprouver lui-même, de montrer son habileté et de se réjouir d’avoir fabriqué quelque chose ayant une apparence naturelle. (...) Mais cette joie et cette admiration de soi-même ne tardent pas à tourner en ennui et mécontentement, et cela d’autant lus vite et plus facilement que l’imitation reproduit plus fidèlement le modèle naturel. Il y a des portraits dont on a dit assez spirituellement qu’ils sont ressemblants jusqu’à la nausée. D’une façon générale, la joie que procure une imitation réussie ne peut être qu’une joie très relative, car dans l’imitation de la nature le contenu, la matière sont des données qu’on a que la peine d’utiliser. L’homme devrait éprouver une joie plus grande en produisant quelque chose qui soit bien de lui, quelque chose qui lui soit particulier et dont il puisse dire qu’il est sien. Tout outil technique, un navire par exemple ou, plus particulièrement, un instrument scientifique doit lui procurer plus de joie, parce que c’est sa propre oeuvre, et non une imitation. Le plus mauvais outil technique a plus de valeur à ses yeux ; il peut être fier d’avoir inventé le marteau, le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non imitées. L’homme montre mieux son habileté dans des productions surgissant de l’esprit qu’en imitant la nature.

HEGEL

QUESTIONS :

1° Dégagez l’idée directrice et les étapes de l’argumentation.
2° Expliquez les deux propositions suivantes
a) " cette joie et cette admiration de soi-même ne tardent pas à tourner en ennui et mécontentement."
b) " L’homme devrait éprouver une joie plus grande en produisant quelque chose qui soit bien de lui".
3° Pourquoi les productions qui surgissent de l’esprit humain ont-elles plus de valeur que les oeuvres qui imitent la nature ?

1999LÉTRANGER GROUPE 1NORMALEL’invention technique relève-t-elle de la raison ou de l’imagination ?
1999TECHN.ÉTRANGER GROUPE 1NORMALEL’ignorance peut être ou bien savante, scientifique, ou bien vulgaire. Celui qui voit distinctement les limites de la connaissance, par conséquent le champ de l’ignorance, à partir d’où il commence à s’étendre, par exemple le philosophe qui aperçoit et montre à quoi se limite notre capacité de savoir relatif à la structure de l’or, faute de données requises à cet effet, est ignorant de façon technique ou savante. Au contraire, celui qui est ignorant sans apercevoir les raisons des limites de l’ignorance et sans s’en inquiéter est ignorant de façon non savante. Un tel homme ne sait même pas qu’il ne sait rien. Car il est impossible d’avoir la représentation de son ignorance autrement que par la science ; tout comme un aveugle ne peut se représenter l’obscurité avant d’avoir recouvré la vue.Ainsi la connaissance de notre ignorance suppose que nous ayons la science et du même coup nous rend modeste, alors qu’au contraire s’imaginer savoir gonfle la vanité.

KANT


QUESTIONS :

1° Quelle est l’idée principale du texte et quelles sont les étapes de son argumentation ?
2° Expliquez : "II est impossible d’avoir la représentation de son ignorance autrement que par la science".
3° Les limites de la connaissance remettent-elles en cause la possibilité d’atteindre le vrai ?

1999TECHN.LA RÉUNIONNORMALEDe quoi la technique nous libère-t-elle ?
1999ESMÉTROPOLEREMPLACEMENTL’idée essentielle qu’il nous faut noter est que, même si le talent et le génie de l’artiste comportent un moment naturel (1), ce moment n’en demande pas moins essentiellement à être formé et éduqué par la pensée, de même qu’il nécessite une réflexion sur le mode de sa production ainsi qu’un savoir-faire exercé et assuré dans l’exécution. Car l’un des aspects principaux de cette production est malgré tout un travail extérieur, dès lors que l’oeuvre d’art a un côté purement technique qui confine à l’artisanal, surtout en architecture et en sculpture, un peu moins en peinture et en musique, et dans une faible mesure encore en poésie. Pour acquérir en ce domaine un parfait savoir-faire, ce n’est pas l’inspiration qui peut être d’un quelconque secours, mais seulement la réflexion, l’application et une pratique assidue. Or il se trouve qu’un tel savoir-faire est indispensable à l’artiste s’il veut se rendre maître du matériau extérieur et ne pas être gêné par son âpre résistance.

HEGEL
(1) moment naturel : don

1999ESPOLYNÉSIENORMALESi la technique est libératrice, de quoi nous libère-t-elle ?
1999TECHN.POLYNÉSIENORMALEOn a rappelé que l’homme avait toujours inventé des machines, que l’antiquité en avait connu de remarquable, que des dispositifs ingénieux furent imaginés bien avant l’éclosion de la science moderne et ensuite, très souvent, indépendamment d’elle : aujourd’hui encore de simples ouvriers, sans culture scientifique, trouvent des perfectionnements auxquels de savants ingénieurs n’avaient pas pensé. L’invention mécanique est un don naturel. Sans doute elle a été limitée dans ses effets tant qu’elle s’est bornée à utiliser des énergies actuelles et, en quelque sorte, visibles : effort musculaire, force du vent ou d’une chute d’eau. La machine n’a donné tout son rendement que du jour où l’on a su mettre à son service, par un simple déclenchement, des énergies potentielles emmagasinées pendant des millions d’années, empruntées au soleil, disposées dans la houille, le pétrole, etc. Mais ce jour fut celui de l’invention de la machine à vapeur, et l’on sait qu’elle n’est pas sortie de considérations théoriques (1). Hâtons-nous d’ajouter que le progrès, d’abord lent, s’est effectué à pas de géant lorsque la science se fut mise de la partie. II n’en est pas moins vrai que l’esprit d’invention mécanique, qui coule dans un lit étroit tant qu’il est laissé à lui-même, qui s’élargit indéfiniment quand il a rencontré la science, en reste distinct et pourrait à la rigueur s’en séparer. Tel, le Rhône entre dans le lac de Genève, paraît y mêler ses eaux, et montre à sa sortie qu’il avait conservé son indépendance.

BERGSON

(1) Les premières machines à vapeur furent réalisées vers 1690. La théorie scientifique qui explique leur fonctionnement date, elle, de 1824.


QUESTIONS :

1° Dégager I’idée directrice de ce texte et les étapes de son argumentation.
a) Expliquer : "l’invention mécanique est un don naturel" ;
b) Que signifie l’image du fleuve à la fin du texte ?
3° Les techniques ne sont-elles qu’une application des sciences ?

1999ESSPORTIFS HAUT NIVEAUNORMALELa technique accroît-elle notre liberté ?
2000TMDGROUPEMENTS I-IVREMPLACEMENTLa condition humaine peut-elle être transformée par la technique ?
2000ESLA RÉUNIONNORMALELa technique peut-elle changer la condition humaine ?
2000SLA RÉUNIONNORMALELe progrès technique change-t-il la condition humaine ?
2001SANTILLESNORMALELa technique peut-elle améliorer l’homme ?
2001TECHN.ANTILLESREMPLACEMENTLe développement technique met-il l’homme en contradiction avec la nature ?
2001SÉTRANGER GROUPE 1NORMALELa technique n’est-elle qu’outils et machines ?
2001TECHN.ÉTRANGER GROUPE 1NORMALELe développement de la technique permet-il à l’homme d’acquérir une plus grande liberté ?
2001SINDENORMALELa technique peut-elle garantir le bonheur ?
2001ESMÉTROPOLE + LA RÉUNIONREMPLACEMENTIl faut (...) préciser contre le sens commun que la formule "être libre" ne signifie pas "obtenir ce qu’on a voulu", mais "se déterminer à vouloir (au sens large de choisir) par soi-même". Autrement dit, le succès n’importe aucunement à la liberté. La discussion qui oppose le sens commun aux philosophes vient ici d’un malentendu : le concept empirique et populaire de "liberté" produit de circonstances historiques, politiques et morales équivaut à "faculté d’obtenir les fins choisies". Le concept technique et philosophique de liberté, le seul que nous considérions ici, signifie seulement : autonomie du choix. Il faut cependant noter que le choix étant identique au faire suppose, pour se distinguer du rêve et du souhait, un commencement de réalisation. Ainsi ne dirons-nous pas qu’un captif est toujours libre de sortir de prison, ce qui serait absurde, ni non plus qu’il est toujours libre de souhaiter l’élargissement ce qui serait une lapalissade (1) sans portée, mais qu’il est toujours libre de chercher à s’évader (ou à se faire libérer) - c’est-à-dire que quelle que soit sa condition, il peut projeter son évasion et s’apprendre à lui-même la valeur de son projet par un début d’action. Notre description de la liberté, ne distinguant pas entre le choisir et le faire, nous oblige à renoncer du coup à la distinction entre l’intention et l’acte.

SARTRE

(1) Évidence.

2001SMÉTROPOLE + LA RÉUNIONREMPLACEMENTLe progrès technique est-il la condition du bonheur ?
2001TECHN.POLYNÉSIENORMALELa technique échappe-t-elle à la raison ?
2002TECHN.ANTILLESNORMALEInventer est tout autre chose que découvrir. Car ce qu’on découvre est considéré comme déjà existant sans être révélé, par exemple l’Amérique avant Colomb ; mais ce que l’on invente, la poudre à canon par exemple, n’était pas connu avant l’artisan qui l’a fabriqué. Les deux choses peuvent avoir leur mérite. On peut trouver quelque chose que l’on ne cherche pas (comme l’alchimiste le phosphore) et ce n’est pas un mérite. - Le talent d’inventeur s’appelle le génie, mais on n’applique jamais ce nom qu’à un créateur, c’est-à-dire à celui qui s’entend à faire quelque chose et non pas à celui qui se contente de connaître et de savoir beaucoup de choses ; on ne l’applique pas à qui se contente d’imiter, mais à qui est capable de faire dans ses ouvrages une production originale ; en somme à un créateur, à cette condition seulement que son oeuvre soit un modèle.

KANT

1° Dégagez la thèse du texte et la manière dont le texte est construit.
a) Qu’est-ce qui distingue l’invention de la découverte ?b) Quels sont leurs mérites respectifs ?
3° Pourquoi le génie ne se contente-t-il pas d’imiter ?
4° La technique peut-elle donner lieu à des productions originales ?

2002TECHN.POLYNÉSIENORMALEL’art existerait-il sans la technique ?
2003SANTILLESNORMALEL’efficacité technique suppose-t-elle nécessairement la connaissance scientifique ?
2003ESJAPONNORMALELa méthode des sciences est caractérisée par une exigence de débat public, qui se présente sous deux aspects. Le premier est que toute théorie, si inattaquable qu’elle apparaisse à son auteur, peut et doit inviter à la critique ; l’autre est que, pour éviter les équivoques et les malentendus, elle doit être soumise à l’expérience dans des conditions reconnues par tous. C’est seulement si l’expérimentation peut être répétée et vérifiée par d’autres, qu’elle devient l’arbitre impartial des controverses scientifiques.Ce critère de l’objectivité scientifique, d’ailleurs, tous les organismes ou services chargés de contrôler ou de diffuser la pensée scientifique - laboratoires, congrès, publications spécialisées, etc. - le reconnaissent et l’appliquent. Seul le pouvoir politique, quand il se dresse contre la liberté de critiquer, mettra en péril une forme de contrôle dont dépend, en définitive, tout progrès scientifique et technique.On peut montrer par des exemples pourquoi ce sont les méthodes, plutôt que les résultats, qui déterminent ce qui est scientifique. Si un auteur intuitif a écrit un livre contenant des résultats dits scientifiques que, vu l’état des connaissances à son époque, rien ne permettait de comprendre ou de vérifier, dira-t-on pour autant qu’il a écrit un livre de science, même si, par la suite, l’expérience prouve que sa théorie était exacte ? La réponse, selon moi, doit être négative.

POPPER
La Société ouverte et ses ennemis.

2003TECHN.POLYNÉSIEREMPLACEMENTLa technique est-elle moralement neutre ?
2004SAMÉRIQUE DU NORDNORMALEOn a établi une fausse comparaison entre les sciences, qui consistent tout entières en une connaissance qui appartient à l’esprit, et les arts (1), qui exigent quelque exercice et quelque disposition du corps ; on voyait bien qu’on ne saurait proposer au même homme l’apprentissage simultané de tous les arts, et qu’au contraire celui qui n’en cultive qu’un seul devient plus aisément un maître artiste ; en effet, ce ne sont pas les mains d’un même homme qui peuvent s’accoutumer à cultiver les champs et à jouer de la cithare, ou à remplir différents offices de ce genre, aussi commodément qu’à pratiquer l’un seulement d’entre eux ; on a donc cru qu’il en était de même pour les sciences, et, en les distinguant l’une de l’autre à raison de la diversité de leurs objets, on a pensé qu’il fallait les étudier chacune à part, en laissant toutes les autres de côté. En quoi l’on s’est assurément trompé.Toutes les sciences ne sont en effet rien d’autre que l’humaine sagesse, qui demeure toujours une et identique à elle-même, quelque différents que soient les objets auxquels elle s’applique, et qui ne reçoit pas d’eux plus de diversité que n’en reçoit la lumière du soleil de la variété des choses qu’elle éclaire ; il n’y a donc pas lieu de contenir l’esprit en quelques bornes que ce soit ; loin en effet que la connaissance d’une seule vérité, à l’exemple de la pratique d’un seul art, nous empêche d’en découvrir une autre, elle nous y aide plutôt.

DESCARTES
Règles pour la direction de l’esprit.
(1) Le mot est ici pris dans le sens large qu’il avait anciennement, et qui couvre les métiers et techniques aussi bien que ce que nous appelons aujourd’hui les "beaux-arts".

2004ESINDENORMALECe qu’on ne doit pas perdre de vue, c’est que le génie, pour être fécond, doit posséder une pensée disciplinée et cultivée, et un exercice plus ou moins long. Et cela, parce que l’oeuvre d’art présente un côté purement technique dont on n’arrive à se rendre maître que par l’exercice. Ceci est plus particulièrement vrai des arts qui comportent une dextérité manuelle, par laquelle ils se rapprochent plus ou moins des métiers manuels. Tel est le cas de l’architecture et de la sculpture, par exemple. La dextérité manuelle est moins nécessaire en musique et en poésie. Mais, même dans celle-ci, il y a tout un côté qui demande, sinon un apprentissage, tout au moins une certaine expérience : l’art de rimer constitue le côté technique de la poésie, et ce n’est pas par l’inspiration qu’on en acquiert la connaissance. Tout art s’exerce sur une matière plus ou moins dense, plus ou moins résistante, qu’il s’agit d’apprendre à maîtriser. D’autre part, l’artiste doit connaître d’autant mieux les profondeurs de l’âme et de l’esprit humain que le rang qu’il ambitionne est plus élevé. Or, cette connaissance ne s’acquiert pas non plus d’une façon directe, mais à la suite d’une étude du monde extérieur et du monde intérieur. Et c’est cette étude qui lui fournit les sujets de ces représentations.

HEGEL
Introduction à l’esthétique.

2004SINDENORMALELa raison se reconnaît-elle dans la technique ?
2004TECHN.MÉTROPOLENORMALEPeut-on être esclave d’un objet technique ?
2004TECHN.MÉTROPOLE + LA RÉUNIONREMPLACEMENTPourquoi accordons-nous de la valeur aux objets techniques ?
2004TECHN.NOUVELLE-CALÉDONIENORMALEAu cours des dernières générations, l’humanité a fait accomplir des progrès extraordinaires aux sciences physiques et naturelles et à leurs applications techniques : elle a assuré sa domination sur la nature d’une manière jusqu’ici inconcevable. Les caractères de ces progrès sont si connus que l’énumération en est superflue. Or, les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit. Ils croient toutefois constater que cette récente maîtrise de l’espace et du temps, cet asservissement des forces de la nature, cette réalisation d’aspirations millénaires, n’ont aucunement élevé la somme de jouissance qu’ils attendent de la vie. Ils n’ont pas le sentiment d’être pour cela devenus plus heureux. On devrait se contenter de conclure que la domination de la nature n’est pas la seule condition du bonheur, pas plus qu’elle n’est le but unique de l’oeuvre civilisatrice, et non que les progrès de la technique sont dénués de valeur pour notre bonheur.

FREUD


QUESTIONS :
1° Dégagez l’idée principale du texte et les étapes de son argumentation.a) Qu’est-ce que les hommes attendaient du développement de la technique ? Pourquoi Freud dit-il qu’ils "sont fiers" de ce développement "à bon droit" ?b) En quoi l’attente des hommes est-elle cependant déçue ?3° Que valent les progrès de la technique "pour notre bonheur" ?

2004LPOLYNÉSIENORMALELes inventions techniques ont-elles élargi le champ de nos devoirs ?
2005TECHN.ANTILLESNORMALEMême si le talent et le génie de l’artiste comportent un moment naturel, ce moment n’en demande pas moins essentiellement à être formé et éduqué par la pensée, de même qu’il nécessite une réflexion sur le mode de sa production ainsi qu’un savoir-faire exercé et assuré dans l’exécution. Car l’un des aspects principaux de cette production est malgré tout un travail extérieur, dès lors que l’oeuvre d’art a un côté purement technique qui confine à l’artisanal surtout en architecture et en sculpture, un peu moins en peinture et en musique, et dans une faible mesure encore en poésie.Pour acquérir en ce domaine un parfait savoir-faire, ce n’est pas l’inspiration qui peut être d’un quelconque secours, mais seulement la réflexion, l’application et une pratique assidue. Or il se trouve qu’un tel savoir-faire est indispensable à l’artiste s’il veut se rendre maître du matériau extérieur et ne pas être gêné par son âpre résistance.

HEGEL


QUESTIONS :
1° Dégagez la thèse du texte et les étapes de son argumentation.2° Expliquez :a. "le talent et le génie de l’artiste comportent un moment naturel".b. "l’oeuvre d’art a un côté purement technique qui confine à l’artisanal".c. "se rendre maître du matériau extérieur".3° Qu’apporte la technique à l’art ?

2005TECHN.INDENORMALEY a-t-il lieu de distinguer l’art et la technique ?
2005ESMÉTROPOLENORMALEQu’attendons-nous de la technique ?
2005TECHN.MÉTROPOLEREMPLACEMENTLa technique naît-elle de nos besoins ou de nos rêves ?
2005SNOUVELLE-CALÉDONIENORMALELa technique n’est-elle qu’une application de la science ?
2005TECHN.POLYNÉSIENORMALELa technique n’est-elle qu’un moyen ?
2005ESPOLYNÉSIEREMPLACEMENTLa technique nous impose-t-elle une conception du monde ?
2005TECHN.POLYNÉSIEREMPLACEMENTLa technique ôte-t-elle à l’homme sa responsabilité ?
2006SANTILLESNORMALELe développement technique est-il une menace pour la liberté ?
2006TECHN.INDENORMALEDans des milliers d’années, quand le recul du passé n’en laissera plus apercevoir que les grandes lignes, nos guerres et nos révolutions compteront pour peu de chose, à supposer qu’on s’en souvienne encore ; mais de la machine à vapeur, avec les inventions de tout genre qui lui font cortège, on parlera peut-être comme nous parlons du bronze ou de la pierre taillée ; elle servira à définir un âge. Si nous pouvions nous dépouiller de tout orgueil, si, pour définir notre espèce, nous nous en tenions strictement à ce que l’histoire et la préhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l’homme et de l’intelligence, nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens (1), mais Homo faber (2). En définitive, l’intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d’en varier indéfiniment la fabrication.

BERGSON
L’Évolution créatrice.

(1) homo sapiens : l’homme comme être capable de science.(2) homo faber : l’homme comme être capable de fabriquer des outils.

QUESTIONS :1° Dégagez l’idée principale du texte ; comment l’auteur la justifie-t-il ?a) Expliquez pourquoi les générations futures se souviendront probablement davantage des inventions techniques que de "nos guerres et nos révolutions". Pour répondre à cette question vous préciserez ce qui distingue une invention technique et un événement politique.b) Expliquez pourquoi l’auteur considère l’invention technique comme la "démarche originelle" de l’intelligence humaine.3° Expliquez pourquoi l’orgueil nous pousse à nous définir comme homo sapiens plutôt que comme homo faber.4° L’intelligence de l’homme se réduit-elle à sa dimension technique ?

2006SLA RÉUNIONNORMALELa technique doit-elle nous libérer du travail ?
2007ESAMÉRIQUE DU NORDNORMALEDoit-on avoir peur de la technique ?
2007LAMÉRIQUE DU NORDNORMALEIl serait insensé de donner l’assaut, tête baissée, au monde technique : et ce serait faire preuve de vue courte que de vouloir condamner ce monde comme étant l’oeuvre du diable.Nous dépendons des objets que la technique nous fournit et qui, pour ainsi dire, nous mettent en demeure de les perfectionner sans cesse. Toutefois, notre attachement aux choses techniques est maintenant si fort que nous sommes, à notre insu, devenus leurs esclaves.Mais nous pouvons nous y prendre autrement. Nous pouvons utiliser les choses techniques, nous en servir normalement, mais en même temps nous en libérer, de sorte qu’à tout moment nous conservions nos distances à leur égard. Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu’on en use. Mais nous pouvons en même temps les laisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre. Nous pouvons dire "oui" à l’emploi inévitable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être.Mais si nous disons ainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain ? Tout au contraire : notre rapport au monde technique devient merveilleusement simple et paisible. Nous admettons les objets techniques dans notre monde quotidien et en même temps nous les laissons dehors, c’est-à-dire que nous les laissons reposer sur eux-mêmes comme des choses qui n’ont rien d’absolu, mais qui dépendent de plus haut qu’elles.

HEIDEGGER
Questions IV

2007LNOUVELLE-CALÉDONIEREMPLACEMENTPeut-on protéger la nature sans faire appel à la technique ?
2008ESMÉTROPOLEREMPLACEMENTLe monde de la technique est-il encore humain ?
2008SNOUVELLE-CALÉDONIENORMALELa technique libère-t-elle l’homme ?
2008SNOUVELLE-CALÉDONIENORMALELe génie et le talent sont, du moins sous un certain aspect, des dons naturels. Mais ce qu’on ne doit pas perdre de vue, c’est que le génie, pour être fécond, doit posséder une pensée disciplinée et cultivée, et un exercice plus ou moins long. Et cela, parce que l’oeuvre d’art présente un côté purement technique dont on n’arrive à se rendre maître que par l’exercice. Ceci est plus particulièrement vrai des arts qui comportent une dextérité manuelle, par laquelle ils se rapprochent plus ou moins des métiers manuels. Tel est le cas de l’architecture et de la sculpture, par exemple. La dextérité manuelle est moins nécessaire en musique et en poésie. Mais, même dans celle-ci, il y a tout un côté qui demande, sinon un apprentissage, tout au moins une certaine expérience : la prosodie (1) et l’art de rimer constituent le côté technique de la poésie, et ce n’est pas par l’inspiration qu’on en acquiert la connaissance. Tout art s’exerce sur une matière plus ou moins dense, plus ou moins résistante, qu’il s’agit d’apprendre à maîtriser.

HEGEL
Introduction à l’esthétique.

(1) prosodie : technique de composition

2009SANTILLESNORMALELa maîtrise de la technique donne-t-elle le pouvoir de gouverner les hommes ?
2009ESJAPONNORMALEL’idée selon laquelle ce qui n’a pas réussi jusqu’à maintenant ne réussira jamais pour cette même raison, cette idée ne justifie en aucun cas de renoncer à un dessein pragmatique (1) ou technique (comme par exemple, le dessein de naviguer en ballon), encore moins de renoncer à un dessein moral qui est un devoir, dès lors qu’on n’a pas démontré que sa réalisation était impossible. Du reste, on peut prouver de mainte manière que le genre humain dans son ensemble a effectivement progressé d’une manière considérable au point de vue moral à notre époque, si on compare celle-ci à toutes les époques antérieures (des arrêts temporaires ne sauraient rien prouver là contre). On peut également prouver que tout le bruit qu’on fait à propos de la décadence irrésistiblement croissante du genre humain vient précisément du fait que, lorsque sa moralité franchit un degré supérieur, il voit encore plus loin devant lui. Dès lors, tout jugement sur ce qu’on est qui s’appuie sur une comparaison avec ce qu’on devrait être et, par conséquent, notre capacité à nous blâmer nous-même, deviennent d’autant plus sévères que nous avons déjà franchi davantage de marches dans la moralité de l’ensemble du cours du monde qui nous est connu.

KANT
Théorie et pratique.

2009TECHN.MÉTROPOLENORMALELa technique s’oppose-t-elle à la nature ?
2009SMÉTROPOLEREMPLACEMENTLa technique est-elle l’affaire des seuls techniciens ?
2009TECHN.MÉTROPOLEREMPLACEMENTLa technique accroît-elle notre liberté ?
2009LPOLYNÉSIEREMPLACEMENTY a-t-il plus à espérer qu’à craindre de la technique ?
2010ESANTILLESNORMALEUn credo religieux diffère d’une théorie scientifique en ce qu’il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s’attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d’arriver à une démonstration complète et définitive. Mais, dans une science évoluée, les changements nécessaires ne servent généralement qu’à obtenir une exactitude légèrement plus grande ; les vieilles théories restent utilisables quand il s’agit d’approximations grossières, mais ne suffisent plus quand une observation plus minutieuse devient possible. En outre, les inventions techniques issues des vieilles théories continuent à témoigner que celles-ci possédaient un certain degré de vérité pratique, si l’on peut dire. La science nous incite donc à abandonner la recherche de la vérité absolue, et à y substituer ce qu’on peut appeler la vérité "technique", qui est le propre de toute théorie permettant de faire des inventions ou de prévoir l’avenir. La vérité "technique" est une affaire de degré : une théorie est d’autant plus vraie qu’elle donne naissance à un plus grand nombre d’inventions utiles et de prévisions exactes. La "connaissance" cesse d’être un miroir mental de l’univers, pour devenir un simple instrument à manipuler la matière.

RUSSELL
Science et religion

2010SINDENORMALEUn credo (1) religieux diffère d’une théorie scientifique en ce qu’il prétend exprimer la vérité éternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractère provisoire : elle s’attend à ce que des modifications de ses théories actuelles deviennent tôt ou tard nécessaires, et se rend compte que sa méthode est logiquement incapable d’arriver à une démonstration complète et définitive. Mais, dans une science évoluée, les changements nécessaires ne servent généralement qu’à obtenir une exactitude légèrement plus grande ; les vieilles théories restent utilisables quand il s’agit d’approximations grossières, mais ne suffisent plus quand une observation plus minutieuse devient possible. En outre, les inventions techniques issues des vieilles théories continuent à témoigner que celles-ci possédaient un certain degré de vérité pratique, si l’on peut dire. La science nous incite donc à abandonner la recherche de la vérité absolue, et à y substituer ce qu’on peut appeler la vérité "technique", qui est le propre de toute théorie permettant de faire des inventions ou de prévoir l’avenir. La vérité "technique" est une affaire de degré : une théorie est d’autant plus vraie qu’elle donne naissance à un plus grand nombre d’inventions utiles et de prévisions exactes. La "connaissance" cesse d’être un miroir mental de l’univers, pour devenir un simple instrument à manipuler la matière.

RUSSELL
Science et religion.

(1) credo : affirmation d’une croyance.

2010ESJAPONNORMALELa technique ne pose-t-elle que des problèmes techniques ?
2010TECHN.LA RÉUNIONNORMALELa technique est-elle le propre de l’homme ?
2010ESLIBANNORMALELa technique libère-t-elle les hommes de la souffrance ?
2010LMÉTROPOLESECOURSLe travail ne nous libère-t-il de la nature que pour nous asservir à la technique ?
2010LNOUVELLE-CALÉDONIESECOURSLa technique est-elle pour l’homme autre chose qu’un moyen ?
2010TECHN.POLYNÉSIENORMALEIl reste à dire maintenant en quoi l’artiste diffère de l’artisan. Toutes les fois que l’idée précède et règle l’exécution, c’est industrie (1). Et encore est-il vrai que l’oeuvre souvent, même dans l’industrie, redresse l’idée en ce sens que l’artisan trouve mieux qu’il n’avait pensé dès qu’il essaye ; en cela il est artiste, mais par éclairs. Toujours est-il que la représentation d’une idée dans une chose, je dis même d’une idée bien définie comme le dessin d’une maison, est une oeuvre mécanique seulement, en ce sens qu’une machine bien réglée d’abord ferait l’oeuvre à mille exemplaires. Pensons maintenant au travail du peintre de portrait ; il est clair qu’il ne peut avoir le projet de toutes les couleurs qu’il emploiera à l’oeuvre qu’il commence ; l’idée lui vient à mesure qu’il fait ; il serait même plus rigoureux de dire que l’idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu’il est spectateur aussi de son oeuvre en train de naître. Et c’est là le propre de l’artiste. Il faut que le génie ait la grâce de nature, et s’étonne lui-même. Un beau vers n’est pas d’abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète ; et la belle statue se montre belle au sculpteur, à mesure qu’il la fait ; et le portrait naît sous le pinceau.

ALAIN

(1) industrie : ici, habileté technique.

QUESTIONS :1° Formulez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.2° En vous appuyant sur les exemples du texte ou d’autres que vous choisirez, expliquez :a) "l’oeuvre souvent, même dans l’industrie, redresse l’idée" ;b) "la représentation d’une idée dans une chose (...) est une oeuvre mécanique seulement" ;c) "l’idée lui vient à mesure qu’il fait".3° Est-ce l’oeuvre qui révèle à l’artiste ce qu’il fait ?

2011TECHN.LA RÉUNIONNORMALEY a-t-il un sens à résister à la technique ?
2011ESPOLYNÉSIEREMPLACEMENTLa recherche de l’efficacité technique exclut-elle le souci de la vérité ?
2012ESLA RÉUNIONNORMALELa technique résout-elle tous les problèmes qui se posent au travail ?
2012LMÉTROPOLEREMPLACEMENTLa technique n’est-elle qu’un outil au service de l’homme ?
2013SÉTRANGER GROUPE 1NORMALELa technique n’est-elle qu’une application de la science ?
2013TECHN.ÉTRANGER GROUPE 1NORMALELes dernières générations ont fait des progrès extraordinaires dans les sciences de la nature et leur application technique, et ont affermi leur domination de la nature d’une façon jusque-là inimaginable. Le détail de ces progrès est connu, il est superflu de les énumérer. Les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit. Mais ils croient avoir remarqué que ce pouvoir nouvellement acquis de disposer de l’espace et du temps, cet asservissement des forces de la nature, l’accomplissement de ce désir millénaire, n’ont pas augmenté la satisfaction du plaisir qu’ils attendent de la vie, ils ont le sentiment que tout cela ne les a pas rendus plus heureux. Cette constatation devrait suffire à en tirer la conclusion que le pouvoir exercé sur la nature n’est pas l’unique condition du bonheur des hommes, de même qu’il n’est pas le seul but des aspirations de la culture, et non pas à en déduire que les progrès techniques n’ont aucune valeur pour notre économie du bonheur (1).FREUD
Le Malaise dans la culture (1929).(1) économie du bonheur : ici, organisation du bonheur.
QUESTIONS :
1° Dégagez l’idée directrice du texte et montrez comment elle est établie.a) Expliquez : "Les hommes sont fiers de ces conquêtes, et à bon droit" ;b) Expliquez : "il n’est pas le seul but des aspirations de la culture".3° Le progrès technique est-il une condition du bonheur ?
2013SINDENORMALELa technique doit-elle permettre de dépasser les limites de l’humain ?
2013SMÉTROPOLEREMPLACEMENTL’idée essentielle qu’il nous faut noter est que, même si le talent et le génie de l’artiste comportent un moment naturel, ce moment n’en demande pas moins essentiellement à être formé et éduqué par la pensée, de même qu’il nécessite une réflexion sur le mode de sa production ainsi qu’un savoir-faire exercé et assuré dans l’exécution. Car l’un des aspects principaux de cette production est malgré tout un travail extérieur, dès lors que l’oeuvre d’art a un côté purement technique qui confine à l’artisanal, surtout en architecture et en sculpture, un peu moins en peinture et en musique, et dans une faible mesure encore en poésie. Pour acquérir en ce domaine un parfait savoir-faire, ce n’est pas l’inspiration qui peut être d’un quelconque secours, mais seulement la réflexion, l’application et une pratique assidue. Or il se trouve qu’un tel savoir-faire est indispensable à l’artiste s’il veut se rendre maître du matériau extérieur et ne pas être gêné par son âpre résistance.HEGEL
Esthétique, édité en 1837.
2014LANTILLESREMPLACEMENTA mon jugement, la plus grande vérité réside dans les sens, à condition qu’ils soient sains, en bonne santé et qu’on écarte tout ce qui leur fait obstacle et les entrave. Voilà pourquoi nous voulons souvent modifier l’éclairage et la position des objets que nous observons ; nous diminuons ou augmentons leur distance et multiplions les essais jusqu’à ce que la vision elle-même obtienne notre confiance en son jugement. Il en est ainsi pour les sons, les odeurs, les saveurs, de sorte que personne d’entre nous ne réclame pour les sens, chacun dans son espèce, un jugement plus pointu. Quand nous ajoutons l’entraînement et la technique, de manière que notre oeil soit retenu par la peinture, notre oreille par les chants, qui ne remarque le pouvoir des sens ! Que de figures les peintres voient dans les ombres et dans les reliefs, mais que nous ne voyons pas ! Que de choses nous échappent en musique, mais qu’entendent les gens exercés dans cet art ! Au premier souffle d’un joueur de flûte, ils disent "c’est Antiope" ou "c’est Andromaque" (1), alors que nous n’en aurions pas même le soupçon.CICÉRON
Les Académiques (Ier siècle av. J.-C.)(1) Ce sont deux tragédies grecques. Les tragédies grecques étaient mises en musique.
2014LANTILLESREMPLACEMENTA mon jugement, la plus grande vérité réside dans les sens, à condition qu’ils soient sains, en bonne santé et qu’on écarte tout ce qui leur fait obstacle et les entrave. Voilà pourquoi nous voulons souvent modifier l’éclairage et la position des objets que nous observons ; nous diminuons ou augmentons leur distance et multiplions les essais jusqu’à ce que la vision elle-même obtienne notre confiance en son jugement. Il en est ainsi pour les sons, les odeurs, les saveurs, de sorte que personne d’entre nous ne réclame pour les sens, chacun dans son espèce, un jugement plus pointu. Quand nous ajoutons l’entraînement et la technique, de manière que notre oeil soit retenu par la peinture, notre oreille par les chants, qui ne remarque le pouvoir des sens ! Que de figures les peintres voient dans les ombres et dans les reliefs, mais que nous ne voyons pas ! Que de choses nous échappent en musique, mais qu’entendent les gens exercés dans cet art ! Au premier souffle d’un joueur de flûte, ils disent « c’est Antiope » ou "c’est Andromaque" (1), alors que nous n’en aurions pas même le soupçon.

CICERON, Les Académiques (Ier siècle av. J.-C.)

(1) Ce sont deux tragédies grecques. Les tragédies grecques étaient mises en musique.

2014TECHN.MÉTROPOLENORMALESOCRATE : Celui qui garde son injustice au lieu d’en être délivré est le plus malheureux de tous.POLOS : Cela semble certain.SOCRATE : N’est-ce pas précisément le cas de l’homme qui, tout en commettant les crimes les plus abominables, et en vivant dans la plus parfaite injustice, réussit à éviter les avertissements, les châtiments, le paiement de sa peine, comme tu dis qu’y est parvenu cet Archélaos (1), ainsi que tous les tyrans, les orateurs et les hommes d’État les plus puissants ?POLOS : C’est vraisemblable.SOCRATE : Quand je considère le résultat auquel aboutissent les gens de cette sorte, je les comparerais volontiers à un malade qui, souffrant de mille maux très graves, parviendrait à ne point rendre de comptes aux médecins sur ses maladies et à éviter tout traitement, craignant comme un enfant l’application du fer et du feu (2) parce que cela fait mal. N’est-ce point ton avis ?POLOS : Tout à fait.SOCRATE : C’est sans doute qu’il ne saurait pas le prix de la santé et d’une bonne constitution. A en juger par les principes que nous avons reconnus vrais, ceux qui cherchent à ne pas rendre de comptes à la justice, Polos, pourraient bien être également des gens qui voient ce qu’elle comporte de douloureux mais qui sont aveugles à ce qu’elle a d’utile, et qui ne savent pas combien il est plus lamentable de vivre avec une âme malsaine, c’est-à-dire corrompue, injuste et impure, qu’avec un corps malsain. De là tous leurs efforts pour échapper à la punition, pour éviter qu’on les débarrasse du plus grand des maux.

PLATON
Gorgias (autour de 387 av. J.-C.)

(1) Archélaos : tyran dont Polos a affirmé qu’il est heureux puisque son pouvoir lui permet de faire tout ce qui lui plaît sans avoir de comptes à rendre à personne.
(2) l’application du fer et du feu : techniques médicales de soin.


QUESTIONS :
1° Dégagez la thèse de ce texte et montrez comment elle est établie.a) En vous appuyant sur l’exemple d’Archélaos, expliquez pourquoi celui "qui garde son injustice au lieu d’en être délivré est le plus malheureux de tous" ;b) expliquez en quoi l’homme injuste est semblable à un malade.3° Celui qui vit dans l’injustice et qui cherche à échapper à la punition est-il le plus malheureux des hommes ?

2014LNOUVELLE-CALÉDONIENORMALELa technique nous éloigne-t-elle de la nature ?
2015TECHN.INDENORMALELa maîtrise technique suffit-elle à définir l’artiste ?
2015SMÉTROPOLEREMPLACEMENTLa compétence technique peut-elle fonder l’autorité politique ?
2016ESANTILLESREMPLACEMENTLa technique nous libère-t-elle toujours ?
2016TECHN.MÉTROPOLEREMPLACEMENTTout le monde déclare approuver et admirer nombre de grandes victoires de l’art sur la nature : joindre par des ponts les rives que la nature avait séparées, assécher des marais naturels, creuser des puits, amener à la lumière du jour ce que la nature avait enfoui à des profondeurs immenses dans la terre, détourner sa foudre par des paratonnerres, ses inondations par des digues, son océan par des jetées. Mais louer ces exploits et d’autres similaires, c’est admettre qu’il faut soumettre les voies de la nature et non pas leur obéir ; c’est reconnaître que les puissances de la nature sont souvent en position d’ennemi face à l’homme, qui doit user de force et d’ingéniosité afin de lui arracher pour son propre usage le peu dont il est capable, et c’est avouer que l’homme mérite d’être applaudi quand ce peu qu’il obtient dépasse ce qu’on pouvait espérer de sa faiblesse physique comparée à ces forces gigantesques. Tout éloge de la civilisation, de l’art ou de l’invention revient à critiquer la nature, à admettre qu’elle comporte des imperfections, et que la tâche et le mérite de l’homme sont de chercher en permanence à les corriger ou les atténuer.

MILL
De la Nature (1874)
Pour expliquer ce texte ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.1. Dégager l’idée principale du texte et les étapes de sa construction.2. Expliquer :a) « c’est admettre qu’il faut soumettre les voies de la nature et non pas leur obéir » ;b) « ce peu qu’il obtient dépasse ce qu’on pouvait espérer de sa faiblesse physique » ;c) « Tout éloge de la civilisation, de l’art ou de l’invention revient à critiquer la nature ».3. La technique est-elle nécessairement une lutte de l’homme contre la nature ?

2017ESANTILLESNORMALELa technique nous déshumanise-t-elle ?
2017TECHN.ANTILLESNORMALEOn accuse le machinisme (1) d’abord de réduire l’ouvrier à l’état de machine, ensuite d’aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l’ouvrier un plus grand nombre d’heures de repos, et si l’ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu’aux prétendus amusements, qu’un industrialisme (2) mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu’il aura choisi, au lieu de s’en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d’ailleurs impossible) à l’outil, après suppression de la machine. Pour ce qui est de l’uniformité du produit, l’inconvénient en serait négligeable si l’économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l’ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités.

BERGSON
Les Deux sources de la morale et de la religion (1932)

(1) machinisme : système de production fondé sur l’utilisation des machines
(2) industrialisme : système de production fondé sur l’industriePour expliquer ce texte ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.1. Dégager l’idée principale du texte et les étapes de sa construction.2. a) Expliquer : « réduire l’ouvrier à l’état de machine » ;b) Expliquer et illustrer : « prétendus amusements » et « les vraies originalités ».3. Le progrès technique limite-t-il le développement de l’individu ?

2017TECHN.ANTILLESREMPLACEMENTDans des milliers d’années, quand le recul du passé n’en laissera plus apercevoir que les grandes lignes, nos guerres et nos révolutions compteront pour peu de chose, à supposer qu’on s’en souvienne encore ; mais de la machine à vapeur, avec les inventions de tout genre qui lui font cortège, on parlera peut-être comme nous parlons du bronze ou de la pierre taillée ; elle servira à définir un âge. Si nous pouvions nous dépouiller de tout orgueil, si, pour définir notre espèce, nous nous en tenions strictement à ce que l’histoire et la préhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l’homme et de l’intelligence, nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens (1), mais Homo faber (2). En définitive, l’intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et d’en varier indéfiniment la fabrication.

BERGSON
L’Évolution créatrice (1907)

(1) Homo sapiens : l’homme comme être capable de science.(2) Homo faber : l’homme comme être capable de technique.

Pour expliquer ce texte ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.1. Dégagez l’idée principale et l’argumentation du texte.2. Expliquez :a) pourquoi la machine à vapeur « servira à définir un âge » ; b) de quel « orgueil » il faut se dépouiller et pourquoi ;c) ce que veut dire l’expression : « outils à faire des outils ».3. L’homme se définit-il par ses capacités techniques ?

2017ESMÉTROPOLEREMPLACEMENTIl existe un préjugé très répandu, d’après lequel l’art aurait débuté par le simple et le naturel. Ceci peut être vrai dans une certaine mesure, car, par rapport à l’art, le grossier et le sauvage constituent le plus simple et le plus naturel. Mais le naturel, le vivant et le simple, tels que les conçoit l’art, est tout autre chose. Les débuts simples et naturels, au sens du grossier et du sauvage, n’ont rien à voir avec l’art et la beauté, comme n’ont rien d’artistique les figures simples dessinées par les enfants, par exemple, qui, avec quelques traits informes, tracent une figure humaine, un cheval, etc. La beauté, en tant qu’œuvre d’art, a besoin, dès ses débuts, d’une technique élaborée, exige de nombreux essais et un long exercice, et le simple, en tant que simplicité du beau, la grandeur idéale, est plutôt un résultat obtenu après de nombreuses médiations qui avaient pour but d’éliminer la variété, les exagérations, les confusions, le malaisé, sans que cette victoire se ressente des travaux préliminaires, du travail de préparation et d’élaboration, de façon que la beauté surgisse dans toute sa liberté, apparaisse comme faite d’une seule coulée. Il en est ici comme de la conduite d’un homme cultivé qui, dans tout ce qu’il dit et fait, se montre tout à fait simple, libre et naturel, alors que cette simplicité et cette liberté ne sont pas des choses qu’il a possédées de tout temps, mais sont le résultat d’un long travail sur soi-même. »

HEGEL
Esthétique (1835)

2018ESAMÉRIQUE DU NORDNORMALELa technique n’est-elle qu’un moyen ?
2018TECHN.ANTILLESNORMALELa technique rend-elle plus humain ?
2018TECHN.ANTILLESNORMALELa technique nous est-elle plus nécessaire que l’art ?
2018ESINDENORMALEDoit-on attendre de la technique qu’elle mette fin au travail ?Doit-on attendre de la technique qu’elle mette fin au travail ?
2018SJAPONNORMALELa technique nous dirige-t-elle ?
2019TECHN.ÉTRANGER GROUPE 1NORMALELa technique nous rend-elle plus libre ?
2019TMDMÉTROPOLENORMALELa technique nous libère-t-elle ?

20264

VIDEO-AUDIO classé par thèmes