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Philosophie Académie de Créteil
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Qu’est-ce que la laïcité ? Problématiser.


Ce dossier propose d’aborder la question de la laïcité avec les élèves par des exercices et des lectures.

Sur M@gistere : La laïcité

 Liberté d’expression et laïcité : textes

Discours D’OLYMPE DE GOUGES devant le tribunal révolutionnaire :

  • Olympe de Gouges
    Discours devant le Tribunal révolutionnaire, 1793
  • Benjamin Constant
    Cours de politique constitutionnelle, 1818-1820, chapitre VIII, « Des droits individuels » (1837)
  • SUR LA LIBERTE DE LA PRESSE :

  • Chateaubriand
    Mémoires d’outre-tombe, 1848-1850, XXXII, 8
  • Victor Hugo
    intervention à l’Assemblée nationale, séance du lundi 11 septembre 1848
  • Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse
    Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse
  • SUR LA LIBERTE D’ASSOCIATION

  • La loi du 10 janvier 1936
    Loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et les milices privées
  • Déclaration universelle des droits de l’homme, 10 décembre 1948
    Assemblée générale des Nations Unies, 58 pays signataires
  • Convention européenne des droits de l’homme
    Conseil de l’Europe, 4 novembre 1950
  • Loi n° 51-18 du 5 janvier 1951 portant amnistie, instituant un régime de libération anticipée, limitant les effets de la dégradation nationale et réprimant les activités antinationales.
    Version consolidée au 20 octobre 2015
  • LA DIVERSITE CULTURELLE

  • Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle
    2 novembre 2001
  • Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles
    Paris, 20 Octobre 2005
  • Loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique
    Version consolidée au 19 octobre 2015
  • LOI n° 2014-1353 du 13 novembre 2014 renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme
    LOI n° 2014-1353 du 13 novembre 2014
  • Émile de Girardin
    « Éditorial », La Presse, n°1, 1er juillet 1836
  • Jean Jaurès
    « Laïcité », La Dépêche, 16 juin 1889
  • Albert Camus
    « Critique de la nouvelle presse », Combat, 31 août 1944
  • Jean-Paul Sartre
    « La République du silence », Les Lettres françaises, 9 septembre 1944, n°20, in Situations III, Gallimard
  • André Malraux
    Intervention à l’Assemblée nationale, 27 octobre 1966
  • Le pluralisme exige la laïcitéCinq Mémoires sur l’instruction publique, 1791.Condorcet

    Premier Mémoire : Nature et objet de l’instruction publique
    Table des matières :
    I. La société doit au peuple une instruction publique
    II. La société doit également une instruction publique relative aux di-verses professions.
    III. La société doit encore l’instruction publique comme moyen de per-fectionner l’espèce humaine
    IV. Motifs d’établir plus de degrés dans l’instruction commune.
    V. L’éducation publique doit se borner à l’instruction
    VI. Il est nécessaire que les femmes partagent l’instruction donnée aux hommes.p>

    COMPLETER : avec l’exposition virtuelle de la BNF et son dossier :
    http://classes.bnf.fr/laicite/expo/index.htm
    Cette exposition présente des affiches qui mènent à des questionnements sur les diverses approches de la laïcité..

    QUESTIONNEMENTS

    Vous trouverez sur le site académique et sur M@gistere des ressources complémentaires.

    EN OUVERTURE :

    Ce dossier est composé de documents (extraits d’articles, textes littéraires et historiques, et images dont les références se trouvent en fin de dossier) qui ont été choisis pour accompagner et approfondir l’analyse du film Agora d’Alejandro d’Amenabar.
    Il sert de support aux activités de la fiche-élève. Les documents audiovisuels (extraits du film et documentaire) sont également indiqués sous le sommaire.
    Agora est une oeuvre dense et complexe, qui, dans la droite ligne des philosophes des Lumières, transfigure un personnage historique sur lequel nous possédons peu d’informations en une figure de la résistance à l’obscurantisme.

  • VIDÉOS « IDÉES FAUSSES SUR LA LAÏCITÉ »
    • TEXTE 1 : Un peu d’étymologie ; Ferdinand Buisson

    Quelle est l’origine et la signification exacte de ce mot laïque, d’où la génération contemporaine a tiré le néologisme laïcité  ? C’est ce que nous allons essayer d’expliquer en quelques lignes.

    Au moyen âge, on disait lai. Il y avait dans les couvents des frères lais, des sœurs laies : c’étaient des personnes qui, vivant dans l’enceinte d’une communauté monastique sans avoir prononcé de vœux, y remplissaient des offices de domesticité. La forme laïque est moderne. Les deux vocables, lai et laïque, sont ce qu’en grammaire historique on appelle des doublets  : ce sont deux formes du même mot, l’une populaire et l’autre savante (comme le sont, par exemple, les formes frêle et fragile, raide et rigide, pâtre et pasteur, porche et portique, etc.). L’une et l’autre forme représente le latin laïcus : lai est la forme populaire qui date des premiers temps de notre langue laïque est la forme savante, qui n’a été employée qu’à partir du seizième siècle. Et le mot populaire reproduit plus exactement l’original latin que ne le fait le mot savant, quoi qu’il en puisse paraître à première vue. (…) Que voulait dire ce mot latin, et d’où venait-il ? On en chercherait vainement l’étymologie dans les racines propres à la langue de Rome ; c’est un mot étranger, c’est la transcription de l’adjectif grec laïkos, et celui-ci est dérivé du substantif grec laos, qui signifie « peuple », « nation ». Le véritable sens, le sens primitif et étymologique du mot lai ou laïque est donc celui de « populaire » ou « national » : ce mot fut employé dans les premières communautés chrétiennes, où l’on parlait grec (on sait que le grec est la langue des Évangiles) ; il servit à désigner — au moment où dans ces communautés se constitua un clergé distinct du peuple et élevé au-dessus des simples fidèles — ceux qui n’étaient pas du clergé, ceux qui formaient la masse populaire.
    Une façon de mieux déterminer la valeur exacte du mot laïque, c’est de rechercher quel est son contraire, quel est le mot qui s’oppose à lui, comme par exemple civil s’oppose à militaire, ou public à privé, etc.

    Le mot qui s’oppose, étymologiquement et historiquement, à laïque, de la façon la plus directe, ce n’est pas ecclésiastique, ni religieux, ni moine, ni prêtre : c’est le mot clerc.

    Le mot clerc, qui aujourd’hui a reçu plusieurs acceptions assez éloignées l’une de l’autre, n’a eu à l’origine qu’une signification unique : celle de « membre du clergé ». (…) Clericus a, comme laïcus, donné des doublets : à côté du mot clerc, substantif, de formation ancienne, le français moderne a créé un adjectif, clérical, qui est une forme savante, calquée sur le patron latin clérical est à laïque ce que clerc est à lai.

    Comme pour le mot laïque, ce n’est pas le latin qui nous fournira la racine de clerc et de clericus : il faut remonter jusqu’au grec. Le latin clericus est la transcription de l’adjectif grec klêrikos, dérivé du substantif klêros, qui a pris, dans le langage des auteurs ecclésiastiques, le sens de « clergé », mais qui signifie originairement « lot ». Ceux qui font partie du klêros, ce sont ceux qui forment le « bon lot », ceux qui ont été « mis à part », les « élus », c’est-à-dire, au début, les chrétiens par opposition aux gentils, et, plus tard, dans la société chrétienne, les prêtres par opposition à ceux qui ne l’étaient pas. La transcription latine du grec klêros est clerus, qui a passé dans l’allemand sans changer de forme et dans l’italien et l’espagnol sous la forme clero. Notre mot français clergé, dont la forme ancienne est clergie (état de celui qui est clerc), n’a pas été tiré directement du latin clerus, mais a été dérivé du français clerc.

    Ces recherches étymologiques conduisent à autre chose qu’à la satisfaction d’une vaine curiosité. Les constatations que nous venons de faire portent avec elles leur enseignement. Le clergé, les clercs, c’est une fraction de la société qui se tient pour spécialement élue et mise à part, et qui pense avoir reçu la mission divine de gouverner le reste des humains ; l’esprit clérical, c’est la prétention de cette minorité à dominer la majorité au nom d’une religion. Les laïques, c’est le peuple, c’est la masse non mise à part, c’est tout le monde, les clercs exceptés, et l’esprit laïque, c’est l’ensemble des aspirations du peuple, du laos, c’est l’esprit démocratique et populaire.

    Ferdinand BUISSON, « Laïque », Nouveau Dictionnaire (1911).