La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Epreuves bac 2023 BAC technologique

Sujet 1
L’art nous apprend-il quelque chose ?

Sujet 2
Transformer la nature, est-ce gagner en liberté ?

Sujet 3
Expliquer le texte suivant :

Il est un degré de négligence qui paraîtrait mériter une punition quoique cette négligence n’occasionne aucun dommage à personne. Si une personne jetait une grosse pierre dans une voie publique du haut d’un mur sans en avertir les passants, et sans regarder où elle pourrait tomber, elle mériterait certainement une punition. Une police vraiment exacte châtierait une action si absurde, même si elle n’avait fait aucun mal. La personne qui s’en rend coupable fait preuve d’un mépris insolent envers le bonheur et la sécurité des autres. Il y a une injustice réelle dans cette conduite. Cette personne e inconsidérément son prochain à ce qu’aucun homme de bon sens ne voudrait risquer ; de toute évidence elle manque du sens de ce qui est dû à ses semblables, et qui est la base de la justice et de la société. Une négligence grossière est donc, selon la loi, presque l’équivalent d’un dessein1 malveillant. Quand des conséquences malheureuses découlent d’une telle insouciance, la personne qui en est coupable est souvent châtiée comme si ces conséquences avaient réellement été dans son intention ; sa conduite qui était seulement insouciante et insolente, et qui méritait punition, est considérée comme atroce et passible du châtiment le plus sévère. Si une personne en tue accidentellement une autre par l’action imprudente mentionnée ci-dessus, elle est, selon les lois de nombreux pays, et notamment selon la vieille loi d’Écosse, passible du châtiment suprême. Bien que ce soit sans nul doute excessivement sévère, ce n’est pas du tout contraire à nos sentiments naturels. Notre juste indignation contre la folie et l’inhumanité de cette conduite est exaspérée 2 par notre sympathie avec l’infortuné qui en souffre. Rien, pourtant, ne choquerait plus notre sens naturel de l’équité3 que de mener un homme à l’échafaud simplement pour avoir jeté avec insouciance une pierre dans la rue, sans faire de mal à personne.

Adam Smith, Théorie des sentiments moraux (1759)
1 « dessein » : projet
2 « exaspérée » : renforcée
3 « équité » : justice

Question de l’option n°1
A. Éléments d’analyse
1. À partir de l’exemple du début du texte, expliquez pourquoi une conduite négligente peut être, aux yeux de la loi, « presque l’équivalent d’un dessein malveillant ».
2. En quoi la situation est-elle différente lorsque la négligence tue « accidentellement » ?
3. D’après le texte, quels facteurs influencent naturellement notre évaluation de la gravité d’un acte ?
B. Éléments de synthèse
1. Quelle est la question à laquelle l’auteur tente de répondre ici ?
2. Dégagez les différents moments de l’argumentation.
3. En vous appuyant sur les éléments précédents, dégagez l’idée principale du texte.
C. Commentaire
1. Qu’est-ce qui fait l’injustice d’une action : l’intention ou les conséquences ?
2. Peut-on rendre la justice sans faire intervenir les sentiments ?