La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Le statut du travail dans la société en Grèce ancienne.

**[bleu]LES MOTS DU TRAVAIL EN GRECE ANTIQUE[/bleu]

Dans la pensée grecque antique, le mot "travail" n’a pas d’équivalent. Extrait de Jean-Pierre Vernant, Mythe et pensée chez les Grecs. Etudes de psychologie historique, François Maspéro, 1965, p. 219-225

[rouge]exercice[/rouge] : à partir de cet extrait de Jean-Pierre Vernant et de cet autre article, Charles Kanelopoulos, « Travail et technique chez les grecs. L’approche de J.-P. Vernant », Techniques & Culture [En ligne], 54-55 | 2010, août 2020. (DOI : https://doi.org/10.4000/tc.5006) quel est le rapport que l’homme entretient avec la nature ?

le travail/les travaux  : d’Hésiode à Aristote, les différentes activités qui s’y rapportaient ont toujours été évoquées dans leur pluralité et en fonction de leur finalité particulière. Elles comprenaient naturellement les travaux de production agricole et artisanale, de même que les activités commerciales,❘ mais aussi d’autres « professions » comme celles de poète, de médecin et de devin. Or, ces occupations ne furent jamais perçues comme les parties d’un tout organique ni décrites comme les facettes d’une notion globale comparable à la nôtre. Le terme le plus général qui les désignait les unes et les autres était ergon, « acte » ou « œuvre », souvent employé au pluriel, erga, pour désigner des « travaux » d’un type défini, comme ceux de l’agriculteur ou du potier. On rencontre de même, toujours dans des contextes particuliers, le verbe ergazesthai, qui exprimait la notion de « travailler » au sens concret, ou le terme négatif aergos, « qui ne travaille pas, oisif » Comparer ce qui précède avec l’analyse de Montesquieu sur le commerce :

De l’Esprit des LoisTexte format PDF

Le statut du travail dans la société en Grèce ancienne, et son rôle dans la cosmologie du Timée : une contradiction ? Luc Brisson Institut d’Etudes lévinassiennes, 2015

Hésiode Les Travaux et les jours version PDF
Terre de labour et labeur

Platon L’apologie de Socrate. L’enquête de Socrate
 PLATON Commentaire du Politique
(Deuxième partie) 268 d - 287 a
par J. Darriulat L’âge d’or

Lévy Edmond. La théorie aristotélicienne de l’esclavage et ses contradictions. In : Mélanges Pierre Lévêque. Tome 3 : Anthropologie et société. Besançon : Université de Franche-Comté, 1989. pp. 197-213. (Annales littéraires de l’Université de Besançon, 404)

Aristote Les Politiques I, 2-7/13

Migeotte Léopold. 64. Les philosophes grecs et le travail dans l’Antiquité, D. Mercure et J. Spurk (éd.), Le travail dans l’histoire de la pensée occidentale, Québec, 2003, p. 11-32.. In : , . Économie et finances publiques des cités grecques. Volume II. Choix d’articles publiés de 2002 à 2014. Lyon : Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, 2015.pp. 367-381. (Collection de la Maison de l’Orient méditerranéen. Série épigraphique, 54) ;

"Division du travail" et société politique dans le Protagoras, la République et les Lois : l’autarcie en question. Anne Balansard Université de Provence-UMR 6125

Oikos  : Le mot oikonomia, dont a dérivé le terme moderne, s’appliquait simplement, tout d’abord, à la gestion de l’oikos ou « maison », cellule de base de la production agricole, qui comprenait la famille au sens large, les esclaves et les biens matériels. Dans l’effervescence intellectuelle qui a marqué le milieu athénien dans le dernier tiers du Ve siècle, sont nés les premiers Logoi oikonomikoi ou « Discours économiques », dont le propos était la gestion du domaine agricole, au sens strictement privé. Ainsi, par exemple, Xénophon faisait dire à Socrate : « L’oikonomia nous a donc paru être le nom d’un savoir (épistèmè), et ce savoir nous a semblé être le moyen pour les hommes d’accroître leur oikos. Quant à l’oikos, il nous a paru être tout ce qu’on possède, et nous avons défini comme possession ce qui est utile (ôphélimon) à la vie de chacun. » À partir du❘ dernier quart du IVe siècle, le mot oikonomia s’est appliqué aussi au domaine public pour désigner, non l’économie des cités ou des États, mais leur gestion financière, comme on le voit par exemple au début du second livre d’un petit traité intitulé lui aussi Oikonomikos et attribué à Aristote : l’oikonomia politikè y désigne la gestion des finances de la cité ou polis. Ainsi l’oikonomos était non seulement le maître de l’oikos, mais également le préposé à la trésorerie ou aux finances des cités ou des royaumes.
banausos : Sur ces travaux « banausiques », terme péjoratif qui s’appliquait alors à des métiers particulièrement grossiers, mais qui désignait à l’origine ceux qui utilisaient le feu, il faut citer ces paroles que Xénophon attribuait à Socrate : « Les métiers (technai) dits artisanaux (banausikai) sont en effet décriés, et c’est avec raison qu’ils sont tout à fait méprisés dans les cités. Car ils ruinent les corps des travailleurs et de ceux qui s’en occupent en les obligeant à rester assis et dans l’ombre, parfois même à passer la journée auprès du feu. Les corps étant ainsi efféminés, les âmes aussi deviennent plus faibles. Surtout, ces métiers appelés banausikai ne laissent aucun loisir (ascholia) pour s’occuper de ses amis et de la cité. (…) Nous avons aussi découvert que les choses utiles sont toutes celles dont on sait se servir. Il nous a donc paru impossible d’apprendre tous les savoirs (épistèmai) et, après examen, nous sommes tombés d’accord avec les cités pour écarter les métiers dits artisanaux, car il apparaît qu’ils ruinent les corps et ❘brisent les âmes. Et nous avons dit que la preuve la plus évidente en était peut-être celle-ci : si, lors d’une invasion ennemie dans la campagne, après avoir partagé les cultivateurs (géôrgoi) et les artisans (technitai), on demande à chaque groupe séparément s’il convient de défendre la campagne ou d’abandonner la terre pour défendre les remparts, nous avons pensé que ceux qui possèdent la terre voteraient pour la défendre, mais que les artisans voudraient ne pas se battre et, comme ils y ont été éduqués, rester tranquilles sans peine ni danger ». Le commerce, de son côté, était fréquemment lié à l’artisanat, car beaucoup d’artisans vendaient eux-mêmes leurs produits dans leur échoppe. Il existait aussi, naturellement, des marchands de métier. C’est surtout ce petit commerce de détail (kapèleia ou kapèlikè ou kapèlikon) pratiqué à l’agora qui suscitait la méfiance des philosophes. Ceux-ci reprochaient aux kapèloi leur esprit de lucre, leur âpreté au gain et leur malhonnêteté. Dans la cité idéale, Platon et Aristote voulaient réserver ce métier aux étrangers et isoler ceux-ci des citoyens pour éloigner leur mauvaise influence. Platon entendait bannir du territoire tout entier (chôra holè) et de la cité (polis) toute kapèleia exercée en vue du profit (chrèmatisma) . Dans la mesure où le commerce était uniquement orienté vers le profit, Aristote y voyait une activité artificielle et contre nature, qu’il appelait la chrèmatistikè proprement dite. Platon
 La République, IX, 590c
 Les Lois, VIII, 847b-d ; XI, 918a-919d ; XII, 952d-e.
 la Politique, VII, 6, 1 et 12, 3-6.
 Les Lois, VIII, 847d Extrait du Livre VIII

Aristote et la chrématistique : Politiques I
 valeur d’usage et service : le principe de commensurabilité des différences par la géométrie Ethique à Nicomaque Livre V
 la cohésion entre les hommes c’est trouver un principe de commensurabilité des différents travaux avec les différents besoins.