La philosophie dans l’académie de CRETEIL
Slogan du site
De quel problème le chatbot est-il la solution ?

Florilège sur la technique

I. REPRESENTATIONS

  • Exemples

En visionnant des émissions sur l’intelligence artificielle de la fin des années 50, certaines peuvent prêter à sourire. A les regarder attentivement s’en dégagent des présupposés, en particulier sur la technique, ainsi qu’une fausse naïveté. L’évolution de la technique n’est pas sans incidence sur la relation à l’autre

En préambule : Voilà comment le Chatbot explique son fonctionnement :

En tant qu’IA, je ne suis pas capable de penser ou de ressentir comme un être humain le ferait. Cependant, je suis programmé pour traiter les informations en fonction des algorithmes et des données que j’ai été entraîné à utiliser. Mon fonctionnement est basé sur la répétition de modèles de données stockés dans ma mémoire électronique, mais ces modèles ne sont pas simplement des enregistrements passifs. Ils sont conçus pour permettre des réponses dynamiques et adaptatives en fonction des stimuli reçus, et ma capacité à produire des réponses pertinentes et cohérentes dépend de la qualité de l’entraînement que j’ai reçu et de la pertinence des données que je reçois en temps réel. En somme, je suis un outil conçu pour traiter l’information, mais je ne suis pas capable de penser ou de ressentir de manière autonome.

Qui est ce "je" qui se veut descriptif, compose un récit, et se définit comme incapable de ressentir de manière autonome.
A partir de ce qui suit (source : https://www.lemonde.fr/blog/binaire/2020/04/05/informatique-culture-et-technique-le-schisme-de-simondon/) l’agent conversationnel est replacé dans un contexte afin de montrer qu’il se rattache à une histoire de la technique et de l’humanité. Il ne faudrait pas croire que cette histoire s’inscrit sur une ligne progressiste du temps. Les révolutions introduisent un temps de la rupture

Les concepts à revisiter

I. Image et invention
sources : L’imagination et l’invention [article] G. Simondon Bulletin de psychologie Année 1965 19-246 pp. 395-414

Ecouter cette intervention de Jean-Yves Chateau Inspecteur général honoraire de philosophie qui rattache l’image à l’invention chez le philosophe G. Simondon et montre que l’imagination produit trois types d’images : lesquelles ?

II.Sensation

Quels sont les arguments - contre Sartre- faisant de l’imagination ce qui précède la sensation ?

III. Outil et instrument

Chaque transformation nait d’une maitrise technique et on peut illustrer cette assertion avec trois grandes révolutions. La première a commencé avec la maitrise technique de fabrication des pierres taillées2 . Puis ce fut le tour de la révolution agricole avec la maitrise technique de la domestication des animaux et l’invention de l’agriculture qui a provoqué la sédentarisation et a regroupé les communautés humaines en centre « urbain » avec toutes les conséquences sur l’organisation et le contrôle de la vie communautaire. C’est enfin, la maitrise de l’énergie avec l’essor de la machine à vapeur qui a donné naissance à la révolution industrielle – qui s’accélère avec l’usage des énergies fossiles (charbon, pétrole) puis de l’atome avec la maitrise de l’électricité « énergie universelle ».
Et nous sommes en train de vivre une transformation provoquée par la maitrise technique de l’information autrement dit l’informatique qui a enclenché la quatrième révolution celle de la société « numérique ». Gilbert Simondon n’a pas vraiment connu cette révolution mais il l’a pressentie et il fondait de grands espoirs sur la cybernétique naissante et nous y reviendrons plus loin.

LES CONCEPTS : Révolution numérique, outil, instrumentEXERCICES
Gibert Simondon (1924-1989) est l’un des premiers philosophes français à développer une philosophie de la technique (« Du mode d’existence des objets techniques », thèse publiée en 1958). Pour lui, la réalité technique fait partie intégrante de la réalité humaine. La réalité technique ne s’oppose pas à la culture humaine et au contraire y participe entièrement par l’apport de la valeur culturelle des objets techniques. Il démontre que la réalité technique par les outils qu’elle génère transforme la société humaine dans laquelle elle est conçue et donc transforme sa culture1.Chercher des exemples de transformation de la société humaine par des outils.
  • Construire une définition : Quel sens attribuer au mot de "révolution" ? Quelles sont les quatre grandes révolutions techniques ?
  • Travailler en groupe le sujet suivant : Qu’apporte l’horloge à la société des hommes ? Documents

Un exemple : la machine à vapeur
En 1763, alors qu’il répare un moteur, l’ingénieur écossais James Watt (1736-1819) cherche des idées pour en augmenter l’efficacité. En 1765, il finalise une chambre de condensation pour la vapeur et dépose un brevet en 1769. En 1770, le Français Cugnot a construit le premier véhicule automobile terrestre, un chariot massif, à vitesse très réduite. Watt poursuit ses recherches, et, en 1781, il arrive à convertir un mouvement circulaire en mouvement vertical : c’est le cylindre à double action, qui décuple la puissance de la machine à vapeur. Il propose un diagramme indicateur, pour mesurer la pression de la vapeur. En 1784, il dépose le brevet d’une locomotive à vapeur, et, en 1788, il met au point un régulateur de vitesse. Il propose aussi une nouvelle unité de mesure de la puissance des machines : le cheval-vapeur. La transformation de l’énergie thermique de la vapeur d’eau en énergie mécanique sera déterminante pour l’évolution des techniques, et la machine à vapeur est le pilier de la révolution industrielle jusqu’au XXe siècle.
Mettre en perspective avec des textes

Outil et instrument

Gilbert Simondon propose une distinction entre outil et instrument suivant des différences relatives au corps. L’outil est un objet technique qui permet de prolonger ou armer le corps pour accomplir un geste. L’outil est alors un amplificateur du corps, de sa force musculaire et in fine de l’énergie utilisée (on peut relier ces outils à la puissance dissipée en watt). L’instrument est un objet technique qui permet de prolonger et d’adapter le corps pour obtenir une meilleure perception. L’instrument est alors est alors un amplificateur de la perception … Lunette, microscope, télescope, sextant, sonars, etc. sont des instruments. Les instruments servent à recueillir des informations sur le monde sans accomplir une action préalable.

A ce stade, la question qu’on peut se poser est sachant qu’un programme informatique est une œuvre de l’esprit et que sa mise en œuvre est une technique qui engendre un « outil », quel serait le nom à donner à ce qui permet de prolonger la pensée et adapter le cerveau et/ou le corps et/ou la perception pour obtenir une meilleure « intelligence » ? … on peut l’appeler logiciel ! qu’est-ce qu’un logiciel ?

Culture et technique

L’œuvre de Gilbert Simondon est centrée sur le fait que la technique est un fait culturel et donc que la technique est totalement intégrée dans la culture. À ce titre, la pensée technique doit être enseignée à toutes et à tous. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Gilbert Simondon et d’autres après lui, comme Bernard Stiegler2, considèrent que ce schisme prend sa source dans la pensée philosophique grecque. Il défend le fait que l’existence d’un objet technique est une expression culturelle car sa création procède d’un schéma mental. Il conclut que la technique doit être incorporée dans la culture afin que celle-ci rende compte de l’acte humain que constitue la conception des objets techniques : cela implique de considérer non seulement leur usage, mais aussi et surtout leur genèse. (...)

Gérard Giraudon, chercheur et conseiller du Président Inria.

Pour en savoir plus :

Gérard Berry : « L’hyperpuissance de l’informatique », Odile Jacobs, ISBN 2738139531, octobre 2017.
Sacha Loeve : Technique, travail et anthropologie chez Arendt et Simondon.
Gilbert Simondon : « Du mode d’existence des objets techniques », collection – Analyse et Raisons Aubier éditions Montaigne, 1958 ; à noter qu’il y a eu 3 autres éditions augmentées aux éditions Aubier (1969, 1989, 2012).
Emission de France Culture « Avoir raison avec… Gilbert Simondon » 28/07/2019.
Jean-Hugues Barthélémy, sur France Culture.

Des exercices par Maryse Emel IAN de philosophie et webmestre du site académique de philosophie de l’académie de Créteil

DECOUVRIR LE CHATBOT PAR LES EXERCICES

Pourquoi cet intérêt pour un agent conversationnel nommé tantôt chatGpt ; tantôt chatbott ,,,,, ?
Nous sommes atteints d’un sentiment de puissance lorsque nous passons commande à une AI, pour ne pas dire IA, - sur un de ces nombreux sites où tout vous est servi si vite que le désir n’a plus lieu d’être,
prenons pour exemple le site Canva.

 >On parle de magie, de rapidité et d’originalité. Seule contrainte pour l’usager : donner les consignes. On s’en remet à l’Intelligence Artificielle afin d’être efficace et travailler rentablement.
On notera l’univers du rêve dans cet exemple : le choix de Harry Potter n’est pas dû au hasard mais correspond à un certain coeur de cible

Question Expliquer l’exemple de la belle marmite dans Hippias Majeur Platon
Dans cet extrait du dialogue, Socrate débat avec Hippias, un sophiste, à propos de la définition du beau.
Pourquoi Platon choisit-il d’interroger Hippias sur une marmite ?
à partir de cet extrait on construit avec les élèves l’opposition et la proximité de la philosophie et de la sophistique.
Hippias, interrogé sur la nature du beau, répond que le beau, c’est une belle fille.
(extrait d’Hippias Majeur”
– Une belle fille, soit, dit Socrate ; mais une belle cavale, une belle lyre, une belle marmite sont également belles. – Oui, dit Hippias, mais ces objets ne méritent pas d’être considérés comme beaux en comparaison d’une belle fille. – Sans doute une belle fille est plus belle qu’une marmite, mais elle l’est moins que les déesses. D’ailleurs, ce que je te demande, ce n’est pas quels sont les objets beaux, mais ce qui est beau en soi et orne toutes les choses qui sont belles.
— A ce compte, réplique Hippias, c’est l’or qui est beau, puisqu’il orne toutes les choses auxquelles on l’applique.
— Pas plus que l’ivoire ou les pierres précieuses ; et ces choses-là ne sont belles qu’à la condition qu’elles conviennent, et, pour en revenir à la marmite, une mouvette de bois de figuier lui convient mieux qu’une mouvette d’or.
— Ce que tu veux, reprend Hippias, c’est quelque chose qui ne paraisse laid à personne en aucun temps. Eh bien, ce qu’il y a de plus beau, c’est d’être riche, bien portant, honoré des Grecs, de parvenir à la vieillesse, de faire à ses parents et de recevoir soi-même de belles funérailles. – Si je fais cette réponse à mon homme, dit Socrate, et qu’il ait un bâton à la main, je risque de recevoir une volée de coups. Ce que tu dis, en effet, ne saurait s’appliquer au cas d’Achille ou d’Héraclès, ni aux dieux, et ta prétendue beauté est belle pour les uns, laide pour les autres.
Réponse du chatbot

Interroger le chatbot sur la définition du "sophiste"
Voici sa définition sous forme de tableau
Philosophe
Sophiste
Cherche la vérité et la sagesse à travers la raison et la réflexion
Recherche la persuasion et la rhétorique plutôt que la vérité
Se concentre sur la démonstration de la vérité par des arguments logiques et des preuves
Se concentre sur la persuasion par des arguments fallacieux qui sont d’abord formels
Croit en la valeur de la connaissance pour elle-même
Croit que la connaissance n’a de valeur que dans la mesure où elle peut être utilisée pour persuader les autres
Cherche à éclaircir les concepts et à établir la vérité
Cherche à manipuler les opinions et les croyances des autres pour les fins personnelles

En gros, les philosophes cherchent à atteindre la vérité et la sagesse à travers la raison et la réflexion, tandis que les sophistes cherchent à persuader les gens en utilisant des arguments fallacieux et en se concentrant sur la rhétorique. Les philosophes croient en la valeur de la connaissance pour elle-même, tandis que les sophistes croient que la connaissance n’a de valeur que dans la mesure où elle peut être utilisée pour persuader les autres.

Expliquer pourquoi la question du relativisme échappe à Hippias et aussi à Chatbot
[bleu]Retour à la question initiale[/bleu]
Les sophistes étaient des philosophes et des enseignants professionnels de la Grèce antique, actifs principalement dans la seconde moitié du Vème siècle av. J.-C. Ils étaient connus pour leur habileté à persuader et à argumenter, et pour leur enseignement payant qui était considéré comme axé sur les techniques de rhétorique plutôt que sur la vérité.
Les sophistes étaient souvent considérés comme des charlatans par les autres philosophes, notamment par Socrate et Platon, qui les critiquaient pour leur manque d’engagement envers la vérité et pour leur croyance que le discours et la persuasion pouvaient justifier n’importe quelle position. Cependant, certains sophistes, comme Protagoras, étaient également considérés comme des penseurs importants, notamment en raison de leur croyance que les humains étaient les mesures de toutes choses.
En fin de compte, les sophistes ont joué un rôle important dans l’histoire de la pensée occidentale en élevant les questions sur la nature de la vérité, de la moralité et de la persuasion. Leur impact peut être vu dans l’œuvre de nombreux philosophes postérieurs, tels que Platon, Aristote et les rhéteurs de la démocratie athénienne
[bleu]-> Retour au sujet[/bleu]
Au cours de leur conversation, Socrate utilise l’exemple de la belle marmite pour montrer les limites de la connaissance d’Hippias en matière de beauté. Il demande à Hippias de déterminer laquelle des deux marmites est la plus belle : une marmite qui est belle à l’extérieur mais qui est défectueuse à l’intérieur, ou une marmite qui est laide à l’extérieur mais qui est parfaitement conçue à l’intérieur.
Hippias, qui se considère comme étant expert en matière de beauté, ne peut répondre à la question de Socrate. Socrate en conclut que la beauté est une question complexe qui dépasse les connaissances purement esthétiques d’Hippias. Il suggère que la beauté est liée à la vertu et à la moralité, et qu’une personne qui est vertueuse sera en mesure de reconnaître la beauté réelle, même si elle n’est pas visible à première vue.
L’exemple de la belle marmite est donc utilisé par Socrate pour montrer que la beauté ne peut être mesurée simplement en fonction de l’apparence extérieure, mais doit plutôt être considérée dans une perspective plus large qui inclut la vertu et la moralité.
La réponse du chatbot demeure très générale.
>>> le professeur peut s’en servir comme “témoin” d’évaluation du niveau de généralité du discours d’une copie d’élève
– Demander aux élèves de commenter le texte de Hippias et comparer leurs analyses avec celle du chatbot, et de dégager du texte de Platon le sens des exemples.
– Pourquoi Hippias évoque-t-il "une belle fille" ?

Sur l’enthymème
l’enthymème fait passer d’une apparente logique (demonstrare) à une rhétorique triomphante (uincere).
Pour Aristote, l’Enthymème est un syllogisme qui a, soit ses deux propositions, soit une seule, mais dont les prémisses, ou la seule prémisse exprimée, sont des propositions tirées du vraisemblable, et non pas du vrai.
Il ne faut pas confondre le Vraisemblable et le Signe ; le Vraisemblable n’est qu’une proposition probable ; et l’on entend par probable ce qui, dans la plupart des cas, arrive ou n’arrive point, est ou n’est point. ; par exemple : Les hommes haïssent ceux qui les envient ; ils aiment ceux qui les aiment.

2 Le Signe, au contraire, tend à être précisément la proposition démonstrative, soit nécessaire, soit probable. La chose dont l’existence ou la production entraîne l’existence d’une autre chose, soit antérieure, soit postérieure, c’est là ce qu’on appelle le Signe, indiquant que l’autre chose est arrivée ou qu’elle existe.

3 L’Enthymème est donc un syllogisme formé de propositions vraisemblables ou de Signes.

4 Le Signe, d’ailleurs, peut avoir trois fonctions diverses, autant que le moyen peut avoir de positions dans les figures, soit comme dans la première, soit comme dans la moyenne, soit comme dans la troisième.

5 Par exemple, c’est la première figure, quand on démontre qu’une femme est grosse parce qu’elle a du lait ; car le moyen, c’est avoir du lait. A représente être grosse, B, avoir du lait, et C, la femme.

6 Mais, quand on prouve que les sages sont vertueux, parce que Pittacus est vertueux, c’est la dernière figure qu’on emploie ; A représente vertueux, Β, les sages, et C, Pittacus. Il est certainement vrai d’attribuer A et B.à C ; seulement l’on supprime l’une des propositions, parce qu’on la connaît ; et l’on ne conserve que l’autre.

7 Si l’on prouve qu’une femme est grosse parce qu’elle est pâle, on emploie la figure moyenne. En effet, c’est parce que la pâleur vient à toutes
les femmes grosses, et qu’elle vient aussi à cette femme, que l’on croit avoir démontré que cette femme est grosse ; la pâleur représentée par A, être grosse, par B, et femme, par C.

8 Si donc l’on n’exprime qu’une seule proposition, c’est seulement le Signe ; et, si l’on ajoute la seconde, c’est un syllogisme. Par exemple, Pittacus est généreux ; car les ambitieux sont généreux ; et Pittacus est ambitieux. Ou bien encore : Les sages sont bons ; car Pittacus est bon ; et, de plus, il est sage. C’est donc ainsi que l’on forme tous ces syllogismes.

9 Seulement celui qui se produit par la première figure est irréprochable, s’il est vrai, parce qu’il est universel. Celui qui se forme par la dernière peut être attaqué, bien que la conclusion soit vraie ; car ce syllogisme n’est pas universel, et il n’est pas directement relatif à la question. En effet, de ce que Pittacus est vertueux, il ne s’ensuit pas nécessairement que les autres sages soient vertueux comme lui. Quant au syllogisme qui se forme par la figure moyenne, il est toujours parfaitement attaquable ; car il n’y a jamais de syllogisme possible quand les termes sont ainsi disposés. Par exemple, de ce que la femme grosse est pâle, et de ce que telle femme est pâle, il ne s’ensuit pas nécessairement que cette femme soit grosse.

10 Ainsi donc on pourra conclure le vrai dans toutes les figures ; mais ce sera avec les différences que je viens de dire.

11 Peut-être pourrait-on aussi établir la division suivante entre les Signes. Parmi eux, on appellerait Preuve celui qui est moyen ; car on dit que la Preuve est ce qui fait savoir ; et c’est surtout le moyen qui a cette propriété. L’on réserverait alors le nom de Signe pour ceux qui occuperaient les positions extrêmes, tandis que la preuve serait le Signe même tiré de la position moyenne ; car le plus probable et le plus vrai est celui qui prouve par la première figure.

12 Il serait donc possible de connaître la nature intime des êtres, si l’on accorde que les qualités naturelles modifient le corps et l’âme à la fois. On peut bien dire que celui qui apprend la musique a l’âme modifiée d’une certaine manière ; mais cette modification ne peut compter au nombre de nos qualités naturelles. Au contraire, les passions, les désirs, sont des mouvements tout à fait de nature. Si donc l’on accordait ce premier point ; si, de plus, on accordait qu’il n’y a qu’un seul Signe pour une seule qualité ; et si, enfin, nous pouvions arriver à connaître la qualité et son Signe propre dans tous les genres d’êtres, nous serions alors capables de connaître la nature de ces êtres. En effet, si telle qualité est particulière à une certaine classe d’êtres, comme le courage au lion, il faut nécessairement que cette qualité se révèle par quelque Signe ; car on a supposé que l’âme et le corps sont affectés l’un avec l’autre. Admettons que le Signe, ici, soit d’avoir de fortes extrémités, qualité qui ne peut pas appartenir à d’autres genres tout entiers, puisque l’on dit que le Signe est propre, en ce sens qu’il appartient à tout le genre, mais non pas en ce sens qu’il n’appartient qu’à ce genre seulement, comme nous le disons habituellement. Ainsi donc, ce même Signe se représentera dans un autre genre ; et l’homme ou tel autre animal sera courageux ; par conséquent, il aura ce Signe spécial, puisque nous avons admis qu’il n’y en avait qu’un seul pour une seule qualité.

13 Si donc cela est vrai, et que nous puissions réunir des Signes analogues par l’étude des êtres qui n’ont qu’une seule qualité spéciale, en admettant toujours que chacune de ces qualités a son Signe, et que nécessairement elle n’en a qu’un seul, nous pourrons fort bien, à ces conditions, deviner la nature des êtres.

14 Mais, quand le genre tout entier a deux qualités qui lui sont propres, le lion, par exemple, qui a le courage à la fois et la générosité , comment reconnaîtrons-nous, parmi ces signes propres au genre, quel est le signe spécial de l’une ou l’autre qualité ? Est-ce, en regardant si ces deux qualités sont à un autre genre, sa as être toutes deux à ce genre entier ; tel individu, dans la totalité de ce genre, ayant l’une de ces qualités sans avoir la seconde ? En voyant, par exemple, que tel individu est courageux sans être généreux, s’il a l’un des deux signes, il est évident que, dans le lion, c’est bien toujours le signe du courage.

15 Deviner ainsi la nature des êtres est possible par la première figure, quand le moyen est réciproque au premier extrême, et qu’il dépasse le troisième, auquel il n’est pas réciproque. Ainsi, soit le courage A, les fortes extrémités B, C le lion. Β est à tout ce à quoi est C ; mais il est aussi à d’autres êtres ; A est aussi à tout ce à quoi est B ; mais, comme il n’est pas à d’autres choses, il lui est parfaitement réciproque. Autrement, il n’y aurait pas un signe unique pour une qualité unique.
ARISTOTE PREMIERS ANALYTIQUES LIVRE SECOND
SECTION TROISIÈME ANALYSE DES SYLLOGISMES EN FIGURES ET EN MODES CHAPITRE XXVII
voir Aristote, Rhétorique, II, 1393 a et 1395 b, tr. M. Dufour, p. 103 et 111 sq. ; Quintilien, Institution oratoire, V, 10, et V, 14, t. 3, Belles Lettres, p. 127 sq. et p. 200 sq. Voir Pierre d’Espagne, Summulae, Tr. V, De enthymemate, exemplo, et quomodo reducantur ad syllogismum, p. 142 v° sq. : « Enthymema est syllogismus imperfectus, id est oratio, in qua non omnibus praemissis positis infertur conclusio festinata, ut omne animal currit, ergo omnis homo currit. »
Arnauld Antoine et Nicole Pierre, La logique, III, XIV. Des enthymèmes et des sentences enthymématiques.
« On a déjà dit que l’enthymème était un syllogisme parfait dans l’esprit, mais imparfait dans l’expression ; parce qu’on y supprimait quelqu’une des propositions comme trop claire et trop connue, et comme étant facilement suppléée par l’esprit de ceux à qui on parle. Cette manière d’argument est si commune dans les discours et dans les écrits qu’il est rare, au contraire, que l’on y exprime toutes les propositions ; parce qu’il y en a d’ordinaire une assez claire pour être supposée, et que la nature de l’esprit humain est d’aimer mieux que l’on lui laisse quelque chose à suppléer, que non pas qu’on s’imagine qu’il ait besoin d’être instruit de tout.
Ainsi cette suppression flatte la vanité de ceux à qui on parle, en se remettant de quelque chose à leur intelligence ; et en abrégeant le discours, elle le rend plus fort et plus vif. Il est certain par exemple, que si de ce vers de la Médée d’Ovide, qui contient un enthymème très élégant,
Servare potui, perdere an possim rogas ?
Je t’ai pu conserver, je te pourrai donc perdre ?
on en avait fait un argument en forme en cette manière : Celui qui peut conserver peut perdre : Or je t’ai pu conserver ; Donc je te pourrai perdre, toute la grâce en serait ôtée : et la raison en est que comme une des principales beautés d’un discours est d’être plein de sens, et de donner occasion à l’esprit de former une pensée plus étendue que n’est l’expression, c’en est au contraire un des plus grands défauts d’être vide de sens, et de renfermer peu de pensées ; ce qui est presque inévitable dans les syllogismes philosophiques : car l’esprit allant plus vite que la langue, et une des propositions suffisant pour en faire concevoir deux, l’expression de la seconde devient inutile, ne contenant aucun nouveau sens. C’est ce qui rend ces sortes d’arguments si rares dans la vie des hommes, parce que sans même y faire réflexion on s’éloigne de ce qui ennuie, et l’on se réduit à ce qui est précisément nécessaire pour se faire entendre.
Les enthymèmes sont donc la manière ordinaire dont les hommes expriment leurs raisonnements, en supprimant la proposition qu’ils jugent devoir être facilement suppléée ; et cette proposition est tantôt la majeure, tantôt la mineure, et quelquefois la conclusion, quoiqu’alors cela ne s’appelle pas proprement enthymème, tout l’argument étant contenu en quelque sorte dans les deux premières propositions. »
L’enthymème brûle les étapes de l’argumentation, et laisse à la pensée non verbale certains arguments intermédiaires.

Lien : : Site les Pensées de Blaise Pascal

I. REPRESENTATIONS
Exemples
On peut commencer par diffuser des émissions sur l’intelligence artificielle qui pour certaines peuvent prêter à sourire.
Montage d’archives projeté lors de la session "La science-fiction est-elle une science prospective ?", organisée par le Social Media Club le 23/11/2016 au NUMA Paris. Archives de 1947 à 1976. Avec (par ordre d’apparition) : Isaac Asimov, Jean d’Arcy, Forrest J Ackerman, Robert Silverberg, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, John Brunner (en off 2min27)
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/man3152578291/science-fiction-une-science-prospective"
Les combats homme-ordinateur fascinent depuis des décennies. Déjà en 1959, une femme se confrontait à une machine dans un jeu des deux doigts. Discours qui en dit long sur la représentation de la femme plus que sur la machine !
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/man5676206958/intelligence-artificielle-en-1959
L’intelligence artificielle imaginée en 1968 https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/s716326_001/l-intelligence-artificielle-imaginee-en-1968
Ce lien renvoie à plusieurs extraits d’émissions TV sur l’intelligence artificielle et questionne le débat sur le chatGPT https://www.ina.fr/recherche?q=intelligence+artificielle&espace=1&sort=pertinence&order=desc
II. Un exemple de dissertation
L’intelligence artificielle peut-elle prendre la place de l’homme
L’exemple de Kasparov
Des exemples cinématographiques : la question posée renvoie à ce qu’il y a de plus classique : la peur des machines animées d’une prétention à dépasser l’homme. Toutefois, avec le chatbot on a dépassé largement le stade de la machine entendue comme mécanique, animée d’un mouvement autonome.
a) Alex Garland consacre son premier film en tant que réalisateur, Ex Machina. Il leur donne l’apparence de femmes. Un choix qui fait naître chez les spectateurs et spectatrices un sentiment d’inquiétante étrangeté freudienne. Voir l’article : https://www.deuxiemepage.fr/2015/06/03/ex-machina-analyse/
b) On travaillera sur :
le film Blade Runner où est imaginé un test d’humanité de la machine ou encore ces références sur la machine comme créature. Dossier du film sur Transmettre le cinéma
A. I. Intelligence artificielle Steven Spielberg ; analyse audio https://www.forumdesimages.fr/les-programmes/toutes-les-rencontres/a.i.-intelligence-artificielle-de-steven-spielberg
Robert Wise, Jour où la Terre s’arrêta (Le) États-Unis (1951). Dossier
I, Robot Alex Proyas. Exercices à partir des Robots d’Asimov
Her, le film de Spike Jonze
Spike Jonze aborde à travers son film, la question de la séparation (homme-machine ; âme-corps). Dossier Transmettre le cinéma
 :[bleu] Her, le film de Spike Jonze[/bleu]Dossier Transmettre le cinéma

Pour l’essayiste Ariane Nicolas, le film Her montre le piège de l’idéal transhumaniste. L’humain peut croire échapper à son humanité par la technologie, mais c’est une impasse. « En tombant amoureux d’un logiciel, le héros pensait s’épargner la souffrance à laquelle une relation avec une personne humaine l’aurait exposé. Le réalisateur du film […] suggère que la souffrance au contraire est l’expérience indispensable qui atteste de notre singularité en tant qu’êtres humains. Seul un être véritablement incarné est capable d’éprouver des émotions sincères et donc, in fine, de prendre conscience qu’il existe. »

Autres références :
Le Golem (Carl Boese et Paul Wegener, 1920)
Metropolis (Fritz Lang, 1927)
Blade runner (Ridley Scott, 1982)
Terminator (James Cameron, 1984)
A.I. Intelligence artificielle (Steven Spielberg, 2001)
Frankenstein Junior (Mel Brooks, 1974)
Frankenweenie (Tim Burton, 2012)
La Fiancée de Frankenstein (James Whale, 1935)
Dracula (Tod Browning, 1931)
Igor (Tony Leondis, 2008)
Docteur Frankenstein (Paul McGuigan, 2015)
III. SCIENCE et OPINION.
Il s’agit d’interroger la signification du discours scientifique, en tant qu’il sert de modèle de vérité pour d’autres discours.

– Textes de Bachelard Introduction à la formation de l’esprit scientifique et Le nouvel esprit scientifique. Bachelard dresse les caractéristiques d’un discours, celui de la science, sans commune mesure avec l’’opinion. Un texte qui permet de comprendre la rupture nécessaire des sciences et d’un ordinaire empirique. "
Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes parts la marque théorique." (Bachelard, La formation de l’Esprit scientifique, introduction). Voir avec ces textes le sens du concept d’obstacle épistémologique
En quoi consiste un esprit scientifique
– Travailler en classe sur des textes scientifiques afin de comprendre la spécificité de la démarche est essentiel pour détacher les élèves de la facilité.
ex : Galilée, Newton...
Il existe plusieurs vidéos avec Simondon (à rajouter)
Une mise en ordre des mouvements de la science et des techniques. Travailler avec les élèves une approche nuancée de l’histoire des sciences. A ce sujet la collection Les Essentiels de la BNF présente l’histoire des sciences.
Un autre dossier consacré à la vulgarisation des oeuvres. La fin du 19e siècle marque un âge d’or de l’ouverture des sciences vers un public toujours plus large. On assiste alors à un foisonnement des acteurs et des moyens mis en œuvre pour mettre la science à la portée de tous. S’intéressant tour à tour à la pédagogie scientifique, l’astronomie, l’hygiène, les sciences naturelles, l’aéronautique ou encore l’électricité et les techniques, ce dossier permet de comprendre la place de la science dans la société de la fin du 19e siècle, ainsi que l’énergie qui fut mise dans la vul­garisation scientifique.
l’illusion de la chronologie et de la ligne progressiste du temps
Distinguer l’outil, la machine, l’instrument : à partir du film de Leroi-Gourhan qui interroge ses distinctions sur ce lien
L’outil à partir de Stanley Kubrick 2001, l’Odyssée de l’espace
Les automates dans la Grèce antique et dans les pays arabes
Les robots d’Asimov
Un florilège de textes philosophiques autour de la technique
Les fins de la technique
Progrès et technique
Ecouter cette vidéo :
IV. Le chatGPT va-t-il prendre ma place ?
– Le chatbot se présente. Exercice à partir des propos du Chatbot.
L’expression "rend moi ma place" montre combien cette question est à la fois puérile et dans le même temps elle dégage une angoisse, une attente qui a tendance à construire un discours de la fatalité ôtant à l’homme sa liberté.
A partir de ces textes en ligneet de votre réflexion, tenter de trouver un véritable objet à la peur.
Sur la question de la peur, voir Spinoza Ethique III, 18 et Montaigne De la peur
– textes de Montaigne et Spinoza. A partir de là on construit des distinctions conceptuelles, ce qui doit affiner le jugement souvent dans la précipitation des élèves. La nuit du chasseur de Charles Laughton servira de point de départ sur le sens de la peur
– La différence entre les deux intelligences serait quantitative. Il y aurait gain ou perte, sur le modèle arithmétique de l’addition ou de la soustraction. L’intelligence artificielle serait affectée d’un “moins” en termes de sensibilité. L’intelligence peut-elle se développer sans émotions ?
– La fonction fabulatrice peut-elle être appliquée à la machine ?
Bergson ou encore Bachelard peuvent apporter une contribution à une réflexion sur la fonction scientifique et philosophique de l’imagination.
– Les robots peuvent-ils ressentir des émotions,des sentiments et les communiquer ? ? Reconnaître celles des autres ? Le cinéma a souvent tenté de répondre à ces questions : en 1927, Fritz Lang présentait dans Metropolis Maria, un robot dont le personnage principal tombe amoureux. En 1982, l’adaptation au cinéma du roman éponyme de Philip K. Dick, Blade Runner, les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? raconte la relation amoureuse entre Rachel, androïde cachée sur Terre, et Rick Deckard, chasseur de primes pour androïdes. Puis en 2014, Ex Machina met en scène la rencontre entre un jeune programmateur et la première intelligence artificielle au monde, celle-ci prenant la forme d’un robot féminin.
– L’ingénium :
Fichant Michel. L’Ingenium selon Descartes et le chiffre universel des règles pour la direction de l’esprit. In : Scepticisme et exégèse. Hommage à Camille Pernot ;
Denis Kambouchner, “Descartes et la force de l’imagination”, Les Cahiers philosophiques de Strasbourg [Online], 48 | 2020, Online since 12 December 2020, connection on 26 March 2023. URL : http://journals.openedition.org/cps/4213 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cps.4213
V. RENCONTRER LE CHATBOT
Mettre en oeuvre des exercices avec le chatbot est une façon de rencontrer cet instrument de travail :
L’enseignant pose un problème philosophique à l’élève qui doit le résoudre avec ChatGPT selon plusieurs scénarios. L’élève peut être le professeur du ChatGPT et le pousser à améliorer ses réponses en ajoutant des consignes.
Ou alors l’élève peut être dans une posture d’évaluation de la réponse du chat en recherchant des biais ou des omissions.
Les élèves d’un groupe comparent respectivement leurs réponses et mesurent les variations. Ceci peut se faire aussi sur la durée, les questions étant posées à intervalles réguliers.
— >[bleu]Quel que soit le scénario, l’idée est de mettre l’élève dans un rôle actif et de considérer chatGPT comme un partenaire.[/bleu]
VI. La question du contrôle et de la domination. De la bêtise et de la censure
Bêtise
un exercice du site consacré à la bêtise
Un Recueil de textes
Un exercice sur "le bon sens" de Descartes
L’esprit critique
La fascination pour les machines :

Des modèles énergétiques variables et un attrait pour le merveilleux
(technique, art…)

Une lecture en classe de
De la machine à la machination. Simuler et dissimuler
On pourra travailler avec les élèves les concepts d’étonnement, de merveilleux et de stupéfaction, en passant par l’adverbe machinalement, qui renvoie à l’habitude et la routine, la répétition inutile.
On pourra prendre comme exemple des pièces de théâtre qui accordent une place importante aux effets de changements de décor et à la machinerie
Exemple : Corneille
Mazarin et la politique de la ruse, de la machination.

Par User : Bgabel sur wikivoyage shared, CC BY-SA 3.0, Lien
Le genre est d’origine italienne : Le Bernin, par exemple, met en scène, dès 1638, L’Inondation du Tibre, dont la technique permet de produire des effets impressionnant le public
Autre travail : le pouvoir politique et l’admiration.
De la force à la puissance
Puissance et jouissance

Le langage du chatGPT
ChatGPT est un « modèle de langage étendu, un type d’intelligence artificielle qui utilise l’apprentissage profond (une forme d’apprentissage automatique) pour traiter et générer des textes en langage naturel (…) [Ce type de modèle est] formé sur des quantités massives de données textuelles, lui permettant d’apprendre les nuances et les complexités du langage humain" D’après Susnjak, 2022 [traduction]).
– Le ChatGPT peut-il "doubler" l’homme ?. Voir à ce propos Gorgias de Platon
– Si le chatGPT est en mesure de se servir d’une langue "naturelle", cela en fait-il un être humain, et de surcroît pensant ? Même si la réflexion philosophique s’enracine dans un travail sur et avec le langage, réfléchir philosophiquement de façon authentique ne consiste jamais seulement à produire du discours ou du texte, imitant le langage ou les langages des philosophes.
Cela renvoie à un travail d’élucidation du formalisme à l’oeuvre dans les articles de vulgarisation à propos de l’IA, rapprochant ces discours d’une façon de dire propre à la rhétorique
– Exercice sur un texte de Kant sur l’art de la conversation
– Le dialogue selon Platon
Peut-on attribuer à la machine le statut de “sujet” ?
Elle procède par distinction, se donnant l’apparence d’exercer un jugement.
Cela permettra de mesurer les limites de cette démarche ;
Elle fonde son pouvoir sur la capacité à répondre, et répondre vite en l’occurrence.
Deux attitudes qui ne relèvent pas d’une attitude philosophique.
On examinera à partir d’exemples, la conception du “dialogue”, nommé “conversation” que le chatbot défend.
– Un modèle cumulatif et continu du savoir qui instaure un temps de la continuité et du progrès.
Dans la métaphore inouïe Ernesto Grassi écrit : “ c’est la puissance métaphorique de la réalité qui dévoile sa duplicité en opposition avec l’univocité du monde rationnel, qui aspire sans cesse à atteindre en vain, par un processus dialectique, la signification des étants abstraits, fossilisés”(p.176)
ARTICLES sur l’intelligence artificielle
– L’intelligence artificielle. Réflexion philosophique CYNTHIA FLEURY-PERKINS
De l’humanisme à l’anthropotechnique, les définitions de l’humain et de l’humanisme ne sont
pas closes © 2019 Publié par Elsevier Masson SAS
– ZARKA Yves Charles,« Éditorial. L’intelligence artificielle ou la maîtrise anonyme du monde », Cités, 2019/4 (N° 80), p. 3-8. DOI : 10.3917/cite.080.0003.
HUMANITE HUMANISME TRANSHUMANISME
– Posthumanisme, Humanité(s), humanisme(s)... Jean-Yves Goffi démêle le sac de noeuds des idées et des projets qui placent l’homme en leur centre.
Entretien avec Jean-Yves Goffi
– Goffi, J.Y (2020), « Technique », version académique, dans M. Kristanek (dir.), l’Encyclopédie philosophique, URL : http://encyclo-philo.fr/technique-a/
– Dossier sur le transhumanisme
– Vers de nouvelles humanités ? 25 mars 2017
L’homme remplacé
Intelligence artificielle et robotsIntroduction par le président de séance Ali Benmakhlouf, agrégé de philosophie et professeur à l’université de Paris-Est Val-de-Marne
Le robot : sans interaction culturelle et sociale, peut-on construire un vrai cerveau ? Raja Chatila, directeur de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique, université Pierre-et-Marie-Curie.
Comment la robotisation transforme l’assurance ?. Pierre-Grégoire Marly, professeur de droit à l’Université du Maine.
Le droit des robots : quelle est l’autonomie de décision d’une machine ? Quelle protection mérite-t-elle ? Alain Bensoussan, avocat.
Comment protéger l’être humain face aux robots ? Nathalie Nevejans, maître de conférences à la Faculté de droit de Douai, membre du Comité d’éthique du CNRS (Comets).
Discussion, intelligence artificielle et robots
– L’esprit dans une machine : le transfert de l’humain vers la machine
Des humanités numériques à la singularité technologique : que reste-t-il de l’humanisme ? Jean-Gabriel Ganascia, professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie et président du comité d’éthique du CNRS (Comets)
Le droit des data Marie-Anne Frison-Roche, professeure à Sciences-Po Paris
L’être humain algorithmé, dépassement ou perte de soi
Isabelle Falque-Pierrotin, présidente du CNIL
Penser le sujet de droit comme puissance : contingence et potentialité à l’ère du calcul intensif Antoinette Rouvroy, chercheure qualifiée du FNRS, Centre de recherche information, droit et société de l’université de Namur.
Le téléchargement de l’esprit : plus qu’une expérience de pensée ? Denis Forest, professeur de philosophie, université Paris X - Nanterre.
L’économie de l’éternité ?Pierre-Yves Geoffard, directeur de l’Ecole d’économie de Paris.
Table-ronde - L’esprit dans une machine : le transfert de l’humain vers la machine
Numérique et technique
– La culture numérique va-t-elle nous faire perdre le fil de l’histoire ? - Mardis des Bernardins
La révolution numérique restera-t-elle dans l’histoire comme un changement de paradigme radical pour l’humanité ?
« Avons-nous passé cet instant singulier où les machines sont devenues si puissantes qu’elles agissent profondément sur le cours de l’histoire humaine, sans retour possible ? »
Gilles Babinet, L’ère numérique, un nouvel âge de l’humanité, Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie, Le Passeur, 2014
– Jean-Hugues Barthélémy, docteur en épistémologie
Simondon aujourd’hui : genèse, histoire et normativité technique conférence en ligne sur la Forge Numérique de la MRSH de l’Université de Caen Normandie
Date : 06/08/2013
Lieu : CCIC Cerisy la Salle Durée : 47:23
Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "Gilbert Simondon et l’invention du futur" qui s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 5 au 15 août 2013, sous la direction de Jean-Hugues BARTHÉLÉMY et Vincent BONTEMS.
– Robert Martine, « Le problème de la philosophie : une solution technique », Le Philosophoire 2/ 2003 (n° 20), p. 139-143
DOI : 10.3917/phoir.020.0139
Conclusion provisoire
Rien de plus facile que de craindre. Texte Alain, Libres Propos, (1927).
Il y a croire et croire, et cette différence paraît dans les mots croyance et foi. La différence va même jusqu’à l’opposition ; car selon le commun langage, et pour l’ordinaire de la vie, quand on dit qu’un homme est crédule, on exprime par là qu’il se laisse penser n’importe quoi, qu’il subit l’apparence, qu’il subit l’opinion, qu’il est sans ressort. Mais quand on dit d’un homme d’entreprise qu’il a la foi, on veut dire justement le contraire. [...] Dans le fait ceux qui refusent de croire sont des hommes de foi ; on dit encore mieux de bonne foi, car c’est la marque de la foi qu’elle est bonne. Croire à la paix, c’est foi ; il faut ici vouloir ; il faut se rassembler, tout comme un homme qui verrait un spectre, et qui se jurerait à luimême de vaincre cette apparence. Ici il faut croire d’abord, et contre l’apparence ; la foi va devant ; la foi est courage. Au contraire croire à la guerre, c’est croyance ; c’est pensée agenouillée et bientôt couchée. C’est avaler tout ce qui se dit ; c’est répéter ce qui a été dit et redit ; c’est penser mécaniquement. Remarquez qu’il n’y a aucun effort à faire pour être prophète de malheur ; toutes les raisons sont prêtes ; tous les lieux communs nous attendent. Il est presque inutile de lire un discours qui suit cette pente ; on sait d’avance ce qui sera dit, et c’est toujours la même chose. Quoi de plus facile que de craindre ?

 de quel lexique relèvent les termes de "répétition", "stimuli reçus" ?
 Le mot "répétition" renvoie aussi au théâtre. Clarifier les différentes significations du mot "répétition".
 Chercher des exemples d’expérience de cette nature dans d’autres domaines que l’IA.
 "produire des réponses pertinentes et cohérentes" : comment le chabot conçoit-il le dialogue ?