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Philosophie Académie de Créteil
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Utopie(s) : analyses

Plan d'un phalanstère d'après Fourier
Plan d’un phalanstère selon Fourier

Articles

  • Crignon de Oliveira Claire, Mercantilisme et utopie dans la « Préface » de L’Anatomie de la Mélancolie de Robert Burton , Revue de métaphysique et de morale 3/ 2003 (n° 39), p. 345-363
    DOI : 10.3917/rmm.033.0345
    Si l’on s’accorde à voir dans l’ouvrage du clergyman mélancolique Robert Burton paru en 1621 une sorte d’aboutissement et de consécration de la mode mélancolique, l’on a toutefois tendance à négliger le fait que l’anatomiste utilise le discours médical et la tradition mélancolique pour attirer l’attention de ses contemporains sur l’existence d’un désordre qui se manifeste, au niveau de la collectivité, par une crise religieuse, politique, sociale et économique. C’est sous le patronage de l’un des premiers représentants du courant mercantiliste que Burton se place pour justifier l’emploi de la notion de « mélancolie politique » : celui de Giovanni Botero. La lecture de la « Préface » de L’Anatomie de la Mélancolie permet de constater l’existence d’une forte convergence entre les méthodes et les analyses des premiers mercantilistes anglais et le diagnostic de Robert Burton sur la crise économique que traverse l’Angleterre de Jacques Ier. Comment expliquer alors la coexistence dans le même texte de ce discours économique qui propose des réformes concrètes pour remédier à une situation de crise et d’un discours utopique qui préconise une forme autoritaire et disciplinaire de pouvoir comme remède à la mélancolie politique tout en affirmant le caractère chimérique et irréalisable de tout changement radical ?
  • Ribeill Georges, De l’objet technique a l’utopie sociale , Réseaux 5/ 2001 (no 109), p. 114-144.
    DOI : 10.3917/res.109.0114
    Cette contribution entend dégager quelques facteurs fondateurs et structurants de l’imaginaire technologique de l’ingénieur civil tel qu’il rayonne au XIXe siècle : un ingénieur créatif, inven eur, spéculatif, souvent émancipé de toute orthodoxie académique, voué dans un milieu concurrentiel à l’autopromotion de ses projets intellectuels et réalisations matérielles. Pour cela, un échantillon représentatif de six ingénieurs à été retenu que, par leurs carrières et leurs inventions, l’on ne peut qualifier de marginaux dans leur milieu. L’examen de leurs œuvres aux statuts divers (livres, brochures à compte d’auteur, prospectus, etc.) révèle leur penchant, au nom de la « loi de l’irrépressible progrès » et en vertu de leur fécond inventivité – moteur gratuit, énergie ou matériau nouveau, etc. –, à défaire tout ce qui a été fait avant eux et à rebâtir une meilleure cité pour tous : du mieux au meilleur des mondes, le pas est vite franchi vers la nouvelle cité idéale promise. Si la construction utopique n’est pas toujours explicitement reconnue ou achevée, du moins constitue-t-elle en filigrane le penchant naturel, l’horizon asymptotique des spéculations de nos ingénieurs.
    . Tellier : pour une civilisation du « tout à l’ammoniaque »
    . Borie : une machine modeste pour ériger la ville moderne
    . Oppermann : des équipements urbains originaux pour faciliter la vie quotidienne
    . Le grand bazar « tout électrique » de Trouvé
    . Girard ou l’hydraulique acharnée en faveur d’un mode de locomotion révolutionnaire
    . De Mouchot à Pifre : de l’art d’accommoder le soleil en source d’énergie généreuse, gratuite et sans danger
    . La quête impérative du mieux
    . Des morphologies variées : du mieux au meilleur des mondes
    . Résistances sociales et dépassement par l’utopie

Charbit Yves, La Cité platonicienne : histoire et utopie , Population 2/ 2002 (Vol. 57), p. 231-260
DOI : 10.3917/popu.202.0231
Depuis Malthus, plusieurs commentateurs ont relevé, dans l’œuvre de Platon, des indications quantitatives qui les ont conduits à le considérer comme un précurseur de la pensée démographique. Cet article montre que cette interprétation se heurte à plusieurs contradictions entre le texte des Lois et celui de la République et que la cohérence profonde de la pensée de Platon ne peut être mise en évidence au niveau démographique. La fascination pour les mathématiques et l’influence pythagoricienne doivent d’abord être prises en compte.
Mais surtout c’est la Cité, à la fois modèle utopique idéal et construction sociale concrète, qui fournit la clé de la pensée « démographique » de Platon. Confronté au problème fondamental du pouvoir et de la justice, la solution qu’il propose est de rétablir l’harmonie entre la Cité, en tant qu’entité politique, et les citoyens qui la composent. Mais cette démarche philosophique est complétée par une polémique hostile à la démocratie, responsable selon lui de la décadence d’Athènes. La philosophie et l’histoire politique de la Grèce des IVe et Ve siècles av. J.-C. sont donc essentielles pour comprendre le sens de ces mesures, qualifiées à tort de démographiques et d’eugéniques, suspectées de relever d’une pensée totalitaire, alors qu’elles renvoient à une conception de l’homme bien différente de la nôtre.

  • Tournier, Maurice. Du grand jour au grand soir In : Propos d’étymologie sociale. Tome 1 : Des mots sur la grève. Lyon : ENS Éditions, 2002. ISBN : 9782847884289.
  • Georges Labica, Le marxisme entre socialisme et utopie
    Il s’agit de revenir sur la complexité des rapports entre le marxisme (tout d’abord chez Marx et Engels) et la pensée utopique, dans l’enjeu même d’une définition critique du socialisme.
  • Saint-Simon, socialiste et utopiste ?
    03/07/2018