La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Hobbes

Oeuvres

 De la nature humaine ou Exposition des facultés, des actions et des passions de l’âme, et de leurs causes déduites d’après des principes qui ne sont communément ni reçus ni connus (1640). Traduction française du baron d’Holbach. A télécharger au format Word ou pdf.

 Elements of Law, Natural and Politic Texte en anglais à télécharger au format Word ou rtf

 De Cive. Le Citoyen ou les fondements de la politique (1642) Traduction française de Samuel Sorbière, secrétaire de Thomas Hobbes, en 1649. A télécharger en format Word ou pdf.

 The Leviathan (1660) Texte anglais numérisé sur le site de l’Université de l’Oregon, consultable par chapitre ou à l’aide d’un moteur de recherche.

 Léviathan (1651). Traduction française de Philippe Folliot, professeur de philosophie au Lycée Ango de Dieppe en Normandie. A télécharger en format Word ou pdf.

Article
Diderot, L’Encyclopédie article "Hobbisme"

COMMENTAIRES

  • Arnaud Milanèse, Principe de la philosophie chez Hobbes. L’expérience de soi et du monde, Paris, Garnier Flammarion, 2011.
  • Pierre-François Moreau, Hobbes. Philosophie, science, religion, Paris, PUF, 1989
  • Yves Charles Zarka, La décision métaphysique de Hobbes. Conditions de la politique, Paris, Vrin, 1987.
  • Lucien Jaume, Hobbes et l’État représentatif moderne, Paris, PUF, 1986.
  • Raymond Polin, Politique et philosophie chez Thomas Hobbes, Paris, PUF, 1953.
  • Luc Foisneau, Hobbes et la toute-puissance de Dieu, Paris, PUF, 2000
  • Luc Foisneau, Hobbes, la vie inquiète, Paris, Folio essai, 2006.
  • Jean Terrel, Hobbes. Matérialisme et politique, Paris, Vrin, 2002.
  • Jean Bernhardt, Hobbes, Paris, PUF, Que sais-je ? 1989
  • Simone Goyard-Fabre, Le droit et la loi dans la philosophie politique de Thomas Hobbes, Paris, Klincksieck
  • Y.-C. Zarka, Martine Péchaarman et Karl Schuhmann (éd.), Hobbes et son vocabulaire : études de lexicographie philosophique, Paris, Vrin.

Questionnement et problématiques dans les textes

**Hobbes : l’Etat est un rassemblement artificiel des individus

Hobbes

Thomas Hobbes (1651) Léviathan : 1e partie : De l’homme

++++Définition de l’Etat

La nature (l’art par lequel Dieu a fait le monde et le gouverne) est si bien imitée par l’art de l’homme, en ceci comme en de nombreuses autres choses, que cet art peut fabriquer un animal artificiel. Car, étant donné que la vie n’est rien d’autre qu’un mouvement de membres, dont le commencement est en quelque partie principale 1 intérieure 2, pourquoi ne pourrions-nous pas dire que tous les automates (des engins 3 qui se meuvent eux-mêmes 4, par des ressorts et des roues, comme une montre 5) ont une vie artificielle ? Car qu’est-ce que le coeur, sinon un ressort, les nerfs, sinon de nombreux fils 6, et les jointures 7, sinon autant de nombreuses roues qui donnent du mouvement au corps entier, comme cela a été voulu par l’artisan. L’art va encore plus loin, imitant cet ouvrage raisonnable et le plus excellent de la Nature 8, l’homme. Car par l’art est créé ce grand LEVIATHAN appelé RÉPUBLIQUE 9, ou ÉTAT (en latin, CIVITAS), qui n’est rien d’autre qu’un homme artificiel, quoique d’une stature et d’une force supérieures à celles de l’homme naturel, pour la protection et la défense duquel il a été destiné, et en lequel la souveraineté est une âme artificielle 10, en tant qu’elle donne vie et mouvement au corps entier, où les magistrats et les autres officiers 11 affectés au jugement et à l’exécution 12 sont des jointures artificielles, la récompense et la punition (qui, attachées au siège de la souveraineté, meuvent donne vie et mouvement au corps entier, où les magistrats et les autres officiers 1 affectés au jugement et à l’exécution 2 sont des jointures artificielles, la récompense et la punition (qui, attachées au siège de la souveraineté, meuvent chaque jointure 3, chaque membre pour qu’il accomplisse son devoir 4) sont les nerfs, et [tout] cela s’accomplit comme dans le corps naturel : la prospérité 5 et la richesse de tous les membres particuliers sont la force, le salus populi (la protection du peuple 6) est sa fonction 7, les conseillers, qui lui proposent toutes les choses qu’il doit connaître 8, sont la mémoire, l’équité et les lois sont une raison et une volonté artificielles, la concorde est la santé, la sédition est la maladie, et la guerre civile est la mort. En dernier, les pactes et les conventions 9, par lesquels les parties de ce corps politique ont en premier lieu étaient faites, réunies et unifiées 10, ressemblent à ce Fiat ou au Faisons l’homme prononcé par Dieu lors de la création 11.

Notes :

1 Le mot "principal" est négligé par G. Mairet. (NdT)
2 R. Anthony : "dont le principe est interne, dans quelque partie principale du corps". (NdT)
3 R. Anthony : "les machines". (NdT)
4 "that move themselves". La traduction de G. Mairet ("machines mues") est infidèle. (NdT)
5 R. Anthony : "comme le font les horloges". (NdT)
6 R. Anthony : "des cordes". (NdT)
7 R. Anthony : "articulations". (NdT)
8 R. Anthony : "ce chef-d’oeuvre rationnel de la nature". (NdT)
9 "Commonwealth". R. Anthony : "chose publique". (NdT)
10 "in which the sovereignty is an artificial soul". (NdT)
11 R. Anthony : "fonctionnaires". (NdT)
12 "other officers of judicature and execution". (NdT)
— -
R. Anthony : "fonctionnaires". (NdT)
2 "other officers of judicature and execution". (NdT)
3 R. Anthony : "stimulent les articulations". (NdT)
4 R. Anthony : "leur office". (NdT)
5 R. Anthony : "l’opulence". (NdT)
6 R. Anthony : "le salut du peuple". (NdT)
7 "business". (NdT)
8 R. Anthony : "qui l’informent de ce qu’il a besoin de connaître". (NdT)
9 "The pacts and covenants". R. Anthony : "les pactes et les contrats". (NdT)
10 "set together, and united". . Anthony : "Enfin, les pactes et les contrats qui à l’origine
présidèrent à la constitution, à l’assemblage et à l’union des parties de ce corps politique".
(NdT)
11 On rappelera que "fiat" n’est pas utilisé dans la Vulgate au moment de la création de l’homme, mais au tout début de la Genèse, en I, 3 ("dixitque Deus fiat lux et facta est lux") et en I, 6 ("dixit quoque Deus fiat firmamentum in medio aquarum et dividat aquas ab aquis"). (NdT)

Léviathan, Livre II, ch.17
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