26
mars
2020
Anna Eva Bergmann « Grand horizon bleu », 1969
Organisation : Mildred Galland-Szymkowiak (CNRS, Laboratoire Thalim) et Isabelle Kalinowski (CNRS, Laboratoire Pays germaniques)
Dans les cinq ou six décennies entourant 1900 se développe, à la croisée des sciences, de la philosophie, de l’histoire et de la théorie des arts, une réflexion sur l’espace et sa construction ou constitution dans la perception et dans l’affect. Ce séminaire interdisciplinaire (esthétique, histoire de l’art, philosophie, études germaniques) se donne pour but de poser, à partir de recherches et de traductions en cours, des jalons quant à plusieurs questions centrales : comment la pensée de l’espace articule-t-elle les deux sens de l’esthétique – science du beau et de l’art, science de la perception ? Quelles circulations de concepts s’opèrent entre psychologie, histoire et théorie de l’art, esthétique philosophique au sujet de l’espace vécu et de la construction spatiale dans les arts (sculpture et architecture notamment) ? Comment concevoir la relation entre détermination aisthétique et détermination historique de la spatialité ? entre approche physiologique et approche psychique du rapport à l’espace ? Parmi les auteurs abordés : Gottfried Semper, Adolf Hildebrand, August Schmarsow, Theodor Lipps, Wilhelm Worringer, Carl Einstein ; parmi les thèmes : la pluridimensionnalité dans l’expérience de l’espace ; l’angoisse spatiale ; forces et formes ; la formation de l’espace architectural, etc.
Le jeudi matin 9h30-13h 27 février, 5 mars, 26 mars, 2 avril.
26
mars
2020
au vendredi 27 mars 2020 jusqu'à 18h00
Organisé par La Pensée et le Groupe d’étude du matérialisme rationnel (GEMR), sous l’égide de la Fondation Gabriel Péri
Peut-on dire qu’un certain matérialisme s’insinue dans la théologie thomiste ? Chez Thomas d’Aquin, la matière est une puissance créée par Dieu pour accueillir toutes les formes corporelles, en sorte que, pour chaque corps, c’est la matière qui constitue le premier principe d’individuation. La forme d’une chose corporelle n’est donnée qu’en corrélation avec une matière qui lui correspond.
Cela suffit-il pour affirmer la présence d’un matérialisme ontologique ? Si la matière peut beaucoup, il paraît pertinent de se demander jusqu’où s’étend sa puissance et il est donc nécessaire de considérer l’homme comme l’être corporel chez qui l’âme (qui est cependant la forme du corps) n’est pas un pur corrélat de la matière. Ainsi, l’ontologie des corps s’articule à la question de l’immortalité de l’âme. Mais elle invite aussi à considérer l’ordre social et politique, c’est-à-dire la cité, le peuple chrétien et l’humanité, du point de vue du partage entre matérialité et immatérialité auquel l’homme ne saurait échapper. Enfin la question ontologique se subordonne à l’enquête théologique, l’ordre de la nature à celui de la providence ; et il faut alors se demander de quelle façon les corps sont liés entre eux et comment cette liaison s’ordonne aux fins ultimes. Dans quelle mesure peut-on penser la causalité comme relevant de l’efficience matérialiste et non seulement de la finalité divine ?
Théologie et matérialisme : ainsi se trouvent posées les voies d’un débat centré sur ce que peuvent les corps et sur ce que Dieu fait par le moyen des corps.
Accueil des participants dès 13h30
1re séance, jeudi 26 mars 2020, 14h-18h
14h00 : ouverture du colloque, Claude Gindin, directeur de La Pensée
Présidence : Joël Biard
14h 15- 15h15, lacopo Costa, Laboratoire d’Études sur les Monothéismes (CNRS, Paris) et Philippe Büttgen, professeur de philosophie des religions, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : “Corps et occasions du salut”
Discussion
15h 15-16h15, Gabriella Zuccolin, Université de Pavie, Département des sciences humaines, Section Philosophie : “Matière et identité. Le corps et la vérité de la nature humaine selon Thomas d’Aquin”
Discussion
Pause
16h 45-17h45, Sylvain Roudaut, attaché temporaire d’enseignement et de recherche en philosophie médiévale à l’Université de Rouen : “Puissance, dispositions et causalité : le rôle de la matière dans la génération selon Thomas d’Aquin”
Discussion
2e séance, vendredi 27 mars 2020, 9h30-13h
Présidence : Stéphane Bonnet
9h30- 10h30, Alain Boureau, directeur d’études à l’E.H.E.S.S : “Thomas d’Aquin et la matérialité du langage”
Discussion
10h30-11h30, Joël Biard, professeur émérite, université de Tours : “Réalisme et critique du matérialisme dans la théorie thomiste de la connaissance”
Discussion
Pause
11h45- 12h45, Véronique Decaix, Maîtresse de conférences en philosophie médiévale, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne : “Matière et mémoire selon Thomas d’Aquin”
Discussion
Repas
3e séance, vendredi 29 mars 2019, 14h-15 -18h
Présidence : Yves Vargas
14h 15 – 15h 15, Adriano Oliva, – Commissio Leonina– Laboratoire d’Études sur les Monothéismes (CNRS, Paris) : “Dieu et la matière chez Thomas d’Aquin”
Discussion
15h 15- 16h15, Günther Mensching, professeur émérite en philosophie à la Leibniz Universität, Hanovre : “Thomas d’Aquin et Jean Duns Scot – deux doctrines contraires sur l’individualité”
Discussion
Pause
16h 30- 17h 30
Stéphane Bonnet, professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo, membre associé du CHPM de la Sorbonne, membre du Groupe d’Étude du Matérialisme Rationnel : “La matière sociale comme matière du droit chez Thomas d’Aquin”
Discussion
17h 30 – 18h Clôture des travaux : Yves Vargas Président du GEMR
26
mars
2020
Séminaire NoSoPhi (S. Guérard de Latour, A. Mornington, Y. Schmitt)
En raison des mesures de sécurité en vigueur, toute personne ne possédant ni carte professionnelle, ni carte d’étudiant d’une institution ancrée en Sorbonne doit s’inscrire plusieurs jours à l’avance à l’adresse : Philo-Recherche@univ-paris1.fr.
Pour tout renseignement, yannschmitt@me.com
- Jeudi 26 mars 2020 : Barbara STIEGLER (Université de Bordeaux), « Libéralisme et biopolitique. La place de la nature et de la vie dans la généalogie foucaldienne des libéralismes ».
- Jeudi 30 avril 2020 : Aurélia BARDON (Université de Konstanz), « When is Symbolic Religious Establishment Permissible ? ».
- Jeudi 7 mai 2020 : Eszter KOLLAR (KU Leuven), « From Surplus Fairness to Prospect Fairness : Why a Deeply Egalitarian Social Union is Indispensable for a Free Europe ».
26
mars
2020
CIPH
Laura CREMONESI
Figures de l’altération (I). La transfiguration
Inscription obligatoire au lien ci-dessous
https://form.jotformeu.com/CIPhFormulaires/inscriptions_usic
Mer 26 fév, Jeu 12 mars, Jeu 26 mars, Jeu 23 avr, Jeu 30 avr, Jeu 28 mai, Jeu 4 juin
La philosophie contemporaine s’est souvent interrogée sur la capacité de la pensée philosophique d’offrir une description du réel qui soit en même temps une pratique critique de transformation. Dans un passage des Minima moralia, Th. Adorno souligne la nécessité et la contemporaine impossibilité d’accomplir cette tâche : établir des « perspectives dans lesquelles le monde soit déplacé, étranger, révélant ses fissures et ses crevasses » est ce qu’il y a de plus urgent, mais aussi de plus difficile, parce que ça requiert un point de vu soustrait « au cercle magique de l’existence ». La philosophie se trouve en effet prise dans une « machine », un dispositif de savoir et de pouvoir dont l’existence est presque invisible, puisqu’il produit l’horizon qui délimite la philosophie elle-même et organise ses catégories conceptuelles. Comment, donc, acquérir la perspective nécessaire à voir, décrire et critiquer
cet horizon ?
Une des voies possibles est celle qui conduit la philosophie à faire recours à des figures de pensée provenant d’autres domaines et expériences, comme celle, esthétique, de l’altération.
Cela lui permet de se situer aux limites du dispositif et de gagner donc la distance nécessaire à offrir une description altérante du réel, dans laquelle le dispositif apparaîtra « déplacé, étranger », altéré : capté dans son être présent et dans son actualisation possible.
Trois figures de l’altération semblent être particulièrement fécondes pour produire cette description altérante : la transfiguration, l’estrangement et le dépaysement. Cette année, le séminaire analysera la transfiguration, à partir des considérations de M. Foucault sur Baudelaire et sur son illustration du travail transfigurant du peintre C. Guys, capable de capturer la réalité de son temps et, simultanément, d’en faire surgir l’altérité possible.
Le séminaire explorera les potentialités critiques de cette figure et montrera comment elle peut permettre à la pensée philosophique d’accomplir la tâche, impossible et nécessaire, d’établir des perspectives déplaçantes sur elle même et sur l’existant.