30
avril
2020
Séminaire NoSoPhi (S. Guérard de Latour, A. Mornington, Y. Schmitt)
En raison des mesures de sécurité en vigueur, toute personne ne possédant ni carte professionnelle, ni carte d’étudiant d’une institution ancrée en Sorbonne doit s’inscrire plusieurs jours à l’avance à l’adresse : Philo-Recherche@univ-paris1.fr.
Pour tout renseignement, yannschmitt@me.com
- Jeudi 26 mars 2020 : Barbara STIEGLER (Université de Bordeaux), « Libéralisme et biopolitique. La place de la nature et de la vie dans la généalogie foucaldienne des libéralismes ».
- Jeudi 30 avril 2020 : Aurélia BARDON (Université de Konstanz), « When is Symbolic Religious Establishment Permissible ? ».
- Jeudi 7 mai 2020 : Eszter KOLLAR (KU Leuven), « From Surplus Fairness to Prospect Fairness : Why a Deeply Egalitarian Social Union is Indispensable for a Free Europe ».
30
avril
2020
CIPH
Laura CREMONESI
Figures de l’altération (I). La transfiguration
Inscription obligatoire au lien ci-dessous
https://form.jotformeu.com/CIPhFormulaires/inscriptions_usic
Mer 26 fév, Jeu 12 mars, Jeu 26 mars, Jeu 23 avr, Jeu 30 avr, Jeu 28 mai, Jeu 4 juin
La philosophie contemporaine s’est souvent interrogée sur la capacité de la pensée philosophique d’offrir une description du réel qui soit en même temps une pratique critique de transformation. Dans un passage des Minima moralia, Th. Adorno souligne la nécessité et la contemporaine impossibilité d’accomplir cette tâche : établir des « perspectives dans lesquelles le monde soit déplacé, étranger, révélant ses fissures et ses crevasses » est ce qu’il y a de plus urgent, mais aussi de plus difficile, parce que ça requiert un point de vu soustrait « au cercle magique de l’existence ». La philosophie se trouve en effet prise dans une « machine », un dispositif de savoir et de pouvoir dont l’existence est presque invisible, puisqu’il produit l’horizon qui délimite la philosophie elle-même et organise ses catégories conceptuelles. Comment, donc, acquérir la perspective nécessaire à voir, décrire et critiquer
cet horizon ?
Une des voies possibles est celle qui conduit la philosophie à faire recours à des figures de pensée provenant d’autres domaines et expériences, comme celle, esthétique, de l’altération.
Cela lui permet de se situer aux limites du dispositif et de gagner donc la distance nécessaire à offrir une description altérante du réel, dans laquelle le dispositif apparaîtra « déplacé, étranger », altéré : capté dans son être présent et dans son actualisation possible.
Trois figures de l’altération semblent être particulièrement fécondes pour produire cette description altérante : la transfiguration, l’estrangement et le dépaysement. Cette année, le séminaire analysera la transfiguration, à partir des considérations de M. Foucault sur Baudelaire et sur son illustration du travail transfigurant du peintre C. Guys, capable de capturer la réalité de son temps et, simultanément, d’en faire surgir l’altérité possible.
Le séminaire explorera les potentialités critiques de cette figure et montrera comment elle peut permettre à la pensée philosophique d’accomplir la tâche, impossible et nécessaire, d’établir des perspectives déplaçantes sur elle même et sur l’existant.