02
avril
2021
École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, 5005 Paris, Salle Pasteur, au 1er étage du Pavillon Pasteur, situé à droite après l’entrée.
Atelier de recherche interdisciplinaire rattaché au laboratoire Pays germaniques (Équipe Transferts culturels, UMR 8547, CNRS), animé par Patricia Falguières (EHESS), Isabelle Kalinowski (CNRS/ENS), Odile Nouvel (Musée des Arts décoratifs) et Caroline van Eck (Université de Cambridge).
Attention : jusqu’à fin 2020, les séances auront lieu en visioconférence sur Zoom.
Contact et informations : isabelle.kalinowski@ens.psl.eu
Cette année encore, l’Atelier Objet se penchera sur la question de l’intérieur. Espace bordé par sa frontière, délimitant un dedans et un dehors, l’intérieur est le« lieu » où se déploie mystérieusement la vie de l’anima. Comment celle-ci peut-elle être contenue et abritée dans le corps ? L’intérieur est l’espace tabernaculaire qui sépare tout en les unissant le privé et le public, le domestique et l’étranger, l’intime et l’ostensible, le sacré et le profane. L’émergence du concept d’intérieur au sens architectural et psychologique, à la fin du XVIIIe siècle, soulève de nombreuses questions encore peu étudiées. Quel fut le rôle joué par la découverte des intérieurs domestiques de Pompéi et Herculanum dans le développement de cette notion ? Quels liens entretient-il avec l’exploration de l’intériorité psychologique chez Rousseau par exemple ? Quel rôle joue l’intérieur comme acteur muet dans les rapports entre ceux qui dessinent et ceux qui habitent ces intérieurs ? Et qu’en est-il de l’intérieur comme écran silencieux des rêves, désirs et fantasmes qui ne trouvent pas d’autre expression ? Comment l’évolution des arts décoratifs et du dessin s’articule-t-elle avec cette prise de conscience croissante de l’intérieur comme sujet, discipline de dessin, et objet d’enquête historique ? Quels sont les objets qui peuplent l’intérieur et lui donnent son caractère d’intériorité ? Poursuivant la thématique de l’année passée, l’Atelier Objet se penchera au cours de l’année 2020-21 sur la question des objets qui créent l’intérieur et lui donnent son caractère d’intériorité. Quels rôles jouent la tapisserie, la cheminée, le surtout de table, le lit ou autres objets dans la constitution des intérieurs ? Ces espaces ne sont pas seulement des espaces pour vivre et habiter, et donner une forme extérieure et sensible au for intérieur de ceux qui y vivent, mais aussi des sujets de représentation visuelle et des lieux d’exposition.
Programme
- 29 janvier 2021
Rémi Labrusse : intérieurs préhistoriques rupestres - 5 mars 2021
Céline Trautmann-Waller : le tapis - 2 avril 2021
Odile Nouvel : le lit ; Caroline van Eck : la cheminée - 21 mai 2021
Estelle Thibault, Hélène Dessales : murs et décors intérieurs - 18 juin 2021
Marine Kisiel, Isabelle Kalinowski : cadres et murs
02
avril
2021
Organisatrices : Magali BESSONE (Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sophie GUÉRARD DE LATOUR (ENS Lyon) et Jamila MASCAT (Utrecht Univ.)
- intervention d’environ 45 minutes (à partir d’un article ou d’un chapitre de livre, ou d’une recherche en cours)
- réponse par un discutant.e d’une dizaine de minutes
- discussion ouverte à tous-tes les participants.
Agenda 2020-2021
Vendredi 12 février 2021 (Univ. Paris 1) : Magali BESSONE, Sophie GUÉRARD DE LATOUR et Jamila MASCAT : « Enjeux et objectifs du séminaire »
Vendredi 5 mars 2021 (ENS Lyon) : Yala KISUKIDI (Université Paris 8) : « Race et bibliothèque coloniale »
Vendredi 2 avril 2021 (Univ. Paris 1) : Hourya BENTOUHAMI (ESPE de Toulouse) : « Autour du marronnage »
Vendredi 28 mai 2021 (ENS Lyon) : Claude-Olivier DORON (Université de Paris - Paris 7) : « Race et libéralisme au début du XIXe siècle »
Vendredi 2 juillet 2021 (Univ. Paris 1) : Achille MBEMBÉ (Université du Witwatersrand) : « Titre à déterminer »
Argumentaire
La question des minorités raciales et culturelles - de leur conceptualisation théorique et de leur traitement normatif et politique - a soudain pris une actualité et une présence publique particulièrement saillantes avec les mouvements de protestation nés à la suite des violences policières ayant conduit à la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis. En France, après les travaux pionniers de Colette Guillaumin et Albert Memmi, depuis plus de 20 ans des chercheurs et chercheuses produisent de la connaissance et des outils pour questionner les injustices et les inégalités qui continuent d’affecter ces minorités. Une importante partie de ces outils a été construite en réfléchissant à la position toute particulière de la France et du monde intellectuel francophone par rapport aux champs des Racial studies, Black studies, Cultural studies ou encore des théories du multiculturalisme massivement développées dans le monde anglophone. Les travaux français inspirés par ces approches critiques ont été particulièrement féconds dans de nombreux domaines en sciences humaines et sociales – sociologie, science politique, droit, démographie, histoire, littérature comparée… – mais ils restent comparativement peu développés et moins visibles en philosophie. L’enjeu du séminaire est d’offrir un lieu de réflexion pour rassembler, montrer et soutenir la dimension spécifiquement philosophique de la recherche sur la « question raciale et culturelle ». Cela s’entend de deux manières : d’une part, il est important que des approches philosophiques distinctes, qui ont parfois tendance à s’ignorer – histoire de la philosophie, philosophie normative, théorie critique, phénoménologie, épistémologie, ontologie sociale, esthétique… - partagent leurs apports propres sur l’objet qui sera au centre de nos réflexions communes. D’autre part, la réflexion philosophique se fera dans un dialogue serré et rigoureux avec les autres disciplines concernées : droit, économie, histoire et histoire de l’art, science politique, sociologie, anthropologie, langue et littérature, mais aussi biologie, génétique, sciences médicales, sciences de l’environnement, etc.