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Philosophie Académie de Créteil
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Cycle de conférences Léon Robin : Platon et Aristote, l’ancienne académie et le néoplatonisme plotinien
vendredi
28
mai
2021
14h30 - 17h30
horaire Sorbonne, Université Paris 1

Centre de recherches sur la pensée antique
UMR 8061 : CNRS – Univ. Paris-Sorbonne

  • vendredi 22 janvier 2021, 14h30-17h30, salle D116, Sorbonne Université, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente
    Olivier Renaut (Université de Nanterre) : « Causes et effets de la pitié (eleos) chez Platon et Aristote »
    Répondante : Cristina Viano (CNRS, Centre Léon Robin)
  • vendredi 12 février, 14h30-17h30, salle D116, Sorbonne Université, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente
    Arnaud Macé (Université de Franche-Comté) : « L’âme végétative chez Platon et Aristote »
    Répondant : David Lefebvre (Sorbonne Université)
  • vendredi 19 mars, 14h30-17h30, salle D116, Sorbonne Université, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente
    Eyjólfur Emilsson (Université d’Oslo) : « Soul, techn ? and logismos in Plotinus »
    Répondant : Riccardo Chiaradonna (Université Roma Tre)
  • vendredi 9 avril, 14h30-17h30, salle D116, Sorbonne Université, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente
    Laurent Lavaud (École Normale Supérieure de Lyon) : « Plotin, interprète critique de la conception aristotélicienne du mouvement »
    Répondante : Alexandra Michalewski (CNRS, Centre Léon Robin)
  • vendredi 28 mai, 14h30-17h30, salle D116, Sorbonne Université, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente
    Francesco Fronterotta (Université de Rome – La Sapienza) : « L’âme de l’être : pantelôs on et panteles zôon chez Platon »
    Répondant : Jean-Baptiste Gourinat (CNRS, Centre Léon Robin)

    Nota Bene. En fonction de l’évolution de la situation sanitaire, tout ou partie du séminaire est susceptible d’avoir lieu en visioconférence.
Séminaire Race et Culture : Questionnements philosophiques
vendredi
28
mai
2021
16h00 - 18h00
horaire en alternance à l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne et à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

Organisatrices : Magali BESSONE (Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sophie GUÉRARD DE LATOUR (ENS Lyon) et Jamila MASCAT (Utrecht Univ.)

  • intervention d’environ 45 minutes (à partir d’un article ou d’un chapitre de livre, ou d’une recherche en cours)
  • réponse par un discutant.e d’une dizaine de minutes
  • discussion ouverte à tous-tes les participants.

Agenda 2020-2021
Vendredi 12 février 2021 (Univ. Paris 1) : Magali BESSONE, Sophie GUÉRARD DE LATOUR et Jamila MASCAT : « Enjeux et objectifs du séminaire »
Vendredi 5 mars 2021 (ENS Lyon) : Yala KISUKIDI (Université Paris 8) : « Race et bibliothèque coloniale »
Vendredi 2 avril 2021 (Univ. Paris 1) : Hourya BENTOUHAMI (ESPE de Toulouse) : « Autour du marronnage »
Vendredi 28 mai 2021 (ENS Lyon) : Claude-Olivier DORON (Université de Paris - Paris 7) : « Race et libéralisme au début du XIXe siècle »
Vendredi 2 juillet 2021 (Univ. Paris 1) : Achille MBEMBÉ (Université du Witwatersrand) : « Titre à déterminer »
Argumentaire
La question des minorités raciales et culturelles - de leur conceptualisation théorique et de leur traitement normatif et politique - a soudain pris une actualité et une présence publique particulièrement saillantes avec les mouvements de protestation nés à la suite des violences policières ayant conduit à la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis. En France, après les travaux pionniers de Colette Guillaumin et Albert Memmi, depuis plus de 20 ans des chercheurs et chercheuses produisent de la connaissance et des outils pour questionner les injustices et les inégalités qui continuent d’affecter ces minorités. Une importante partie de ces outils a été construite en réfléchissant à la position toute particulière de la France et du monde intellectuel francophone par rapport aux champs des Racial studies, Black studies, Cultural studies ou encore des théories du multiculturalisme massivement développées dans le monde anglophone. Les travaux français inspirés par ces approches critiques ont été particulièrement féconds dans de nombreux domaines en sciences humaines et sociales – sociologie, science politique, droit, démographie, histoire, littérature comparée… – mais ils restent comparativement peu développés et moins visibles en philosophie. L’enjeu du séminaire est d’offrir un lieu de réflexion pour rassembler, montrer et soutenir la dimension spécifiquement philosophique de la recherche sur la « question raciale et culturelle ». Cela s’entend de deux manières : d’une part, il est important que des approches philosophiques distinctes, qui ont parfois tendance à s’ignorer – histoire de la philosophie, philosophie normative, théorie critique, phénoménologie, épistémologie, ontologie sociale, esthétique… - partagent leurs apports propres sur l’objet qui sera au centre de nos réflexions communes. D’autre part, la réflexion philosophique se fera dans un dialogue serré et rigoureux avec les autres disciplines concernées : droit, économie, histoire et histoire de l’art, science politique, sociologie, anthropologie, langue et littérature, mais aussi biologie, génétique, sciences médicales, sciences de l’environnement, etc.

Séminaire Les applications de la méthode phénoménologique
vendredi
28
mai
2021
17h30 - 20h00

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR8103)
Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (PhiCo)
La cinquième séance du séminaire Les applications de la méthode phénoménologique. Séminaire des doctorants et de jeunes chercheurs
https://www.pantheonsorbonne.fr/evenements/methode-phenomenologique

Cette séance se déroulera en visioconférence via Zoom. Pour obtenir le lien, il est nécessaire de vous inscrire au préalable en écrivant à
luz.ascarate@univ-paris1.fr ou / et audran.aulanier@ehess.fr
Vous trouverez ci-dessous les résumés des deux interventions prévues.
Phénoménologie de l’expérience : incommensurabilité, singularité et colonialisme

Présentations de :
Paul Gossart
(doctorant en philosophie à STL/Univ. Lille et artisan d’art en restauration de pianos)
Situation de l’artisan restaurateur : entre expérience et travail de la singularité

Camilla Caglioti et Luz Ascarate
(Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Fanon (lecteur de Merleau-Ponty) & Wolff (lecteur de Ricœur)

Résumés des présentations :

PAUL GOSSART
Situation de l’artisan restaurateur : entre expérience et travail de la singularité

L’artisan est un être fantomatique dont on retrouve, çà et là, des restes épars dans le monde. Ce n’est pas faute de l’avoir fantasmé, mythifié, et même étudié, souvent loin de ses ateliers. Davantage que de lui apprendre qui il est, il s’agit plutôt dans cette communication d’interpréter sa situation dans son ensemble, d’après les problématiques quotidiennes auxquelles il fait face.
Il se trouve aujourd’hui largement confronté à la tentation technicienne : en étant défini comme technicien, il voit son regard pratique envers lui-même et l’objet de son travail – et donc sa relation à la chose concrète – déterminé du même coup. La conséquence la plus notable de ce tournant vers la standardisation est l’exclusion destructrice de ce qui est placé hors de l’univers établi par la situation technicienne. La négativité de l’artisan le place alors en situation de marginalité : le monde fait de sa pratique un folklore ou, mieux, un loisir. Le refus de cette intégration fatale, et donc l’affirmation de son existence comme artisan, devient un geste critique. Mais la négativité de l’artisan ne se limite à être pour lui-même : les contradictions qui déterminent actuellement son existence renvoient à la singularité de son objet : un restaurateur de choses anciennes est celui qui traite avec les fragments d’un monde qui n’existe plus ou bien qui est moribond. Le maintien de son rapport concret à cette situation occulte est vital pour le maintien de sa propre existence comme artisan.
Nous examinerons, à partir du cas spécifique – mais transposable dans ses conclusions à d’autres objets de travail artisanal – de l’artisan restaurateur (de pianos), déchet travaillant d’autres déchets, les rapports que nous pouvons entretenir concrètement avec la dimension ‘perdue’ du monde et la manière dont nous pouvons l’expliciter, ou à défaut la reconstituer, afin de pérenniser son existence critique dans la situation présente.
CAMILLA CAGLIOTI ET LUZ ASCARATE
Fanon (lecteur de Merleau-Ponty) & Wolff (lecteur de Ricœur)
Ces deux interventions s’attacheront à exposer les apports mutuels de la phénoménologie et de la théorie postcoloniale, à partir des réflexions de Frantz Fanon et d’Ernst Wolff, en se concentrant plus spécifiquement sur deux approches phénoménologiques qui les ont respectivement inspirés, celle de Merleau-Ponty, d’une part, et celle de Ricœur, d’autre part.

Camila Caglioti
Fanon, lecteur de Merleau-Ponty

Frantz Fanon, philosophe, psychiatre et militant dans les rangs du FLN pendant la guerre de libération de l’Algérie, a toujours été considéré principalement pour sa pensée politique, et notamment pour ses réflexions sur la révolte et la violence. Dans cette intervention, je montrerai en quel sens la pensée de Fanon est un type de pensée phénoménologique. Élève de Maurice Merleau-Ponty à Lyon, pendant ses études de médecine, il cite souvent ses œuvres, implicitement et explicitement dans ses textes, tant philosophiques et politiques que médicaux.
C’est précisément l’approche phénoménologique qui nous permet de regarder autrement la discrimination subie par les colonisés, à partir des limitations qu’ils subissent et des sentiments qu’ils génèrent, et qui permet à l’auteur de reconnaître dans le corps du colonisé, grâce à la phénoménologie, peut-être pour la première fois, un corps politique.
Je souhaiterais me concentrer principalement sur trois éléments qui, selon moi, démontrent de manière emblématique le regard phénoménologique de Fanon. J’analyserai, tout d’abord, sa reprise critique du schéma corporel de Merleau-Ponty, qui deviendra un schéma épidermique-racial. Le sujet n’est plus fondé sur le corps qui donne sens à ses actions, le corps qui devient sujet, mais le colonisé est un corps objectivé par sa couleur de peau, qui porte en lui des significations auxquelles ces corps sont attachés, qui les transcendent et qui les déterminent. Je réfléchirai, ensuite, à sa conception de la langue, qui fait écho à la pensée de Merleau-Ponty par la dimension incarnée du langage. Fanon nous montre l’importance que recèle le fait d’appartenir à une communauté de locuteurs, en ce que chaque membre de cette communauté est un être linguistique qui peut accepter et ne pas accepter, qui vit et qui a la capacité d’agir, d’ouvrir des horizons et de les fermer, qui possède un langage dont la puissance expressive va bien au-delà de la traduction d’une pensée. Je considérerai, enfin, les écrits plus psychiatriques de Fanon, qui sont souvent des comptes rendus d’études faites sur des patients, ou de ses jours à l’hôpital Blida-Joinville, hôpital où il pratique la psychiatrie avec un œil attentif aux dynamiques sociales et à la souffrance des colonisés. Un regard phénoménologique est appliqué ici à un niveau clinique.

Luz Ascarate
Wolff, lecteur de Ricœur

Ce mois-ci, le livre d’Ernst Wolff, Lire Ricœur depuis la périphérie. Décolonisation, modernité, herméneutique, vient de paraître. Ce texte établit un dialogue entre les textes « périphériques » de Paul Ricœur – textes marginaux du philosophe, écartés auparavant par l’importance donnée à ses grands ouvrages – et la théorie postcoloniale. Selon Wolff, les textes périphériques de Ricœur constituent une contribution précieuse aux études sur le colonialisme. Un article très peu étudié du jeune Ricœur, par exemple, « La pensée coloniale » (1947), laissé de côté par les spécialistes du philosophe français, reçoit ici l’importance qu’il mérite. C’est ainsi le Ricœur périphérique, et non celui des grands ouvrages, qui peut encore donner à penser au sujet du colonialisme.
Je considère que la publication de l’ouvrage de Wolff constitue un événement important, tant pour les études sur Ricœur, que pour les études postcoloniales. D’un côté, aucun ouvrage de la bibliographie critique sur la pensée de Ricœur n’a été consacré exclusivement au thème du colonialisme, même si c’est un thème très important pour le débat philosophique actuel. D’un autre côté, les tensions intrinsèques à la phénoménologie, entre l’idéalisme et l’application de la méthode, qui produisent, chez Ricœur, le tournant herméneutique, peuvent enrichir les tensions, découvertes par la théorie postcoloniale, immanentes aux théories occidentales du social. Cette tension est produite chez Ricœur, selon Wolff, par le « faux départ » que représente Husserl pour sa pensée, notamment concernant la phénoménologie husserlienne de l’histoire. C’est dans l’identification des limites de cette phénoménologie que la pensée de Ricœur va dégager une perspective interculturelle capable de dialoguer avec Diop, Touré et Fanon.
Nous nous interrogerons particulièrement sur la transformation que produit, au niveau de la méthode, la critique postcoloniale dans la phénoménologie. Une réponse à cette question ne pourra être donnée que si l’on pose, en même temps, la question de la transformation possible de la perspective postcoloniale elle-même à l’encontre de la phénoménologie. La recherche orientée par ces questions intrinsèquement liées me permettra, in fine, de poser les bases d’une nouvelle théorie, que je nommerai « trans-coloniale », afin de situer l’apport fourni par la lecture de Wolff des textes périphériques de Ricœur à la fois aux études sur le colonialisme et à la tradition phénoménologique.