La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Qu’y a-t-il après la représentation ?
samedi
30
septembre
2023
10h30 - 12h30
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne, 75005, Paris. Salle Lalande, Escalier C, 1er étage, à droite

Qu’y a-t-il après la représentation ?
Université Paris 1 PnISJPS
PhiCo-EXeCO
IUF

une fois par mois le samedi de 10h30 à 12h30

Sorbonne, Escalier C, 1er étage, habituellement en Salle Lalande

Qu’y a-t-il après la représentation ?

Selon une conception de l’esprit que nous héritons des Temps Modernes, notre rapport aux choses est essentiellement médiatisé par des représentations. Unités de compte du mental, celles-ci interviennent dans l’ensemble des opérations de la vie mentale et y jouent des rôles et y connaissent des destins divers, suivant le type d’expériences ou d’activités considérées. Cette conception de l’esprit s’appuie sur l’existence d’un certain nombre de dispositifs qu’on peut qualifier eux-mêmes de représentationnels, qui fonctionnent en extériorité, et dans une certaine analogie avec lesquels l’esprit est conçu, d’une façon qui est aussi censée en partie les expliquer.
Le XXe siècle a été le théâtre de remises en question massives de la pertinence de la notion de « représentation » dans l’analyse des opérations mentales. Simultanément, un intérêt renouvelé s’est manifesté pour l’existence, à côté des dispositifs représentationnels, d’autres formes d’encodage ou de mise en jeu du réel, que cela soit selon la prise en compte d’autres traditions que celle de ladite « modernité », ou de l’émergence, dans ou au-delà de cette modernité, d’autres pratiques ou formats d’expérience que ceux relevant de la « représentation ». On soulignera à cet égard, entre autres exemples, l’importance de la prise de conscience du fait qu’un échantillon ou un enregistrement ne sont pas des représentations. Sur l’arrière-plan de telles expériences et des techniques qui les informent, d’autres cadres théoriques pouvaient s’imposer, en ce qui concerne la mise en disponibilité et la jouissance et/ou la mise à distance du réel, que celui de la philosophie de la représentation.
Pourtant, aujourd’hui, la représentation, dit-on, est de retour. Elle est, en tout cas, partout. Tout d’abord, il est des secteurs entiers de la recherche qu’elle ne semble jamais avoir abandonnés, n’y ayant été que faiblement mise en question : ainsi, les sciences cognitives aujourd’hui parlent-elles assez largement, à quelques hérésies notables près, le langage de la représentation. S’agit-il d’une simple survivance ? Ou faut-il y voir la marque d’un renouveau de ce concept, au prix sans doute de nécessaires redéfinitions ? D’un autre côté, les dernières décennies sont marquées par un apparent retour du représentationalisme (qu’on ne confondra pas trop vite avec le figurativisme et encore moins vite avec le réalisme) dans les différents arts. Notre époque serait de nouveau, ou peut-être même pour la première fois vraiment, celle des représentations, voire des « représentations factuelles », comme le diagnostique Frédéric Pouillaude dans son livre sur les pratiques documentaires.
Ces caractérisations sont bien sûr unilatérales. On assiste plutôt aujourd’hui à la coexistence de pratiques et de paradigmes représentationnels et d’autres qui ne le sont pas. Cette coexistence appelle en premier lieu la réouverture d’un questionnement sur ce qui, respectivement, est et n’est pas représentation. Une image, par exemple, est-ce de toute évidence une représentation ? Tout dépend probablement du sens dans lequel il s’agit d’une image et de ce à quoi on fait servir celle-ci. Le séminaire s’interrogera donc, avec une ouverture ethnologique et historique, et en conjuguant divers discours disciplinaires, qui éclairent différemment ces termes, sur la diversité de formats d’appréhension du réel qui peuvent se cacher derrière les différentes façons de tracer une opposition ou une limite entre ce qui serait « représentation » et ce qui ne le serait pas. En second lieu, il se demandera quelles valeurs, renouvelées ou non, peut prendre la notion de représentation dans une configuration marquée par l’existence, et le rôle déterminant dans notre existence sociale, de dispositifs de formatage et éventuellement de génération du réel qui ne sont plus essentiellement représentationnels. Une telle configuration, jetant un jour nouveau sur la représentation en tant qu’elle désigne dès lors un formatage possible parmi d’autres de nos expériences, ne confère-t-elle pas à la représentation une réalité qu’elle n’avait pas tant qu’elle constituait l’élément par défaut dans lequel était supposée s’effectuer toute opération de l’esprit face au réel ?

30 septembre : Georges Didi-Huberman (EHESS) : inscription à venir
L’émotion sur un fil

28 octobre : Ekaterina Odé (Bauhaus-Universität Weimar) :
L’acousmatique et son objet à l’époque digitale : pour un regard « média-anthropologique »

25 novembre : Pauline Nadrigny (Paris 1 PhiCo-EXeCO) :
Représentations sonores : réflexions sur l’audio-naturalisme

27 janvier : Natalie Depraz (Université de Nanterre) :
Altérité et énaction : quelles limites de la représentation ?
La surprise de la représentation
"En suivant un double fil conducteur levinassien et varelien, je voudrais dans cette présentation dégager certains modes d’altérité depuis lesquels le concept de représentation est mis à mal, ou du moins interrogé.

Pour ce faire, je mettrai à profit l’opérateur conceptuel de la surprise comme dynamique insigne de mise en crise de la pensée, et comment cet opérateur est susceptible d’offrir une médiation féconde entre des conceptions antipodiques de l’altérité (grosso modo, radicale versus modérée). Depuis le modèle de la surprise, on verra comment, moyennant certaines modifications, le concept de représentation peut in fine trouver une forme de relégitimation théorique."

INSCRIPTION [fermeture des inscriptions 48 heures avant la séance] : cliquer ici

2 mars : Maurizio Ferraris (Université de Turin) :
Réalité+ : plus de réalité ou plus d’idéalité ?
[cette séance, exceptionnellement, aura lieu en salle Halbwachs]

30 mars : Philippe Descola (Collège de France) :
Représentation, figuration, puissance d’agir

27 avril : Nadine de Courtenay (Université Paris Cité) :
Modèles et critiques du représentationalisme en philosophie des sciences contemporaine : une autre approche

25 mai : Alexis Anne-Braun (ENS) :
La représentation sans l’imagination : détection, enregistrement, exemplification

Séminaire Wittgenstein
samedi
30
septembre
2023
15h00 - 18h00
horaire Salle Lalande (17 rue de la Sorbonne)

La première séance du séminaire Wittgenstein aura lieu le samedi 30 septembre 2023, de 15h à 18h, en salle Lalande. Lors de ce Workshop "Philosophy of Popular Culture", nous aurons le plaisir d’entendre :

Juliet Floyd (Boston University)
Jeroen Gerrits (Binghamton University)
Sandra Laugier (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Sofia Miguens (Universidade do Porto)
Vanessa Nurock (Université Côte d’Azur)
Robert Sinnerbrink (Macquarie University)

​L’inscription est obligatoire, ici : https://evento.univ-paris1.fr/survey/seminaire-wittgenstein-2e7avqy7

Organisateurs : Christiane Chauviré, Pierre Fasula et Sandra Laugier

Normes et formes du langage ordinaire
samedi
30
septembre
2023
15h00 - 18h00
horaire Lieu : Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, UFR de philosophie, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e, escalier C, 1er étage, droite, salle Lalande

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR8103)
Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (PhiCo-EXeCO)


Séminaire Wittgenstein 2023-2024
Normes et formes du langage ordinaire

Organisé par Christiane Chauviré, Pierre Fasula, Sandra Laugier
En partenariat avec l’IRN NOVI (CNRS)

Ces dernières années, le séminaire a été consacré au retour sur l’avant-scène philosophique du 21e siècle de la « philosophie du langage ordinaire », dont Wittgenstein a été l’une des sources majeures avec J.L. Austin. Le séminaire en a étudié les acteurs principaux (Wittgenstein, Austin, Hart, Strawson, Ryle, Cavell, Das) et le retour dans les dernières décennies.

En 2023-2024, le séminaire tâchera de décrire non seulement la diversité des formes du langage ordinaire mais aussi d’en déterminer la dimension normative ou critique. Dans quelle mesure, en effet, se référer au langage ordinaire, c’est se référer à une norme ? Ne rend-il pas surtout possible, en réalité, une critique de nos abus de langage ou de notre indifférence à l’égard de notre expression ? Quelle est la normativité de l’ordinaire ? Suffit-il de dire, comme Foucault, que le normal existe d’abord et que la norme découle de l’étude de la normalité ? Après tout, pourquoi le fait qu’une façon de faire ou dire soit ordinaire justifierait-il qu’elle devienne la norme ?

Renseignements : Pierre.Fasula@univ-paris1.fr
L’inscription est obligatoire via le lien figurant dans l’annonce.

Programme

 Samedi 30 septembre 2023 – 15h-18h – salle Lalande
Workshop Philosophy of Popular Culture, avec :
Juliet Floyd (Boston University), Jeroen Gerrits (Binghamton University), Sandra Laugier (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Vanessa Nurock (Université Côte d’Azur), Robert Sinnerbrink (Macquarie University)

 Mercredi 11 octobre 2023 – 16h
Espace Gisèle Halimi, Centre Lourcine, 1 rue de la Glacière
Table ronde consacrée à la parution du livre de Veena Das
La vie et les mots (Paris, Le Cerf, 2023)

 Jeudi 12-vendredi 13 octobre 2023 – 10h-18h
Espace Gisèle Halimi, Centre Lourcine, 1 rue de la Glacière
Workshop en partenariat avec l’IRN CNRS NOVI
Retour à la vie ordinaire
Avec Veena Das, Agathe Camus, Piergorgio Donatelli, Pierre Fasula, Estelle Ferrarese, Marie Gaille, Anne Gonon, Clara Han, Mona Khneisser, Sandra Laugier, Emmanuel Nardon

 Samedi 4 novembre 2023 – 9h30-12h30 – salle Lalande
Yiyang Bai (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
« Forme de vie et tendance au relativisme conceptuel »
Arthur Bouteillier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
« L’ordinaire comme critique, ou la critique comme trop ordinaire ? »

 Samedi 2 décembre 2023 – 10h-12h30 – salle Lalande
Judith Revel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, IUF)
« Dedans/dehors. Puissances de l’ordinaire »
Daniele Lorenzini (University of Pennsylvania)
« La théorie de la reconnaissance à l’épreuve du langage ordinaire »

 Samedi 13 janvier 2024 – 10h30-12h30 – salle Lalande
Jasmin Traechtler (Technische Universität Dortmund)
« Conceptual Discontents – A Critical Inquiry into the Relationship between Wittgenstein’s ‘Quietism’ and Feminist Conceptual Engineering »

 Samedi 3 février 2024 – 10h30-12h30 – salle Lalande
Sabine Plaud (Siris Academic)
« Normaliser le type ? Wittgenstein et Neurath sur le langage pictural »

 2 mars 2024 – 10h30-12h30 – salle Lalande
Timur Uçan (Université Bordeaux Montaigne, SPH)
« Lectures décoloniales des oeuvres de Wittgenstein »

 6 avril 2024 – 10h30-12h30 – salle Lalande
Bruno Ambroise (CNRS et Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Présentation de la nouvelle traduction de l’ouvrage de J.L. Austin,
Quand dire, c’est faire, aux éditions du Seuil

 12-13 avril 2024 – salle Lalande
Colloque Iris Murdoch
Organisé par Camille Braune (ISJPS, Université Paris 1)

 4 mai 2024 – 10h30-12h30 – salle Lalande
Andrew Norris (University of California – Santa Barbara)
« Reconsidering Wisdom : On John Wisdom’s Reception of Wittgenstein »

 1er juin 2024 – 9h30-12h30 – salle Lalande
IA et langage ordinaire
Avec Piergorgio Donatelli (La Sapienza, Roma), Alexandre Gefen (CNRS et Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle) et Vanessa Nurock (Université Côte d’Azur)