La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Séminaire Nietzsche versus Marx ?
vendredi
09
février
2024
16h00 - 18h00
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 12 place du Panthéon 75005 - salle 11

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
HIPHIMO

Séminaire organisé par Bertrand Binoche et Franck Fischbach

Pour des raisons qui semblent trop évidentes pour qu’il ne soit pas utile d’y revenir, les lecteurs de Marx communiquent en général peu avec les lecteurs de Nietzsche — et vice-versa. Le présent projet vise à créer un espace non pas de polémique, mais de confrontation, en vue d’essayer de mesurer à la fois l’écart et les similitudes des deux entreprises. Il ne s’agit pas tant de faire valoir l’une contre l’autre que d’essayer de comprendre comment se sont effectués deux diagnostics concurrents sur l’état de l’Europe post-révolutionnaire qui ont engagé la postérité sur deux voies sans doute antagonistes, mais peut-être aussi à certains égards analogues, et peut-être même parfois convergentes. Comment lire Nietzsche du point de vue de Marx et inversement ? Qu’est-ce qui apparaît chez l’un quand on le regarde de « l’autre bord » ? Des croisements ont-ils été tentés ou peuvent-ils l’être ?

Ces formulations en disent bien sûr à la fois déjà trop et trop peu, de sorte que chacune d’elles peut être récusée. Elles veulent seulement suggérer qu’une appréhension comparée des deux auteurs peut être autre chose qu’un verdict tranchant ou un exercice de style. On peut en attendre à la fois des échanges et des éclairages que la vie universitaire exclut ordinairement.

Ces échanges s’opéreront sous la forme d’un séminaire qui s’étalera sur deux années universitaires : 2022-2024. Les séances auront lieu le vendredi après-midi de 16h00 à 18h00.

PROGRAMME 2023-2024

10 novembre 2023 - salle 11 (centre Panthéon)
Philippe Büttgen (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Critique de la religion et type du prêtre

24 novembre 2023 - salle 11 (centre Panthéon)
Alfonso Maurizio Iacono (université de Pise)
La profondeur dans la surface. Nietzsche et Marx

15 décembre 2023 - salle 11 (centre Panthéon)
Stéphanie Roza (CNRS, UMR Triangle)
Nietzsche impérialiste et nazi ? Les lectures de Lukács et Losurdo

9 février 2024 - salle à préciser
Stéphane Bonnet (Lycée Victor Hugo, Paris)
Inactualité de Marx

8 mars 2024 - salle à préciser
Jean-Michel Buée (IHRIM, Lyon)
Critique nietzschéenne de la modernité et analyse marxienne du capitalisme

22 mars 2024 - salle à préciser
Ayşe Yuva (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), salle à préciser
Les effets moraux et sociaux de la philosophie : lectures croisées de Marx et Nietzsche à la fin du XIXe siècle en France

26 avril 2024 - salle à préciser
Isabelle Garo (Lycée Chaptal, Paris)
La vie chez Marx et Nietzsche : deux articulations du biologique et du social

La guerre des mondes
vendredi
09
février
2024
18h00 - 20h00
horaire UFR de Philosophie, en salle Lalande


La guerre des mondes

Séminaire d’écologie politique

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103)

Organisation : Paul Guillibert (CNRS/ISJPS) et Frédéric Monferrand (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/ISJPS/Phico-NoSoPhi)

Ces vingt dernières années, la pensée environnementale a été polarisée par des débats relatifs à la nature, son statut conceptuel ou ontologique et sa valeur morale ou juridique. Ces débats sont assurément loin d’être clos et il ne fait guère de doute qu’ils connaîtront encore d’importants développements. Mais force est de constater que, de plus en plus, c’est l’idée apparemment plus indéterminée de « monde » en ses déclinaisons cosmologiques (la planète, la Terre, le globe) aussi bien que phénoménologiques (le monde vécu, la terre, les milieux) qui retient l’attention. Les « politiques de la nature » laissent place à de nouvelles « cosmopolitiques ».

On comprend les raisons de ce déplacement : les crises écologiques en cours rappellent à l’humanité sa dépendance à l’égard d’équilibres proprement planétaires qui la dépassent largement. Et les causes de ces crises doivent en grande partie être cherchées dans l’expansion globale d’un mode de production, de consommation et d’échange insoutenable. Pourtant, le simple fait que tout le monde ne soit ni également responsable, ni également exposé au dérèglement climatique ou à l’épuisement des ressources incite à relativiser ce diagnostic, qui oppose sans doute trop abstraitement le système économique, politique et technologique global aux dynamiques planétaires. Ce que révèlerait vraiment l’Anthropocène, ce serait alors moins l’unité d’un monde totalisé par les tendances écocidaires de la modernité capitaliste que la pluralité des manières d’en vivre et de se le représenter. Ce serait même, plus radicalement, que l’univers dans lequel nous évoluons est en fait un « plurivers » composé d’une multiplicité de mondes qui se rencontrent, s’hybrident ou se chevauchent le plus souvent de manière conflictuelle.

Parmi ces « mondes » hétérogènes, on peut schématiquement distinguer ceux qui témoignent d’une altérité externe de ceux qui représentent une altérité interne au front de modernisation porté par l’État et le Capital. Dans la première catégorie, on rangera les mondes vivants qui, des résistances animales aux mutations végétales en passant par les pandémies, font diversement irruption dans la vie politique des sociétés. Mais l’on mentionnera aussi les mondes pré-, non-, voire anti-modernes que composent les peuples indigènes en lutte contre l’appropriation de leurs terres et pour leur autonomie politique et culturelle. Dans la seconde catégorie, on rangera non seulement les mondes sociaux dominés selon des lignes de classe, de genre ou de race dont les formes de mobilisations se réinventent au contact des crises écologiques, mais aussi toutes les expérimentations démocratiques qui s’efforcent aujourd’hui de promouvoir des usages plus soutenables et plus égalitaires ou « communs » de la terre. Enfin, au croisement des résistances indigènes et des mouvements sociaux, ouvriers, féministes et antiracistes, on trouve différentes formes d’hybridation entre les cosmologie non-modernes et les cadres juridiques de la modernité dans les États post-coloniaux, où la consécration de droits de la nature – en Nouvelle Zélande ou en Bolivie par exemple – indique un devenir politique possible, une nouvelle manière de composer des mondes.

L’objectif de ce séminaire est d’offrir un espace de discussion aux différents travaux qui investissent des motifs « cosmopolitiques » à l’heure de l’Anthropocène. Il s’agit à la fois d’en mettre au jour les sources théoriques, d’en examiner les ressorts conceptuels et d’en évaluer la portée politique, en interrogeant notamment les conditions sous lesquelles la pluralisation des mondes et de leurs antagonismes est susceptible de favoriser l’avènement d’un autre monde, plus juste, plus libre et plus soutenable.

PROGRAMME

15 décembre 2023
Catherine Larrère, « Anthropocène ou Capitalocène ? Où en est le débat ? »

19 janvier 2024
Patrice Maniglier : « La Terre, combien de divisions ? »

9 février 2024
Doris Buu Sao : « Le capitalisme au village »

29 mars 2024
Benoît Berthelier : « Refaire le monde ? Écologie, nihilisme et métaphysique »

3 mai 2024
Sophie Gosselin : « Des cosmopolitiques terrestres pour accompagner l’émergence d’un ‘‘monde composé de plusieurs monde’’ »