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Expliquer un texte. Descartes : "le bon sens"
Descartes Discours de la Méthode, Iere partie

[violet]Introduction : lire le Discours de la Méthode Iere partie.[/violet]

 Ironie et dissimulation

Le bon sens est la chose la mieux partagée car chacun pense en être si bien pourvu, que même ceux qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et de distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tout homme ; et qu’ainsi la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.

Descartes, Discours de la méthode, (1637)

[violet]Remarque : Faire des recherches sur Descartes et le baroque[/violet]
 Erik Larsen, « Le baroque et l’esthétique de Descartes », Baroque [En ligne], 6 | 1973, mis en ligne le 15 mars 2013, consulté le 17 février 2023. URL : http://journals.openedition.org/baroque/416 ; DOI : https://doi.org/10.4000/baroque.416

 1. L’ironie de Descartes


     Pourquoi ce jeu, cette insistance dans la première phrase sur les superlatifs et comparatifs ?
     Quelle est la qualité première des hommes selon le début du texte ?
     La raison ne nous protège pas contre nos illusions à son propos. Expliquer ce paradoxe.

 2. Un texte théâtral

Le bon sens est la chose la mieux partagée car chacun pense en être si bien pourvu, que même ceux qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ;

  • Pourquoi l’expression "car chacun pense en être si bien pourvu" nous fait mettre en question, en doute, l’affirmation initiale de Descartes ?
  • Expliquer la dimension théâtrale du texte à partir de ce coup de théâtre

• Un coup de théâtre est un événement inattendu qui provoque un brusque revirement dans l’intrigue. Chez Molière, par exemple, cet événement est très souvent une reconnaissance qui vient rompre, d’un coup, le nœud dramatique et qui permet une réconciliation. Ainsi, à la fin de L’Avare, Marianne, qu’Harpagon veut épouser à la barbe de son fils, se révèle être la fille de son ami Anselme et la sœur de Valère, l’amoureux d’Élise, sa fille. • Le coup de théâtre peut être le fruit d’un deus ex machina, c’est-à-dire procéder d’une « intervention divine » (les dieux, dans le théâtre du Grec Euripide, descendent du ciel suspendus à une grue que l’on appelle une « machine »). Par extension métaphorique, l’expression désigne une intervention providentielle et totalement extérieure à l’intrigue. Dans le Tartuffe de Molière, par exemple, l’arrivée de l’exempt qui arrête Tartuffe sur l’ordre du Roi, au lieu d’arrêter le malheureux Orgon, peut être considéré comme un deus ex machina.

 1. Expliquer quel effet est recherché par Descartes

 2. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent : quel est le sens de cette chute ?

Pourquoi ce recours au "vraisemblable" ?
 

3. Le bon sens

 1. Montaigne écrit :

"On dit communément que le plus juste partage que nature nous ait fait de ses grâces, c’est celui du sens ; car il n’est aucun qui ne se contente de ce qu’elle lui en a distribué." Essais, L II,chap. 17.

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  • quel terme n’est pas repris par Descartes ?
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  • Descartes nuance les propos de Montaigne. Comment ?
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  • Quelle est la figure de style employée par les deux auteurs ?
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  • Tenter de distinguer ironie et effet comique
  • S’exercer apporte une autre coutume
    • Qu’introduit le mot "coutume" dans le texte de Descartes ?
    • Comment développe-t-on le "bon sens" selon lui ?
    • en quoi peut-on dire alors que l’homme est responsable de sa bêtise ?
    • Y-a-t-il un remède ?

 2. La comédie selon Aristote

CHAPITRE V Poétique Définition de la comédie ; ses premiers progrès. - Comparaison de la tragédie et de l’épopée.

1. La comédie, nous l’avons dit déjà, est une imitation de ce qui est plus mauvais (que la réalité), et non pas en tout genre de vice, mais plutôt une imitation de ce qui est laid, dont une partie est le ridicule. En effet, le ridicule a pour cause une faute et une laideur non accompagnées de souffrance et non pernicieuses : par exemple, on rit tout d’abord à la vue d’un visage laid et déformé, sans que celui qui le porte en soutire.

  • Peut-on dire que Descartes adhère ?

Comment ces textes dialoguent-ils ? Montrer que le dialogue n’est ni totale adhésion, ni totale opposition. Dans quel passage du texte refuse-t-il le consensus ?

Etre contre, c’est aussi s’adosser. Expliquer

 4. Mécanique et habitude

 1. à partir de la définition du dictionnaire, comment passe-t-on du droit à la conduite habituelle, à propos du mot "coutume" ?

 2. Exercice du jugement

ainsi la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.