La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Geoffroy Saint Hilaire et la classification des monstres

Doubles en haut et simples en bas, les « xiphodymes » sont des « monstres en Y ». Leurs thorax sont séparés à leur partie supérieure, mais fusionnés par le bas. Ils possèdent deux membres pelviens, parfois un troisième rudimentaire. L’un de ces monstres, né en Écosse sous le règne de Jacques VI (Jacques 1er Stuart) apprend plusieurs langues et devient un bon musicien. Ses deux parties se querellent parfois. Monstres doubles « en l », les « sycéphaliens » possèdent deux têtes fusionnées. Ils sont nommés « janicéphales », « janiformes » ou « monstres Janus », car ils rappellent le dieu correspondant de la mythologie.

La tératologie – étymologiquement « étude des monstres » – représente une branche particulière de l’anatomie animale et humaine, dévolue aux malformations embryonnaires. Ces dernières sont connue et décrites depuis la plus haute Antiquité, mais leur étude rationnelle débute seulement au XVIIIème siècle. Il faut attendre les travaux d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844) et surtout de son fis Isidore (1805-1861), pour que la tératologie devienne une discipline scientifique à part entière. Les deux Geoffroy, précisons-le, se sont succédés à la tête de la chaire de « Zoologie – Mammifères et Oiseaux » du Muséum national d’Histoire naturelle.

les « céphalopages » ou « céphalides », des monstres doubles très rares. Un spécimen, né à Paris en 1819, est présenté à Geoffroy par le médecin qui l’a mis au monde mort-né. Il s’agit de deux fœtus mâles, unis par leurs crânes et dont les corps se trouvent placés en continuité, sur une même ligne droite

Dans le second volume de sa Philosophie anatomique (1818-1822), intitulé Des monstruosités humaines : ouvrage contenant une classification des monstres, la description et la comparaison des principaux genres, etc. (1822), Étienne Geoffroy Saint-Hilaire utilise ses observations tératologiques pour étayer sa théorie de l’existence d’un plan d’organisation unique dans le règne animal. Le but de son fils est sensiblement différent : il se propose d’étudier avant tout les malformations embryonnaires pour elles-mêmes, en fondant une classification anatomique des monstres et en s’interrogeant sur les mécanismes de leur genèse – la « tératogénie ». Il en résulte la publication d’un important traité, l’Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez l’Homme et les animaux ou Traité de tératologie (1832-1836) – trois volumes et un Atlas -, qui jette rigoureusement les bases de la tératologie anatomique.

exemple : Naissance d’un monstre nosencéphalien (Geoffroy Saint-Hilaire), observée par le Dr Lardier,... Lardier, Pierre (Dr). Auteur du texte