La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Mesure et démesure de l’homme

Introduction : L’homme qui rétrécit.

 L’homme qui rétrécit [The incredible Shrinking Man] Dossier Canopé
de Jack Arnold, d’après le roman de RIchard Matheson, USA, 1957, Noir et Blanc, 1h21
Suite à un passage en pleine mer dans une nappe de brouillard radioactif, Scott Carey voit avec effarement son corps diminuer de taille ! Il consulte son médecin, puis les plus grandes sommités du monde scientifique qui se bornent à constater le phénomène dont il est victime, processus sans précédent qu’ils ne peuvent expliquer et dont nul ne peut prévoir jusqu’où il ira.

à voir : L’épisode du chat

Si on lit ce texte de Pascal sur la disproportion, il y a des correspondances : relever les propos de Pascal qui éclairent le film. Ne peut-on pas dire que le film éclaire aussi le texte de Pascal ? Montrer que le thème du film est la disproportion, comme par exemple le contraste entre le personnage et la paire de ciseaux. Chercher d’autres effets ou plans.

Disproportion de l’homme
Pensées 72/ 199. « Que l’homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent. Qu’il regarde cette éclatante lumière mise comme une lampe éternelle pour éclairer l’univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit, et qu’I s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n’est qu’une pointe très délicate à l’égard de celui que ces astres, qui roulent dans le firmament embrassent. Mais si notre vue s’arrête là, que l’Imagination passe outre, elle se lassera plutôt de concevoir que la nature de fournir. Tout le monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature. Nulle Idée n’en approche, nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n’enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses. C’est une sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Enfin c’est le plus grand caractère sensible de la toute puissance de Dieu que notre imagination se perde dans cette pensée.
 
Que l’homme, revenu à soi, considère ce qu’il est au prix de ce qui est, qu’il se regarde comme égaré et que de ce petit cachot où Il se trouve logé, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes, les maisons et soi-même à son juste prix. Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ?
 
Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu’il recherche dans ce qu’il connaît les choses les plus délicates, qu’un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ses jambes, du sang dans ses veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes, que divisant encore ces dernières choses, Il épuise ses forces en ces conceptions et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours. Il pensera peut-être que c’est là l’extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là-dedans un abîme nouveau. Je lui veux peindre non seulement l’univers visible, mais l’immensité qu’on peut concevoir de la nature dans l’enceinte de ce raccourci d’atome, qu’il y voie une Infinité d’univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible, dans cette terre des animaux et enfin des cirons, dans lesquels Il retrouvera ce que les premiers ont donné... »

En rétrécissant, l’homme ne retrouve-t-il pas sa réelle mesure ? Le film utiliserait une métaphore pour développer la thèse de Pascal. Expliquer à l’aide du dernier paragraphe, la fin du film