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Femmes et droits de l’homme

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 Un documentaire de Laurent Préyale (2004), coproduit par LBMG Productions et Yenta Productions (52 min.).
Longtemps écrite au masculin, l’histoire a souvent ignoré le rôle joué par les femmes dans le devenir des sociétés. La Révolution au féminin, excellent documentaire de Laurent Préyale, retrace la figure et l’action de quatre d’entre elles (Olympe de Gouges, Louise Michel, Rosa Luxemburg et Dolorès Ibárruri) dont les destins exceptionnels en font des emblèmes de la « révolution au féminin ».

 Olympe de Gouges (1748-1793)

Mariée à 16 ans à un homme âgé, mère à 17 ans, c’est son veuvage précoce qui permet à Olympe de Gouges de recouvrer sa liberté de mouvement et de s’installer à Paris.
Remarquer la précocité de son engagement politique, marqué du sceau des idées des Lumières : dès 1788, elle plaide, dans des textes pamphlétaires, pour l’instauration d’un impôt payé par tous les ordres, pour des taxes sur les signes extérieurs de richesse, ou encore pour la création d’ateliers d’État pour les ouvriers au chômage. Souligner la postérité de ces idées. Observer la contradiction entre les principes affichés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et l’exclusion des femmes du droit de vote par la constitution de 1791 (qui instaure un suffrage dit universel mais réservé aux hommes ayant un certain niveau de fortune). Écrire l’article 1 de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne rédigée par Olympe de Gouges : « La femme naît et demeure libre par rapport à l’homme. » Observer que son combat pour le droit des femmes la conduit à une lutte en faveur de l’universalité des droits. Celle-ci se traduit notamment par son combat pour l’abolition de l’esclavage. Remarquer que la société révolutionnaire considère la politique comme l’apanage des hommes. En témoigne cette phrase prononcée par le procureur du tribunal révolutionnaire qui condamne Olympe de Gouges à la guillotine en 1793 : « Depuis quand est-il permis aux femmes d’abjurer leur sexe et de se faire homme ? »

 Louise Michel (1830-1905)

Relever l’attachement de Louise Michel au rôle de l’instruction dans l’affranchissement des masses : l’éducation permet une moindre soumission aux pouvoirs et la prise de conscience de leur exploitation par les classes ouvrières. Observer la nature des critiques que suscite son engagement en faveur de la Commune : comparée aux femmes engagées dans les combats de la Révolution française, elle est insultée par la presse qui la dépeint sous les traits d’une « virago » et d’une « vierge rouge ». Relever les propos de l’historienne Yannick Ripa pour qui ces attaques, toujours très sexualisées, visent à ramener les femmes à leur « nature » supposée, et finalement à leur dénier la possession d’une conscience politique.

Rosa Luxembourg (1871-1919)
Noter la précocité de l’engagement de Rosa Luxembourg dans la mouvance révolutionnaire. Relever l’ampleur et les multiples formes revêtues par son engagement politique à partir des années 1890. Expliquer le sens de son opposition au révisionnisme marxiste prôné par le socialiste allemand Léon Bernstein : contrairement à lui, elle réclame l’amélioration immédiate de la condition ouvrière et refuse son approche réformiste. Souligner l’appartenance de Rosa Luxembourg au courant de la gauche révolutionnaire, dont elle représente un courant qui s’oppose à celui de Lénine : pour elle, les masses sont en effet spontanément révolutionnaires et priment sur les organisations ouvrières. Lénine, pour sa part, milite pour la constitution d’un parti révolutionnaire professionnel.

 Dolorès Ibárruri (1895-1989)

Remarquer le rôle des organisations ouvrières dans l’éducation et la formation politique des prolétaires : c’est à la « Maison du peuple » que Dolorès Ibárruri, privée d’études faute d’argent, s’est initiée au marxisme. On pourra faire le parallèle avec le rôle joué en France par les bourses du travail.
Relever que la popularité croissante de la Pasionaria (nom sous lequel elle signe ses premiers articles, au cours de la semaine sainte de l’année 1918) tient à la radicalité de son engagement en faveur de la cause ouvrière et aux nombreux emprisonnements que celui-ci lui vaut. Observer qu’elle va accéder au rang d’un véritable mythe avec la guerre civile et son célèbre mot, prononcé aux lendemains du coup d’État du général Franco (19 juillet 1936) : « No pasaran ! »
Noter enfin que son nom de militante, la Pasionaria, est aujourd’hui passé dans le langage courant et désigne, à son image, une femme prête à combattre jusqu’à la mort pour son engagement politique.