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Travail au cinéma

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Métropolis de Fritz Lang

 ? Dossier pédagogique de la Cinémathèque de Toulouse sur Métropolis de Fritz Lang : définir l’aliénation et l’exploitation. Réfléchir aussi au rôle des machines
https://www.youtube.com/watch?v=nqvLtpcNfBk


Eisenstein La grève

, sur ce lien, La grève (1925), le premier film du réalisateur russe Sergei Eisenstein, dévoile les implications politiques de l’intrication entre le monde ouvrier et les usines.
Conférence de Elena Vogman, chercheuse à l’Institut de littérature comparée Peter Szondi, professeure invitée à l’ENS lors du cycle "Métamorphose des valeurs : Eisenstein et le Capital". Un cycle de conférences qui se propose d’examiner les enjeux esthétiques, politiques et morphologiques du projet inachevé de Sergueï Eisenstein de réaliser un film à partir du Capital (1927–1928).
Le cinéaste aspirait à se servir de La Critique de l’économie politique de Marx comme d’un « scénario » pour son projet de film. Le Capital aurait dû lui permettre de révolutionner le cinéma par l’emploi de méthodes inédites : « faits divers », « images dialectiques », « monologue intérieur », méthodes toutes inspirées par l’Ulysse de Joyce.
Film qui doit instruire l’ouvrier et le former à la méthode dialectique...


Au debut, c’est une photo, dans une revue de cinéma. Un photogramme.

L’image d’une femme qui crie.

Et puis un titre, "La reprise du travail au usines Wonder". cette femme, reprise du travail, comme on dit "repris de justice", et ces usines nommées Wonder... Wonder, Wonderland ? Alice à l’usine, l’Usine en Pays des Merveilles. le Film a été tourné par des étudiants de l’IDHEC le 10 juin 1968, à Saint-Ouen. On y voit des ouvrières qui reprennent le travail après trois semaines de grève. Et cette femme. Qui reste là. Et qui crie. Elle dit qu’elle rentrera pas, qu’elle y foutra plus les pieds dans cette tôle... Les années ont passé. L’usine est fermé. Mais je n’arrive pas à oublier le visage de cette femme. J’ai décidé de la retrouver. Parce qu’elle n’a eu droit qu’à une prise. Et que je lui en dois une deuxième.
Hervé le Roux

source

La Reprise du travail aux usines Wonder, de Pierre Bonneau et Jacques Willemont

En juin 1968, après les accords de Grenelle, le travail reprend aux usines Wonder de Saint-Ouen, dans la banlieue nord de Paris. Au sein d’un groupe essentiellement masculin, une jeune ouvrière se rebelle. « Non, je ne rentrerai pas, je ne foutrai plus les pieds dans cette taule, c’est trop dégueulasse ! » Une caméra est là qui enregistre sa colère, et les réactions qu’elle suscite...

Analyse


Une femme dans la tourmente

Dissolution d’une société happée par un capitalisme rampant (extrait source : https://www.iletaitunefoislecinema.com/une-femme-dans-la-tourmente-mikio-naruse-1964/)

Le titre original du film, Miraderu, exprime le désarroi, la confusion. Le titre anglais, Yearning, met l’accent sur un désir ardent de femme laissé inassouvi tandis que le titre français insiste sur les affres de la victimisation . C’est dire si le Japon de la modernité est anxiogène. Il marque psychologiquement les protagonistes : la décade des années 60 est une période d’intense mutation pour un Japon urbain inadapté, souvent laminé par les ravages d’une modernité industrielle rampante. Une femme dans la tourmente plante d’emblée le décor en entrecroisant l’esquisse d’une idylle romanesque contrariée sur fond d’affrontement économique sans pitié entre les supermarchés en plein essor et un petit commerce de proximité inadapté. Les supermarchés écrasent les prix, et les petits boutiquiers ne parviennent pas à suivre. L’un deux se suicidera, ne voyant pas comment contrer l’hégémonie de cet hydre tentaculaire. Trop pudique pour afficher crûment l’indécente décadence consumériste de la société nipponne comme le cinéma commercial outrancier de l’époque inclinait à le faire, Naruse sait enserrer en quelques notations visuelles fulgurantes l’avidité et notamment la voracité de cette « modernité en marche » pour les plaisirs concrets. Ainsi de cette scène de concours de mangeurs d’oeufs du premier tiers du film, où un groupe de personnes rattachées à la grande surface s’empiffrent jusqu’à l’écoeurement, au mépris des conventions et du petit commerce. Les propriétaires du supermarché sont dépeints comme de vulgaires « yakuza » qui raillent Koji sur son impuissance à s’aligner sur le « dumping ». Ce dernier se complaît volontiers dans une caricature hollywoodienne de la jeunesse délinquante de son temps : il est d’abord vu comme un pilier de bar, buveur invétéré, querelleur, jouant au mahjong, ce jeu chinois de dominos, au lieu de vivre d’une activité honnête. Sa fringale est montrée du doigt à maints endroits dans le film et rencontre l’étonnement amusé de Keiko.


Tout va bien (1972)

Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin évoquent l’après Mai 68 à travers le destin d’un couple pris dans la grève d’une usine. Dans cette aventure sociale, Yves Montand et Jane Fonda incarnent un cinéaste de la Nouvelle Vague désabusé et une journaliste américaine témoins d’une grève sauvage. De la voix off – qui explique en ouverture que pour faire un film, il faut de l’argent et que pour avoir de l’argent, il faut des stars - jusqu’au carton final qui destine « ce conte à ceux qui n’en tiennent aucun », ce récit questionne avant tout le pouvoir de l’argent qui gouverne le monde. Les deux cinéastes choisiront de ne pas présenter leur film à La Mostra de Venise, où il avait été sélectionné. A la place, ils décidèrent de le projeter dans un « contre-festival » italien.

Germinal (1993)
 

C’est l’un des romans classiques les plus célèbres de la littérature française. Au-delà du témoignage de la vie des mineurs à la fin du XIXè siècle, ce roman peut également se lire comme un manuel sur la lutte des classes. Deuxième adaptation du chef-d’œuvre d’Émile Zola (après celle de 1962 d’Yves Allégret, moins connue), ce film de Claude Berri réunit un casting hétéroclite, de Miou-Miou à Renaud, en passant par Gérard Depardieu et Jean Carmet. Mais ce qu’on retient avant tout, c’est sa puissance. Puissance du récit et de sa construction narrative. Puissance des images avec des scènes inoubliables. Et puissance du réalisme à travers les luttes sociales dépeintes dans ce long métrage qui connut un immense succès public. La grève des mineurs du Nord, qui se battaient pour améliorer leurs conditions de travail, a fait vibrer plus de 6 millions de spectateurs en salles à l’époque. https://www.dailymotion.com/embed/video/x2v5tqg

Moi, y’en a vouloir des sous (1973)
 

On peut aussi sourire du combat syndical, et Jean Yanne ne s’en est pas privé. Dans la foulée de Mai 68, il écrit, réalise et joue dans cette satire qui tourne en dérision la bataille que se livrent capitalistes et syndicalistes, se moquant notamment des manifestations et de leurs banderoles loufoques. Des ouvriers qui chantent « L’Internationale » dans une église sur un fond de cantique religieux, un patron qui fait grève pour que ses ouvriers le laissent démissionner, une chorégraphie entre manifestants révolutionnaires et CRS... Jean Yanne rejoue Mai 68 dans une comédie décoiffante avec Bernard Blier en leader de la "CGI" et Nicole Calfan en militante féministe. Le film se déclinera même sous la forme d’un jeu de société.

 
La saga des Conti (2013)
 

Ce documentaire de Jérôme Palteau parle de luttes sociales en suivant la mobilisation des salariés de l’usine Continental de Clairoix, licenciés en 2009, qui ont décidé de se battre pour ne pas tout perdre. Film en immersion, sans commentaire, La saga des Conti plonge le spectateur dans la longue lutte des ouvriers et documente précisément la mécanique de ce mouvement autonome, établi en dehors de toute allégeance syndicale. On entend la parole des personnages, on voit les différentes expressions que prend leur lutte, et le documentariste met en lumière les logiques de solidarité qui ont permis au mouvement de durer... Les "Conti" racontent leur vision de la société, du travail, et leur mobilisation dans cette chronique passionnante qui permet de saisir concrètement ce qu’est une action collective. https://www.youtube.com/embed/KFO6fztZgPw


 
Après mai (2012)
 

C’est un récit d’apprentissage. Une éducation sentimentale mais aussi esthétique et plus encore politique. Lycéen en banlieue, artiste en devenir, fils de cadre dirigeant de l’industrie culturelle, Gilles (Clément Métayer) est un garçon inquiet, soucieux de voir le monde et les êtres lui échapper. Olivier Assayas filme avec élégance les atermoiements amoureux et les tâtonnements artistiques de ce jeune lycéen pris dans l’effervescence politique de son temps. Après mai est une chronique nostalgique et historique, une fresque sur la perte des illusions de l’après Mai 68 et une peinture de l’adolescence rebelle... Prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise 2012, le film dépeint avec puissance des scènes de manifestations impressionnantes https://www.youtube.com/embed/4ETZ2Kp70oQ


 
Camarades (1970)
 

Avant de devenir producteur-exploitant, Marin Karmitz était cinéaste. Avec Camarades, il filme le bouillonnement post-68. Influencé par le livre Camarades de Cesare Pavese et par la grève de Citroën-Nanterre (scellant l’unité ouvriers-paysans), le film suit la prise de conscience du jeune Yan (incarné par Jean-Paul Giquel), ouvrier sur les chantiers navals de Saint-Nazaire. Hostile à l’idée d’ambition et farouchement opposé aux bourgeois, Yan finit par s’engager dans la lutte révolutionnaire et milite dans un groupe d’extrême gauche. Karmitz signe ici une œuvre ouvertement maoïste, un film militant, témoin de son époque.

Tous au Larzac (2011)
 

Après le combat des ouvriers de l’usine Lip (Les Lip, l’imagination au pouvoir, 2007), le cinéaste Christian Rouaud s’intéressait ici à la résistance d’organisations paysannes du Larzac qui, au début des années 70, voulaient défendre un territoire que le ministère de la Défense tentait d’acquérir pour agrandir un camp militaire. César du meilleur film documentaire en 2012, ce long métrage chronique les 11 années de luttes non violentes menées par le milieu rural aveyronnais. Belle épopée socio-politique, ce récit d’une action collective digne d’un western, revécue par ses différents protagonistes (paysans du cru, jeunes loups modernistes et militants maoïstes), est un modèle de documentaire engagé. https://www.youtube.com/embed/yDPGmiMgKVw


 
Premier mai (1958)
 

Cette comédie sociale de Luis Saslavsky n’a pas vraiment pour ambition de dépeindre la lutte des classes. Elle raconte plutôt la folle journée de Jean Meunier (joué par Yves Montand), qui s’apprête à être papa pour la seconde fois en ce jour de 1er mai. Sa femme, en train d’accoucher à la maison, lui demande d’emmener leur fils, François, voir un match de football pour l’occuper. Mais en pleine Fête du travail, les choses vont dégénérer pour le père et le fils, qui vont profiter de cette folle journée pour se rapprocher.

 Travail et aliénation

L’an 01. Travail et liberté

 La mise à mort du travail
La mise à mort du travail E1/3 Destruction //E2/3 Aliénation//E3/3 Dépossession (2009) Playlist

 Septième numéro de ce rendez-vous mensuel qui a pour but d’analyser les représentations liées à un sujet de fond ou à l’actualité. Décryptage s’attaque aux images du travail : comment se fabriquent-elles ? Quels en sont les rouages ? Comment travailler l’imaginaire du travail et le transformer en oeuvre ?
animé par Géraldine Mosnasavoye (France Culture) avec Stephan Moszkowicz (réalisateur) et Pascal Chabot (philosophe)
Durée : 1h30