– Des hommes et des Dieux Xavier Beauvois
Alors qu’on venait de lui remettre le César du meilleur film de l’année, Xavier Beauvois a fait une déclaration qui résonnait avec cette question et avec les réponses que je commençais à lui apporter. Il a en particulier rappelé la devise de notre République, « Liberté, Égalité, Fraternité ». Je prenais alors conscience que cette devise était toute entière contenue dans le pluriel le plus audacieux du titre : le film de Beauvois, ce sont des Hommes, bien sûr, mais surtout des Dieux. Un pluriel à la fois infime et capital, en rien polythéiste, mais prônant avec courage ce qui manque cruellement aux hommes parfois pour leur permettre de vivre en harmonie : le respect de la différence. Cette célébration de la pluralité s’exprime - mais pas seulement nous le verrons - de façon très plastique dans le film, grâce au travail de Caroline Champetier qui en a signé la photographie. Lorsqu’elle éclaire par exemple de différentes façons les 14 scènes à l’intérieur de la chapelle du monastère, son travail n’est pas sans rappeler celui de Monet lorsqu’il peint inlassablement la cathédrale de Rouen, à différentes heures de la journée, rendant compte lui aussi de l’infinie variété des lumières et des couleurs
La foi