La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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PARCOURS HLP TERMINALES RESSOURCES

Programme Humanités, Littérature et Philosophie Classes de terminales

Terminale, semestre 1

*LA RECHERCHE DE SOI

[rouge]EXERCICE : définir les mots[/rouge]

 "RECHERCHE" : les différents sens et étymologie du mot Voir Le dictionnaire en ligne https://www.cnrtl.fr/etymologie/rechercher
 SOI/moi/NOUS


**[vert]DOSSIER 1 Les deux figures du moi :[/vert]

 Descartes ou le solipsisme. Le moi sépare. Chez Descartes le "moi" est d’abord un sujet à qui on attribue des opérations telles que penser, douter...
Etude de la recherche de l’ego par Descartes. Méditation 1

Cette séparation s’accentue avec l’amour-propre, où le moi est une "qualité", un trait de caractère.
 Etude d’un texte de Pascal pour qui il vaut mieux renoncer au moi.

[rouge]A lire[/rouge] : Le portrait du moi. Connaissance et représentation de soi chez Pierre Nicole par Charles-Olivier STIKER-METRAL Université de Lille 3

Exercice

++++Pierre Nicole De la connaissance de soi

L’homme veut se voir, parce qu’il est vain. Il évite de se voir, parce qu’étant vain il ne peut souffrir la vue de ses défauts et de ses misères. Pour accorder donc ces désirs contraires, il a recours à un artifice digne de sa vanité, par lequel il trouve le moyen de les contenter tous les deux en même temps. C’est de couvrir d’un voile tous ses défauts, de les effacer en quelque sorte de l’image qu’il se forme de lui-même et de ne laisser que les qualités qui le peuvent relever à ses propres yeux. S’il ne les a pas effectivement, il se les donne par son imagination ; et s’il ne les trouve pas dans son propre être, il les va chercher dans les opinions des hommes, ou dans les choses extérieures qu’il attache à son idée, comme si elles en faisaient partie ; et par le moyen de cette illusion, il est toujours absent de lui-même et présent à lui-même : il se regarde continuellement sans jamais se voir véritablement, parce qu’il ne voit au lieu de lui-même que le vain fantôme qu’il s’en est formé

 Rousseau introduit une distinction : amour de soi et amour-propre.
Etude de texte
Pour Rousseau le moi est une production sociale et à ce titre il est facteur de division. Le premier qui ayant enclôt un terrain cria ceci est à moi...

**[vert]DOSSIER 2 : Métamorphoses du moi et expression de soi[/vert]

Etude et propositions d’exercices

 Le "soi" se donne en effet dans de multiples apparitions.

** Le soi de la mémoire. Voir A la recherche du temps perdu de Proust. Notre moi se donne à l’autre dans le récit présent de la mémoire.
**Recherche de l’humain "d’un soi" par l’éducation et l’instruction. Cela présuppose une rupture avec la nature, à moins que le "soi" se réalise comme fin de la nature.
**Les âges , une représentation fractionnée du temps biologique. Qu’est-ce qui permet d’affirmer que l’on est un soi identique à soi derrière ce morcellement chronologique ?

 Qu’est-ce qu’une représentation de soi ?

[bleu] Exemples :La faiblesse de l’enfant [/bleu]

L’enfant, soumis à ses émotions

Max et les maximonstres de Spike Jonze

Max, un garçon sensible et exubérant, se sent incompris chez lui. Après avoir été, une fois de plus, envoyé au lit sans souper, il s’enfuit de la maison familiale et, au terme d’un périple, atterrit dans un pays peuplé de mystérieuses et étranges créatures aux émotions sauvages et aux actions imprévisibles. Ces Maximonstres attendent un chef, qui sera capable de les diriger. Max, lui, rêve d’un royaume sur lequel étendre son pouvoir. Couronné par les Maximonstres, Max monte sur le trône sans se douter des aventures qui l’attendent…

 Voir l’extrait sur le site Anouk
Les émotions propres à l’enfance ne sont ni simplifiées ni édulcorées. Incarnées par des monstres dont il ne comprend pas toujours les réactions, les émotions qui submergent Max n’appellent ni éclaircissement ni explication – voir la scène, mémorable, des deux chouettes. Au terme d’un long parcours, Max comprend qu’il ne peut pas tout maîtriser, et retourne finalement chez lui. L’orage est passé, son père passe le prendre pour le week-end : le monde des adultes, qui lui est encore étranger, reprend finalement ses

 Selon la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : « La famille est l’élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l’État. » (article 16). Dans sa concision, ce texte donne à la famille une valeur universelle, enracinée dans la nature, antérieure aux différences culturelles. La famille, creuset de toutes les formes sociales, aurait alors droit à la protection de la société et à celle de l’État.

Enfants loups (Les) de Mamoru Hosoda
Dossier Transmettre le cinéma

Hana et ses deux enfants, Ame et Yuki, vivent discrètement dans un coin tranquille de la ville. Leur vie est simple et joyeuse, mais ils cachent un secret : leur père est un homme-loup. Quand celui-ci disparaît brutalement, Hana décide de quitter la ville pour élever ses enfants à l’abri des regards. Ils emménagent dans un village proche d’une forêt luxuriante…


A quels moments les enfants se transforment en loups (7’59)

La mort du père (3’03)
Les Enfants Loups, Ame & Yuki (Bande-annonce VO)


[vert]TEXTES à mettre en perspective[/vert]

 Rousseau :

exercice : cliquer. Répondre aux questions https://www.quiziniere.com/#/PartageExercice/5G6BO9MBGQ

Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : Dédicace Préface Avertissement sur les notes Question posée par l’académie de Dijon
Hegel :
 Nature et immédiateté ; s’arracher à la nature. Principes de la philosophie du droit §10-28. Hegel Principes de la philosophie du droit. Préface Jean Hyppolite. L’individu des désirs et des inclinations s’humanise en s’émancipant d’une sorte de première animalité.
La famille, comme premier moment à dépasser : Principes de la philosophie du droit Hegel : De la société civile à l’Etat Claude Obadia
 Aristote :Le pouvoir domestique Livre I Les politiques
 Locke Les deux traités duGouvernement Civil Chapitre VI Du Pouvoir paternel

**[vert]DOSSIER 3 / ANIMALITÉ SAUVAGERIE BARBARIE[/vert]

EXEMPLES DE FILMS POUR INTRODUIRE À DES QUESTIONNEMENTS
 La valeur des cultures.

 http://www.cnc.fr/web/fr/detail_res...

 Koko, le gorille qui parle par Barbet Schroeder
 La Traversée
17/11/2014 un scénario de Thibaut Wohlfahrt et Marie Brauener / Offshore
Luca guide son père Marc en canoë sur la rivière où Arthur a disparu trois semaines plus tôt. C’est dans cette nature angoissante et inconnue que père et fils s’enfoncent, avec l’espoir de trouver une trace, un signe, quelque chose pour expliquer l’absence...
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court métrage | fiction | scénariothèque

TEXTES ET VIDÉOS
Vidéos en ligne sur le site de l’Académie de Créteil Animal et animalité

**[vert]DOSSIER 4 : EDUQUER POURQUOI ?[/vert]

 Éducation et sociologie, Émile Durkheim Librairie Félix Alcan 1922 Paris (wikisource)

 Rousseau Emile ou de l’éducation
https://ia800304.us.archive.org/2/items/h1762mileou01rous/h1762mileou01rous.pdf Tome 1
https://archive.org/download/e1762emileoudel02rous/e1762emileoudel02rous.pdf, tome 2
https://archive.org/download/h1762mileou03rous/h1762mileou03rous.pdf, Tome 3
https://archive.org/download/h1762mileou04rous/h1762mileou04rous.pdf tome 4

 Compte rendu de la matinée du mercredi 15 janvier 2003 (9h-12h) Séance consacrée à la lecture et à la discussion des Principes de la Philosophie du Droit de Hegel
La vie éthique, première section, la famille Académie de Versailles
Établi par Jean-Jacques Jolly

** [vert]DOSSIER 5 : L’ELEVE, LE DISCIPLE, L’INSURGE[/vert]

 Présentation des chapitres. Bibliographie Académie de Créteil Période de référence : Du romantisme au XXe siècle
 Corpus de textes réalisé par ac-Metz-Nancy

Chapitres
Éducation, transmission et émancipation
[bleu]
Thèmes : les différents âges de la vie et ce que veut dire être adulte ; les formes de l’enseignement et celles de l’apprentissage ; les parts respectives de la famille, de l’école et de la société dans l’éducation ; l’aspiration à la liberté dans ses rapports avec les institutions et les traditions. À l’horizon de ces interrogations se trouvent la définition d’une éducation moderne et la question de la justice sociale et de l’équité au sein d’un système éducatif.[/bleu]

  • La rupture avec le modèle scolastique : la critique humaniste. Une tête bien faite.
  • Rabelais
    [violet]Texte[/violet] : comment former l’homme ? Gargantua, 23
  • Comparer le texte de François RABELAIS , Pantagruel (1532) chap. 8, « Gargantua écrit à son fils Pantagruel une lettre pour l’exhorter à étudier. » et celui de Voltaire extrait de Micromegas

Textes sur l’honnête homme

++++RABELAIS , Pantagruel (1532) chap. 8

« Gargantua écrit à son fils Pantagruel une lettre pour l’exhorter à étudier. »,
© Éditions Pocket, 1992. Translation en français moderne de Marie-Madeleine Fragonard.
C’est d’Utopie que Gargantua envoie à son fils, parti étudier à Paris, ses recommandations pour ses études. Maintenant toutes les disciplines sont restituées1 , les langues établies. Le grec, sans lequel c’est une honte de se dire savant, l’hébreu, le chaldéen, le latin. Des impressions2 si élégantes et si correctes sont en usage, elles qui ont été inventées de mon temps par inspiration divine, comme, à l’inverse, l’artillerie l’a été par suggestion diabolique. Le monde entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes, de bibliothèques très amples, si bien que je crois que ni au temps de Platon, ni de Cicéron, ni de Papinien, il n’était aussi facile d’étudier que maintenant. Et dorénavant, celui qui ne sera pas bien poli en l’officine3 de Minerve ne pourra plus se trouver nulle part en société. Je vois les brigands, bourreaux, aventuriers, palefreniers de maintenant plus doctes que les docteurs et prédicateurs4 mon temps. [ ... ]
Mon fils, je t’admoneste5 d’employer ta jeunesse à bien profiter de tes études. Tu es à Paris, tu as ton précepteur Épistémon6 : l’un peut te donner de la doctrine par ses instructions vivantes et vocales, l’autre par des exemples louables. J’entends et veux que tu apprennes les langues parfaitement : d’abord la grecque, comme le veut Quintilien. Puis la latine. Puis l’hébraïque pour l’Écriture sainte, ainsi que la chaldaïque et l’arabe. Et que tu formes ton style, pour la grecque à l’imitation de Platon, et pour la latine, de Cicéron. Qu’il n’y ait d’histoire que tu n’aies présente à la mémoire, à quoi t’aidera la cosmographie7. Les arts libéraux, géométrie, arithmétique, musique, je t’en ai donné quelque goût quand tu étais encore petit, vers tes cinq six ans. Continue le reste ; et sache tous les canons d’astronomie ; laisse l’astrologie divinatrice et l’art de Lulle, abus et vanités. Du droit civil, je veux que tu saches par cœur les beaux textes, et que tu les rapproches de la philosophie. Quant à la connaissance des sciences naturelles, je veux que tu t’y adonnes avec zèle ; qu’il n’y ait mer, rivière, ni fontaine dont tu ne connaisses les poissons ; tous les oiseaux de l’air ; tous les arbres, arbustes, et fruitiers des forêts, toutes les herbes de la terre ; tous les métaux cachés au ventre des abîmes, les pierreries de l’Orient et de l’Afrique : que rien ne te soit inconnu. Puis avec soin, relis les livres des médecins : grecs, arabes, latins, sans mépriser les talmudistes et cabalistes8 ; et, par des fréquentes dissections, acquiers la parfaite connaissance de ce second monde qu’est l’homme. Et, pendant quelques heures chaque jour, commence à apprendre les Saintes Écritures : d’abord le NouveauTestament en grec, les Épîtres des apôtres, puis en hébreu l’Ancien Testament. En somme, que je voie un abîme de science.
Car maintenant que tu te fais grand, et que tu deviens un homme, il te faudra sortir de cette tranquillité et de ce repos consacré aux études, et apprendre la chevalerie et les armes, pour défendre ma maison, et secourir nos amis dans leurs débats contre les assauts des malfaisants. Et je veux que rapidement tu essaies de tester combien tu as 30 profité : ce que tu ne saurais mieux faire qu’en soutenant des thèses publiquement sur toutes choses, envers et contre tous, et en fréquentant les gens lettrés qui sont à Paris et ailleurs. Mais parce que, selon le sage Salomon, sagesse n’entre dans une âme mauvaise, et que science sans conscience n’est que ruine de l’âme, il te faut servir, aimer et craindre Dieu, et mettre en lui toutes tes pensées et tout ton espoir, et, par une foi orientée par la charité, lui être uni au point que tu n’en sois jamais séparé par le péché. [ ... ]
Mon fils, la paix et grâce du Seigneur soient avec toi. Amen.
D’Utopie, 17 mars,
ton père, Gargantua

1. Par rapport au Moyen Âge, pendant lequel de nombreuses connaissances antiques avaient disparu.
2. livres imprimés.
3. Atelier.
4. Orateurs, prêcheurs.
5. Avertis.
6. Du grec « epistemè », science.
7. Histoire universelle.
8. Spécialistes de la tradition orale juive.

++++ Voltaire, Micromégas, 1752, chapitre I

Quelques algébristes, gens toujours utiles au public, prendront sur-le-champ la plume, et trouveront que, puisque monsieur Micromégas, habitant du pays de Sirius, a de la tête aux pieds vingt-quatre mille pas1, qui font cent vingt mille pieds de roi, et que nous autres, citoyens de la terre, nous n’avons guère que cinq pieds, et que notre globe a neuf mille lieues1 de tour, ils trouveront, dis-je, qu’il faut absolument que le globe qui l’a produit ait au juste vingt-un millions six cent mille fois plus de circonférence que notre petite terre. Rien n’est plus simple et plus ordinaire dans la nature. Les Etats de quelques souverains d’Allemagne ou d’ltalie, dont on peut faire le tour en une demi heure, comparés à l’empire de Turquie, de Moscovie ou de la Chine, ne sont qu’une très faible image des prodigieuses différences que la nature a mises dans tous les êtres. La taille de Son Excellence étant de la hauteur que j’ai dite, tous nos sculpteurs et tous nos peintres conviendront sans peine que sa ceinture peut avoir cinquante mille pieds de roi de tour : ce qui fait une très jolie proportion.
Quant à son esprit, c’est un des plus cultivés que nous avons ; il sait beaucoup de choses ; il en a inventé quelques-unes ; il n’avait pas encore deux cent cinquante ans, et il étudiait, selon la coutume, au collège des Jésuites2 de sa planète, lorsqu’il devina, par la force de son esprit, plus de cinquante propositions d’Euclide3. C’est dix-huit de plus que Blaise Pascal, lequel, après en avoir deviné trente-deux en se jouant, à ce que dit sa soeur, devint depuis un géomètre assez médiocre, et un fort mauvais métaphysicien. Vers les quatre cent cinquante ans, au sortir de l’enfance, il disséqua beaucoup de ces petits insectes qui n’ont pas cent pieds de diamètre, et qui se dérobent aux microscopes ordinaires ; il en composa un livre fort curieux, mais qui lui fit quelques affaires. Le muphti4 de son pays, grand vétillard5, et fort ignorant, trouva dans son livre des propositions suspectes, malsonnantes, téméraires, hérétiques, sentant l’hérésie6, et le poursuivit vivement : il s’agissait de savoir si la forme substantielle des puces de Sirius était de même nature que celle des colimaçons. Micromégas se défendit avec esprit ; il mit les femmes de son côté ; le procès dura deux cent vingt ans. Enfin le muphti fit condamner le livre par des jurisconsultes qui ne l’avaient pas lu, et l’auteur eut ordre de ne paraître à la cour de huit cents années. Il ne fut que médiocrement affligé d’être banni d’une cour qui n’était remplie que de tracasseries et de 25 petitesses. Il fit une chanson fort plaisante contre le muphti, dont celui-ci ne s’embarrassa guère ; et il se mit à
voyager de planète en planète, pour achever de se former l’esprit et le coeur, comme l’on dit. Ceux qui ne voyagent qu’en chaise de poste7 ou en berline7 seront sans doute étonnés des équipages7 de là-haut : car nous autres, sur notre petit tas de boue, nous ne concevons rien au-delà de nos usages. Notre voyageur connaissait merveilleusement les lois de la gravitation et toutes les forces attractives et répulsives8. Il s’en servait si à propos que, tantôt à l’aide d’un rayon du soleil, tantôt par la commodité d’une comète, il allait de globe en globe, lui et les siens, comme un oiseau voltige de branche en branche. Il parcourut la voie lactée en peu de temps, et je suis obligé d’avouer qu’il ne vit jamais à travers les étoiles dont elle est semée ce beau ciel empyrée que l’illustre vicaire Derham9 se vante d’avoir vu au bout de sa lunette. Ce n’est pas que10 je prétende que Monsieur Derham ait mal vu, à Dieu ne plaise11 mais Micromégas était sur les lieux, c’est un bon observateur et je ne veux contredire personne. Micromégas, après avoir bien tourné, arriva dans le globe de Saturne. Quelque accoutumé qu’il fût à voir des choses nouvelles, il ne put d’abord, en voyant la petitesse du globe et de ses habitants, se défendre de ce sourire de supériorité qui échappe quelquefois aux plus sages. Car enfin Saturne n’est guère que neuf cents fois plus gros que la terre, et les citoyens de ce pays-là sont des nains qui n’ont que mille toises1 de haut ou environ. Il s’en moqua un peu d’abord avec ses gens, à peu près comme un musicien italien se met à rire de la musique de Lulli12 quand il vient en France. Mais comme le Sirien avait un bon esprit, il comprit bien vite qu’un être pensant peut fort bien n’être pas ridicule pour
n’avoir que six mille pieds de haut.

1. Anciennes mesures : un pas vaut cinq pieds (un pied valant 32,4 cm), soit environ 1,62 m ; une lieue compte entre quatre et cinq kilomètres ; une toise mesure presque 2 mètres.
2. Congrégation chrétienne qui a éduqué et instruit beaucoup de jeunes gens.
3. Théorèmes d’Euclide.
4. Chef religieux, chargé de régler des controverses.
5. Uniquement préoccupé de vétilles, c’est-à-dire des choses sans aucune importance.
6. L’hérésie concerne tout ce qui est jugé contraire aux dogmes (aux
principes) de la religion.
7. Eléments permettant le transport au XVIIIe siècle.
8. Les lois régissant les mouvement des astres
établies par Newton.
9. Le savant Derham voulait prouver l’existence de Dieu en la situant dans un lieu très haut (la plus élevée des quatre sphères célestes où les Grecs situaient les dieux de leur mythologie).
10. Cela ne veut pas dire que...
11. Interjection figée.
12. Les musiciens se disputent à l’époque de Voltaire pour savoir quelle musique, de l’italienne (ave Lulli) ou de la française, est supérieure.

  • Lire les auteurs anciens : Descartes Règle III, Règles pour la direction de l’esprit
  • Marc FOGLIA, L’enfant chez Montaigne, un philosophe naturel ? - PDF

Eduquer et instruire

Les expressions de la sensibilité

Les métamorphoses du moi

Terminale, semestre 2

*L’humanité en question.

Présentation des chapitres. Bibliographie Académie de Créteil
[bleu marine]L’approche de ces questions s’effectue, pour chaque semestre, en relation privilégiée avec une période distincte dans l’histoire de la culture. Pour la classe terminale, ces périodes sont définies comme suit :
1) du romantisme au XXe siècle ;
2) période contemporaine (XXe-XXIe siècles).[/bleu marine]

Chapitres

  • Création, continuités, ruptures
  • Histoire et violence
  • L’humain et ses limites

* Histoire et violence

[rouge]DOSSIER 5 : Histoire et idéologie Académie de Créteil[/rouge]

*L’humain et ses limites

**[rouge]La grande Guerre[/rouge]

Film : Léon Poirier 1928, Verdun, visions d’Histoire Dossier Cinémathèque de Toulouse

Dossier pédagogique Cinémathèque de Toulouse. Les sentiers de la gloire, Stanley Kubrick, 1957

[rouge]DOSSIER 6 Le sens de l’histoire[/rouge]

**Les grands hommes et leurs passions

 Hegel La philosophie de l’histoire

[vert]DOSSIER 7 Le récit de soi : des Confessions aux antimémoires[/vert]

 Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (1849) « Récapitulation de ma vie »

Chateaubriand

++++Les mémoires d’Outretombe

Texte 1. Le début de deux histoires

25 septembre 1841.
J’ai commencé à écrire ces Mémoires à la Vallée-aux-Loups le 4 octobre 1811 ; j’achève de les relire en les corrigeant à Paris ce 25 septembre 1841 : voilà donc trente ans, onze mois, vingt-un jours, que je tiens secrètement la plume en composant mes livres publics, au milieu de toutes les révolutions et de toutes les vicissitudes de mon existence. Ma main est lassée : puisse-t-elle ne pas avoir pesé sur mes idées, qui n’ont point fléchi et que je sens vives comme au départ de la course ! À mon travail de trente années j’avais le dessein d’ajouter une conclusion générale : je comptais dire, ainsi que je l’ai souvent mentionné, quel était le monde quand j’y entrai, quel il est quand je le quitte. Mais le sablier est devant moi, j’aperçois la main que les marins croyaient voir jadis sortir des flots à l’heure du naufrage : cette main me fait signe d’abréger ; je vais donc resserrer l’échelle du tableau sans omettre rien d’essentiel.

Louis XIV mourut. Le duc d’Orléans fut régent pendant la minorité de Louis XV. Une guerre avec l’Espagne, suite de la conspiration de Cellamare, éclata : la paix fut rétablie par la chute d’Alberoni. Louis XV atteignit sa majorité le 15 février 1723. Le Régent succomba dix mois après. Il avait communiqué sa gangrène à la France ; il avait assis Dubois dans la chaire de Fénelon, et élevé Law. Le duc de Bourbon devint premier ministre de Louis XV, et il eut pour successeur le cardinal de Fleury dont le génie consistait dans les années[2]. En 1734 éclata la guerre

où mon père fut blessé devant Dantzig. En 1745 se donna la bataille de Fontenoy ; un des moins belliqueux de nos rois nous a fait triompher dans la seule grande bataille rangée que ayons gagnée sur les Anglais, et le vainqueur du monde a ajouté à Waterloo un désastre aux désastres de Crécy, de Poitiers et d’Azincourt. L’église de Waterloo est décorée du nom des officiers anglais tombés en 1815 ; on ne retrouve dans l’église de Fontenoy qu’une pierre avec ces mots : « Ci-devant repose le corps de messire Philippe de Vitry, lequel, âgé de vingt-sept ans, fut tué à la bataille de Fontenoy le 11 de mai 1745. » Aucune marque n’indique le lieu de l’action ; mais on retire de la terre des squelettes avec des balles aplaties dans le crâne. Les Français portent leurs victoires écrites sur leur front.

Plus tard le comte de Gisors, fils du maréchal de Belle-Isle, tomba à Crevelt. En lui s’éteignit le nom et la descendance directe de Fouquet. On était passé de mademoiselle de La Vallière à madame de Châteauroux. Il y a quelque chose de triste à voir des noms arriver à leur fin, de siècles en siècles, de beautés en beautés, de gloire en gloire.

Au mois de juin 1745, le second prétendant des Stuarts avait commencé ses aventures : infortunes dont je fus bercé en attendant que Henri V remplaçât dans l’exil le prétendant anglais.

La fin de ces guerres annonça nos désastres dans nos colonies. La Bourdonnais vengea le pavillon français en Asie ; ses dissensions avec Dupleix depuis la prise de Madras gâtèrent tout. La paix de 1748 suspendit ces malheurs ; en 1755 recommencèrent les hostilités ; elles s’ouvrirent par le tremblement de terre de Lisbonne, où périt le petit-fils de Racine. Sous prétexte de quelques terrains en litige sur la frontière de l’Acadie, l’Angleterre s’empara sans déclaration de guerre de trois cents de nos vaisseaux marchands ; nous perdîmes le Canada : faits immenses par leurs conséquences, sur lesquels surnage la mort de Wolfe et de Montcalm. Dépouillés de nos possessions dans l’Afrique et dans l’Inde, lord Clive entama la conquête du Bengale. Or, pendant ces jours, les querelles du jansénisme avaient lieu ; Damiens avait frappé Louis XV ; La Pologne était partagée, l’expulsion des jésuites exécutée, la cour descendue au Parc-aux-Cerfs. L’auteur du pacte de famille[5] se retire à Chanteloup, tandis que la révolution intellectuelle s’achevait sous Voltaire. La cour plénière de Maupeou fut installée : Louis XV laissa l’échafaud à la favorite qui l’avait dégradé, après avoir envoyé Garat[6] et Sanson à Louis XVI, l’un pour lire, et l’autre pour exécuter la sentence.

Ce dernier monarque s’était marié le 16 mai 1770 à la fille de Marie-Thérèse d’Autriche : on sait ce qu’elle est devenue. Passèrent les ministres Machault, le vieux Maurepas, Turgot l’économiste, Malesherbes aux vertus antiques et aux opinions nouvelles, Saint-Germain qui détruisit la maison du roi et donna une ordonnance funeste ; Calonne et Necker enfin.

Louis XVI rappela les parlements, abolit la corvée, abrogea la torture avant le prononcé du jugement, rendit les droits civils aux protestants, en reconnaissant leur mariage légal. La guerre d’Amérique, en 1779, impolitique pour la France toujours dupe de sa générosité, fut utile à l’espèce humaine ; elle rétablit dans le monde entier l’estime de nos armes et l’honneur de notre pavillon.

La révolution se leva, prête à mettre au jour la génération guerrière que huit siècles d’héroïsme avaient déposée dans ses flancs. Les mérites de Louis XVI ne rachetèrent pas les fautes que ses aïeux lui avaient laissées à expier ; mais c’est sur le mal que tombent les coups de la Providence, jamais sur l’homme : Dieu n’abrège les jours de la vertu sur la terre que pour les allonger dans le ciel. Sous l’astre de 1793, les sources du grand abîme furent rompues ; toutes nos gloires d’autrefois se réunirent ensuite et firent leur dernière explosion dans Bonaparte : il nous les renvoie dans son cercueil.

J’étais né pendant l’accomplissement de ces faits. Deux nouveaux empires, la Prusse et la Russie, m’ont à peine devancé d’un demi-siècle sur la terre ; la Corse est devenue française à l’instant où j’ai paru ; je suis arrivé au monde vingt jours après Bonaparte. Il m’amenait avec lui. J’allais entrer dans la marine en 1783 quand la flotte de Louis XVI surgit à Brest : elle apportait les actes de l’état civil d’une nation éclose sous les ailes de la France. Ma naissance se rattache à la naissance d’un homme et d’un peuple : pâle reflet que j’étais d’une immense lumière.

++++Mémoire et souvenir

Ici, j’ai écrit les Martyrs, les Abencerages, l’Itinéraire et Moïse ; que ferai-je maintenant dans les soirées de cet automne ? Ce 4 octobre 1811, anniversaire de ma fête et de mon entrée à Jérusalem[4], me tente à commencer l’histoire de ma vie. L’homme qui ne donne aujourd’hui l’empire du monde à la France que pour la fouler à ses pieds, cet homme, dont j’admire le génie et dont j’abhorre le despotisme, cet homme m’enveloppe de sa tyrannie comme d’une autre solitude ; mais s’il écrase le présent, le passé le brave, et je reste libre dans tout ce qui a précédé sa gloire.

La plupart de mes sentiments sont demeurés au fond de mon âme, ou ne se sont montrés dans mes ouvrages que comme appliqués à des êtres imaginaires. Aujourd’hui que je regrette encore mes chimères sans les poursuivre, je veux remonter le penchant de mes belles années : ces Mémoires seront un temple de la mort élevé à la clarté de mes souvenirs[5].

Extrait

Jean-Pierre LANGEVIN, Labyrinthes de la mémoire : s’y perdre, souffrir, s’y retrouver 
VIDÉO – Dailymotion >VIDÉO – Dossier – PDF
Morgane AVELLANEDA, La littérature comme fil d’Ariane : tracer son chemin dans la mémoire –
VIDÉO – Dailymotion >VIDÉO – Dossier – PDF

<!— /wp:paragraph - 1974
L’art et l’histoire : Entretiens avec André Malraux
 Le défaut de véracité et d’exactitude dans ces mémoires n’a de pertinence « qu’autant que l’on tient les Antimémoires pour des Mémoires et le « je » qui s’y exprime pour un je autobiographique », ce qui n’est pas évident dans la mesure où l’auteur s’est inscrit en faux aussi bien contre la tradition de l’autobiographie-confession, à la manière de saint Augustin ou de Rousseau, que contre celle des Mémoires à la manière de Saint-Simon ou du général de Gaulle. Le discours autobiographique de Malraux se situe ailleurs, nous semble-t-il, dans cette zone intermédiaire et que l’on appelle aujourd’hui l’autofiction et qui se caractérise par un discours bivalent, mi-enraciné dans la réalité référentielle et mi-tourné vers la fiction. En assemblant deux discours traditionnellement incompatibles, l’autofiction rend inopérante l’antithèse « vérité / fiction. »

Dès l’avant-propos des Antimémoires, Malraux établit une ligne de partage extrêmement nette entre deux grands modèles de récits de soi : [1]
L’individu a pris dans les Mémoires la place que l’on sait, lorsqu’ils sont devenus des Confessions. Celles de saint Augustin ne sont nullement des confessions, et s’achèvent en un traité de métaphysique. Nul ne songerait à nommer confessions les Mémoires de Saint-Simon : quand il parlait de lui, c’est pour être admiré.

**Des mémoires à la propagande

- Dossier BNF Les représentations artistiques de la Grande Guerre – 1 – Du témoignage à la propagande

***La guerre de masse
  • ***La violence de la Grande guerre

    **[vert]DOSSIER 7 De la nation au nationalisme[/vert]

    Le patriotisme

    L’image héroïque des soldats en France pendant la guerre de 14x18


    **Auschwitz

    ***
  • **Le totalitarisme

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