18
mars
2022
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103, CNRS-Paris1)
Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne
Séminaire de lecture
« Philosophie des Migrations »
Organisé avec le soutien de l’IC Migrations (département Policy), ce séminaire de lecture réunit des chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales autour des enjeux philosophiques des migrations, de l’extranéité et de l’immigration. Il vise à mettre en commun des lectures thématiques, en plusieurs langues et autour de textes traduits, afin de constituer une culture commune autour des théories philosophiques contemporaines des migrations et de l’extranéité.
Les dossiers de lecture seront disponibles via ce lien : https://drive.google.com/drive/folders/1Wji2W48os5lO0_J9unBuRcbp_FHfzrhr?usp=sharing{{
Pour toute question, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse : philodesmigrations@gmail.com
Alison Bouffet (LCSP, Université de Paris, ICM) et Juliette Monvoisin (NoSoPhi / ISJPS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ICM)
• Lien Zoom permanent : https://zoom.univ-paris1.fr/j/96091008696?pwd=eFlNQjNPNWcrdHZoYnF5bE1qUExrZz09
Pourquoi un groupe de lecture théorique sur les migrations ?
En Europe continentale, contrairement à l’Amérique du Nord, le champ d’étude sur les migrations s’est construit à partir d’un déficit de légitimité chronique, comme un « non-lieu de mémoire » (Noiriel, 1988). Ce n’est qu’à partir des années 1980 que l’histoire, puis la sociologie, l’anthropologie et les sciences politiques s’emparent de la question de l’immigration pour la construire peu à peu comme un sujet autonome légitime, avec un renouveau depuis les années 2000-2010. Pourtant, la philosophie est restée particulièrement distante quant à cet objet d’étude. Certes, la figure de l’étranger a été traditionnellement thématisée en philosophie et en phénoménologie, de Platon à Schütz, en passant par Kant et Derrida. On peut penser à l’opposition schmittienne entre l’ami et l’ennemi, qui tend à définir l’étranger comme la modalité sous laquelle l’altérité de l’ennemi se fait jour ; à la tradition cosmopolite, notamment kantienne, privilégiant la figure du « visiteur » comme sujet du droit d’hospitalité ; ou enfin à l’extension maximale de l’étranger comme substantif intransitif, dans la phénoménologie lévinassienne, où l’étranger apparaît comme l’autre nom d’Autrui. Cependant, le geste philosophique de définition de l’étranger semble l’absorber sous d’autres concepts, comme l’hostilité, l’hospitalité ou l’altérité, voire en faire parfois une figure de la non-familiarité et de l’étrangeté, aux dépens de l’analyse de la fonction politique des catégories non-nationales. La philosophie pense peu l’étranger en termes politiques : le non-national reste une figure marginale, rarement pensée comme constitutive ou structurante.
C’est tout l’enjeu de ce groupe de lecture « Philosophie des Migrations ». L’objectif est de mettre en commun des réflexions philosophiques ouvertes par la mobilité internationale et le statut des individus en migration. Notre démarche s’inscrit également dans le constat d’un manque de traduction et de réflexion autour des études critiques consacrées aux questions des migrations qui se sont constitués, depuis les années 80s aux Etats-Unis, au Canada, et au Royaume-Uni, et sont à présent bien balisés :
La philosophy ou ethics of migration, qui concentre des débats normatifs entre justification morale et politique du contrôle migratoire au sein des démocraties libérales et défense de l’ouverture des frontières ;
Les refugees studies, qui sont avant tout un ensemble d’études économiques, sociologiques ou anthropologiques sur les migrations forcées, mais qui questionnent plus généralement ses processus d’étiquetage, de catégorisation, de représentation politique
Les critical border studies ou critical migration studies qui se développent surtout en géographie et en sciences politiques, largement inspirées par la généalogie foucaldienne, et qui ont en commun un geste de dénaturalisation des migrations et des frontières :
Les critical citizenship studies, qui visent à élargir la citoyenneté en en faisant un lieu de luttes, plutôt qu’un statut, en pensant les « actes de citoyenneté », notamment ceux effectués par des citoyens non autorisés ou non légitimes (résidents étrangers, migrants ou sans-papiers) comme autant de remises en question du corps politique et de ses frontières.
Il s’agira de faire dialoguer ces corpus avec l’espace théorique francophone.
Programme 2021/2022
22 octobre 2021
Salle 3.06
Foucault et les “mobilités irrégulières”
19 novembre 2021
Salle 3.06
Délibérer entre pairs : quelles frontières pour les principes de justice ?
17 décembre 2021
Salle 3.06
La contrainte aux frontières peut-elle être légitime ? Réflexions à partir du débat entre David Miller et Arash Abizadeh
21 janvier
Salle 3.06
Entre républicanisme et multiculturalisme : la question des deux universels
18 février
Salle 3.06
Autonomy of migration : quel concept d’autonomie dans l’étude des migrations ? (corpus anglophone)
18 mars 2021
Salle 0.009
“L’autonomie des migrations” : quel concept d’autonomie dans l’étude des migrations ? (corpus francophone)
22 avril 2021
Salle 0.009
Mobilisations en exil : la grève de la faim des sans-papiers à Bruxelles
20 Mai 2021
Salle 3.06
Les Harkis et l’Etat : enjeux philosophiques de la transformation d’un groupe social hétéroclite en catégorie morale unifiée
17 juin 2021
Salle 3.09
La fragmentation des catégories de l’asile
18
mars
2022
Module de formation appartenant au dispositif : Auteurs aux programmes de philosophie : lecture suivie
Pour s’inscrire sur GAIA (hors parcours de formation, ANT et public désigné), saisir en MAJUSCULE le code 21A0240359 dans le champ "identifiant du dispositif. Pour information, code du module : 59803
Public : Professeurs de philosophie et de lettres.
candidature individuelle
Objectifs pédagogiques : La re-lecture de l’oeuvre de Pascal nous conduira à reprendre son épistémologie à la lumière de ses découvertes scientifiques, et à apprécier la rationalité propre à ses analyses politiques, morales et religieuses.
Contenus : Interventions et lectures autour des œuvres de Pascal : De l’esprit de géométrie, Traités scientifiques, Discours sur la condition des Grands, Pensées, etc.
Modalités : Les intervenants exposeront des analyses autour d’un des problèmes posés par l’oeuvre de Pascal, proposeront la lecture d’une partie de son oeuvre, ouverte à la discussion de l’ensemble des participants.
Durée : Formation d’une durée de 18 heures, soit de 3 jours, accueillant au minimum 15 stagiaires, au maximum 30.
Présentiel
Les dates et lieux de chaque formation sont donnés à titre indicatif. Voir le détail organisationnel sur GAIA
Responsable pédagogique et organisationnel : Dimitri DERAT - Mel : dimitri.derat@wanadoo.fr
Formateurs / intervenants :
THIROUIN Laurent : Universitaires (MDC ou PU)
MC KENNA Anthony : Universitaires (MDC ou PU)
GIOCANTI Silvia : Universitaires (MDC ou PU)
TALON-HUGON Carole : Universitaires (MDC ou PU)
DESCOTES Dominique : Universitaires (MDC ou PU)
DERAT Dimitri : Personnels enseignants, d’éducation et d’orientation
18
mars
2022
Lectures croisées
Séminaire de philosophie
Ouvert au public sur inscription (indispensable) en précisant la date de la séance à laquelle vous souhaitez assister. Modalités d’inscription bientôt en ligne.
Conformément aux consignes gouvernementales, accès à l’événement sur présentation d’un passe sanitaire.
Organisation
Jean-Baptiste Amadieu (République des savoirs-USR3608/Collège de France) et Jean-Pascal Anfray (République des savoir-USR3608/ENS)
Les Lectures croisées proposent des rencontres pour exposer les livres essentiels, aux enjeux intellectuels et sociaux. Deux discutants, issus de disciplines distinctes, débattent avec l’auteur d’un de ces livres et des avancées qu’il a permises. Deux regards critiques se croisent ainsi pour fournir des perspectives approfondies et variées.
De grands essais jalonnent les évolutions intellectuelles récentes. Ils ouvrent de nouveaux horizons, stimulent la réflexion ou provoquent le débat. Il importe de les connaître et de les comprendre, mais aussi d’en discuter ou d’en interroger la méthode et la portée. Comment les aborder sans contresens ? Saisir leur contribution aux disciplines dont on est peu familier ? Avoir une compréhension approfondie des perspectives critiques qu’ils ouvrent ?
L’unité de recherche La République des savoirs (USR 3608, CNRS, ENS, Collège de France), par sa singularité interdisciplinaire et ses équipes issues de domaines variés en lettres, en sciences et en philosophie, propose des rencontres pour exposer ces livres essentiels, les présenter sans les trahir, les éclairer avec érudition tout en s’adressant à un large public lettré, les scruter sans céder à l’échange entre initiés et en montrer les apports dans plusieurs disciplines.
Ce séminaire de recherche, à la croisée de l’actualité et des savoirs, prend la forme vivante d’une discussion, que le public peut ensuite poursuivre avec les discutants et tous les membres de La République des savoirs dans le cadre convivial d’un buffet. Au-delà des membres de La République des savoirs, il est ouvert à tous publics. Il figure aussi dans le programme pédagogique des élèves et des étudiants de l’École normale supérieure, au titre de la validation d’expériences transdisciplinaires.
PROGRAMME DES SÉANCES
Vendredi 19 novembre 2021
12h-14h
Lieu : Salle des Résistants
Autour de William Marx, « La Haine de la littérature »
Discutants : Jean-Baptiste Amadieu (CRRLPM) et Céline Surprenant (Respublica literaria)
Vendredi 18 mars 2022
12h-14h
Lieu : Salle Dussane
Autour de Justine Lacroix et Jean-Yves Pranchère, « Le Procès des droits de l’homme. Généalogie du scepticisme démocratique »
Discutants : Florent Guénard (Mathesis) et Perrine Simon-Nahum (CIEPFC).
Vendredi 17 juin 2022
12h-14h
Amphithéâtre Galois
Autour de Frédéric Pouillaude, « Représentations factuelles »
Discutants : Lucie Fabry (Mathesis), Thomas Conrad (CRRLPM)