La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Anthropologie historique de la signification
vendredi
09
décembre
2022
04h12 - 05h12
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e - salle Cavaillès (esc. C, 1er étage, droite)

Dans le cadre du séminaire "philosophie de l’art"
Organisé par Bruno Haas

Selon Hegel, la philosophie de l’art traite de la production de sens par l’être du signe même. Dans son Esthétique il a fourni une typologie des modes de la signification et de leurs produits ; on la trouve dans la partie consacrée aux « formes de l’art », appelées par Hegel symbolique, classique et romantique. Or, une analyse plus poussée de l’assise logique et sémiotique de ces formes de l’art montre qu’il s’agit, en fait, d’une forme en effet « symbolique », puis d’une forme « iconique », et enfin d’une forme que la sémiologie contemporaine n’a pas encore su dénommer, ni formaliser et que nous allons nommer « fonctionnelle » particulièrement présent en musique. La thèse hégélienne consiste à dire non seulement que l’art se réalise à travers les symboles, les images et les « fonctions », mais plutôt que l’art consiste à élaborer les effets de sens qui se produisent par l’être même du symbole, de l’image et de la « fonction ».

Par une anthropologie historique de la signification, nous entendons une approche scientifique des modalités de production de sens par l’être même des « signes ». Il nous semble que cette approche pourra renouveler notamment l’étude de ce que l’on appelle, aujourd’hui, l’art. L’étude de la production de sens par l’être même des signes s’inscrit dans l’anthropologie fondamentale et philosophique dans la mesure où il s’agit d’une production de l’homme dans un double sens. (1) l’art est produit par l’homme. (2) Mais l’homme est aussi un produit de l’art. Il se produit et se façonne à travers les dimensions de sens générées par l’être même des signes qu’il utilise. Ce renversement de la perspective est l’une des conséquences les plus spectaculaires de l’approche hégélienne, conséquence reprise par toute une série de philosophies et d’approches scientifiques, que ce soit la psychanalyse lacanienne, l’Esthétique adornienne, l’histoire de l’être selon Heidegger ou la déconstruction. Dans les études les plus avancées de l’art médiéval, cette dimension anthropologique de la production de sens est de plus en plus étudiée, notamment dans les travaux de Jean Wirth et d’autres.
Si la sémiologie a fait des progrès importants dans l’étude du symbole et de l’image, elle reste dépourvue d’une étude de ce que nous appelons ici une fonctionnalité, voire une « fonctionnalité déictique ». Pourtant, l’étude des fonctionnalités ou des « systèmes fonctionnels » reste certainement primordiale pour une science de l’art capable d’aborder les œuvres et d’en extraire. Qu’est-ce qu’un « système fonctionnel » ? Comment aborde-t-on l’analyse d’un tel système ? La méthode d’analyse d’un système fonctionnel s’appelle la déixis fonctionnelle. Notre séminaire d’anthropologie historique de la signification débutera donc par une année consacrée entièrement à la technique d’analyse déictico-fonctionnelle. L’intérêt de la déixis fonctionnelle consiste dans le fait qu’elle rend possible une approche scientifique et formalisable des objets singuliers (par exemple d’une peinture singulière dans ses effets les plus impondérables). Elle constitue dans ce sens une école du regard tout en produisant des résultats formalisables et par conséquent utilisables dans d’autres domaines. La déixis fonctionnelle a connu des applications particulièrement poussées en musicologie, et ceci probablement parce que l’analyse symbolique et iconique y promet particulièrement peu de résultats. Elle est en train de se développer actuellement dans le domaine des arts plastiques, et surtout dans celui de la peinture. L’introduction à la déixis fonctionnelle comportera donc en même temps une introduction dans les champs de son application.

I. 2022/23
La déixis fonctionnelle. Théorie et applications
Dans ce séminaire, on introduira à la théorie de la déixis fonctionnelle et à son application dans différents domaines, dont la musique, la peinture et la poésie. Certaines des séances auront lieu au musée. D’autres seront accompagnées de performances musicales, voire de lectures poétiques.

Dates prévues : le vendredi 18h-20h, salle Cavaillès

 28 octobre 2022
Bruno Haas : "La deixis fonctionnelle. Concepts fondamentaux"

 18 novembre 2022
Vladimir Safatle : "Formes sous tension dans Lulu (A. Berg) : L’insoumission et sexuation des corps aux années 30"
Le public est invité à se familiariser par avance avec l’opéra de Alban Berg Lulu dont on peut trouver des enregistrements sur l’internet

 9 décembre 2022
Bruno Haas : "Deixis fonctionnelle, suite. Introduction à la formalisation d’effets picturaux"
Il sera question notamment de la description des systèmes chromatiques, étudiée d’abord dans un tableau de Nicolas Poussin au Louvre (Eliézer et Rébecca, 1658)

3 février 2023
24 février 2023
31 mars 2023
Les dates des séances supplémentaires au Louvre seront communiquées par la suite.
INSCRIPTION

Les temps de la pandémie
vendredi
09
décembre
2022
12h30 - 14h00
horaire Salle Émile Borel (ex U203), ENS, 29 rue d’Ulm, 75005

Le séminaire « Les temps de la pandémie » examine quelques-unes des questions de sciences, de politique et de politique des sciences qui ont été posées à l’occasion de la pandémie.

Ce séminaire, qui est organisé pour la deuxième année, examine quelques-unes des questions de sciences, de politique et de politique des sciences qui ont été posées à l’occasion de la pandémie. Le prisme choisi est celui du temps : un certain nombre de ces questions, intrinsèquement classiques, ont en effet reçu une inflexion temporelle spécifique dans le cadre de la pandémie, qu’il s’agisse de l’urgence des décisions politiques ou médicales, de la longue durée en matière d’épidémiologie, de l’accélération des sciences et des techniques, ou encore de l’articulation du temps personnel et du temps social en période de confinement. Le séminaire est ouvert en termes de disciplines, puisqu’il donne la parole successivement à des praticiens hospitaliers, des épidémiologistes et des virologues, des historiens, sociologues et philosophes des sciences, des écrivains, des historiens de la littérature ou des anthropologues…

PROGRAMME DES SÉANCES
09 septembre 2022
Dans le cadre de la nuit de l’ENS, exceptionnellement Salle d’histoire de 00h00 à 01h00
Elisabeth Russo, Agathe Vieillard-Baron, Déborah Lévy-Bertherat, Géraldine Chouard et Charlotte Caillat, « Écriture de soi et incertitude : journaux de confinement »

28 octobre 2022
Élisabeth Russo, « Écriture et pandémie : le temps de la recherche »
(répondant : Déborah Lévy-Bertherat)

25 novembre 2022
Philippe Ravaud (Hôtel-Dieu, APHP), « Construire la preuve scientifique en période de crise »
(répondant : Martin Dumont)

9 décembre 2022
Pierrine Didier (EPIA INRAE / VetAgro Sup) et Laurent Gonthier, « Pandémie et écriture de soi : les journaux de confinement » (répondant : Élisabeth Russo)

27 janvier 2023
Manon Berriche (Medialab), « Les transformations numériques de l’espace public et leur impact en temps de crise sanitaire »
(répondant : Mathias Girel)

24 février 2023
Henri Bergeron (CSO), « Organisation et expertise au temps du Covid »
(répondant : Mathias Girel)

24 mars 2023
Aurore Armand (République des savoirs), « Sens et problèmes de la chronicisation de l’urgence » (répondant : Jean-Marc Mouillie)

21 avril 2023
François Crémieux (AP-HM), « Réorganiser l’hôpital en temps de pandémie : entre urgence et temps long »
(répondant : Martin Dumont)

25 mai 2023
Daniel Benamouzig (CSO), séance à confirmer
(répondant : Florent Guénard)

Organisation
La République des savoirs (ENS-CNRS-Collège de France) en collaboration avec Lettres, Idées, Savoirs (université de Paris-Est-Créteil)

Je et nous. Regards croisés sur un lien indissociable
vendredi
09
décembre
2022
16h00 - 18h00
horaire ENS Ulm

ENS 45 rue d’ULM 75005 PARIS

Regards croisés sur un lien indissociable
Séminaire de recherche 2022-2023

Organisé par Lucia Angelino (Marie Curie Fellow - Archives Husserl UMR 8547 CNRS/ENS) et Marc Crépon (Archives Husserl UMR 8547 CNRS/ENS)

Archives Husserl de Paris - Pays Germaniques UMR 8547 CNRS/ENS avec la collaboration de Marie Sklodowska Curie Actions

  • Présentation
La question du nous fait un retour massif dans le débat public, et ce dans des contextes très divers, liés pour l’essentiel à la multiplication des d’événements catastrophiques et/ou traumatiques — qu’il s’agisse des guerres, des attentats terroristes, des crises écologiques, sanitaires, économiques — qui exposent l’ensemble de l’humanité aux mêmes risques et aux mêmes menaces. De façon dramatique et paradigmatique ces événements infligent un démenti flagrant à l’idée que nous serions des je autonomes, souverains, imperméables et exhibent les liens d’interdépendances, y compris ceux qui ne sont pas choisis, par lesquels nous existons en dehors de nous-mêmes et par d’autres que nous-mêmes. En ce sens, ils nous obligent à « faire le deuil » du fantasme de l’auto-suffisance et nous rappellent à quel point nos vies sont d’emblée liées à celles des autres. Telle est par exemple l’hypothèse qu’explore J. Butler dans Vie Précaire Les Pouvoirs du deuil et de la violence après le 11 septembre 2001. Au-delà de ces usages contemporains, parfois rhétoriques, la notion de « nous » a fait aussi l’objet d’investigations philosophiques approfondies dans l’entre-deux-guerres sur l’arrière-fond du débat entre holisme(collectivisme) et individualisme qui a traversé le XXème siècle.
 
L’objectif de ce séminaire est de revenir sur ce débat pour réfléchir sur la relation entre Je et Nous, telle qu’elle se pose aujourd’hui dans le champ étique et politique, à la lumière des analyses approfondies qu’y ont consacré des phénoménologues tels que Jean-Paul Sartre, Emmanuel Levinas, Paul Ricoeur, Max Scheler, Edmund Husserl, ainsi que des sociologues tels que Georg Simmel et George H. Mead. On tâchera de montrer l’actualité et la pertinence des ressources que nous offrent pour penser l’articulation « Je-Nous » les figures majeures de la tradition phénoménologique, d’une part, et d’autre part la manière dont les débats contemporains qui se saisissent de cette notion permettent d’en soulever les enjeux éthiques et politiques.

Programme

 Jeudi 13 octobre 2022 |16h-18h|Salle des Actes

Gérôme Truc (Institut des sciences sociales du politique, UMR 7220, CNRS-Université Nanterre-ENS Paris Saclay)

De l’entrelacement entre le « je » et le « nous » dans les réactions aux attentats dans les sociétés occidentales

 Jeudi 17 novembre 2022 |16h-18h|Salle des Actes

Laurent Perreau (Université de Franche-Comté)

Le nous en moi. Remarques sur la théorie husserlienne de l’intersubjectivité

 Vendredi 09 décembre 2022 |16h-19h|Salle Cavaillès

Dan Zahavi (University of Copenhagen)

Beyond individualism and collectivism

Sophie Loidolt (TU Darmstadt University)

Hannah Arendt’s Phenomenology of Plurality

 Jeudi 05 janvier 2023 |16h-18h|Salle des Actes

Jean-Claude Monod (Archives Husserl – Pays Germaniques UMR 8547 CNRS-ENS)

Identifications, dénis d’humanité et luttes pour la reconnaissance : de Husserl à Honneth

 Jeudi 19 janvier 2023 |16h-18h|Salle des Actes

Hadi Rizk (Lycée Henri IV)

Le nous hanté : du tiers régulateur au tiers sécessionniste

Contact : lucia.angelino@ens.psl.eu

Séminaire « Race et Culture : Questionnements philosophiques »
vendredi
09
décembre
2022
16h00 - 18h00

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (UMR 8103, CNRS-Paris 1)

Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne

La première séance du séminaire « Race et Culture : Questionnements philosophiques » aura lieu le vendredi 25 novembre, de 16h à 18h, en ligne.

Jean-Godefroy Bidima (Tulane University) donnera une conférence intitulée « Itinéraires d’un philosophe allemand en temps d’Apartheid : les critiques de Gerhard A. Rauche (1920-2003) ».

Le séminaire est ouvert à tous, après inscription préalable à l’adresse suivante :
https://evento.univ-paris1.fr/survey/seminaire-race-et-cu...-rajbc4lh

Le programme annuel et l’argument du séminaire sont disponibles sur la page web du séminaire : : https://nosophi.hypotheses.org/vie-scientifique/seminaire-race-et-culture-questionnements-philosophiques

https://philosophie.pantheonsorbonne.fr/evenements/race-et-culture-questionnements-philosophiques-1


Programme

Organisatrices : Magali BESSONE (Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sophie GUÉRARD DE LATOUR (ENS Lyon) et Jamila MASCAT (Utrecht Univ.)

En 2022-2023, les séances se tiendront le vendredi de 16h à 18h essentiellement à distance sauf indication contraire.

L’inscription est obligatoire selon les indications précisées pour chaque séance.

 25 novembre
Jean-Godefroy Bidima (Tulane University) :
« Itinéraires d’un philosophe allemand en temps d’Apartheid : les critiques de Gerhard A. Rauche (1920-2003) »

 9 décembre
Elsa Dorlin (Université de Toulouse) :
« Race contre classe »

 27 janvier - séance hybride
En présence, salle de la BIS, Centre Sorbonne 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris
Léora Auslander (Chicago University) :
« Une nouvelle conceptualisation des études de race : le Département de “Race, Diaspora, and Indigeneity” à l’Université de Chicago »

 3 février
Ernest-Marie Mbonda (Université catholique d’Afrique centrale) :
« L’afrocentricité est-elle un “racisme antiraciste” ? »

 24 mars
Mickaella Perina (University of Massachusetts) :
TBA

 7 avril
Mickaelle Provost (Dalhousie University) :
« Anna Julia Cooper, W. E. B Du Bois et l’existentialisme noir »

 26 mai - séance hybride
En présence, salle 13 Centre Lourcine, 1 rue de la Glacière 75013 Paris
Souleymane Bachir Diagne (Columbia University) :
« Tribus, races, humanisme »

23 juin - séance hybride
Ens, Lyon
« Empires et impérialismes »

Yann Allard-Tremblay (McGill University) : « Consolation et Réconciliation : une voie depuis la blanchité vers l’humanité »

Mohamed Amer Meziane (Brown University) : « La race, le ciel et la terre. L’impérialité coloniale entre spectralité et dissémination »

Ann Stoler (New School) : « Le travail de la philosophie : sur le terrain impérial »