La philosophie dans l’académie de CRETEIL
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Séminaire Hegel et l’idéalisme allemand
samedi
18
mars
2023
10h00 - 12h30
horaire Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne, Paris 5e - Salle de formation de la BIS

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
HIPHIMO

Thème de l’année :
Concevoir la liberté. Hegel et l’avènement d’un concept
La liberté est un concept clé de la philosophie kantienne et post-kantienne. Kant fonde sa philosophie pratique sur cette notion tout en attribuant à la raison pratique le premier rang parmi les « facultés de l’âme ». Schelling y voit carrément la « chose en soi », celle qui seule vaut la peine, en dernière conséquence, d’être connue et que Kat n’aurait fait qu’entrevoir (Freiheitsschrift). Pour Fichte, la pratique de la Wissenschaftslehre est pur exercice de liberté, comme il ressort de plus en plus des écrits tardifs. Hegel enfin fonde sa conception du droit sur l’idée de liberté et sa réalisation. Tout cela est bien connu et étudié. Mais savons-nous vraiment pourquoi cette génération de contemporains de la grande révolution française a tant convoité le concept de liberté ; et surtout, savons-nous vraiment ce qu’ils ont entendu par là ?
Pour Hegel, dit-on, la liberté est l’être près de soi dans l’autre (Bei sich Sein im Anderen) . Or, il n’est pas sûr qu’il s’agisse là d’une définition de la liberté. Il est sans doute plus prudent de dire qu’à chaque fois que nous constatons un être auprès de soi dans l’autre, on constate aussi une forme de liberté. Le terme « liberté » se réfère d’une façon différente à la chose qu’il dénomme que le terme « Être auprès de soi dans l’autre ». La façon dont un terme désigne son corrélat n’est pas indifférent à la nature de ce corrélat ou de cette « réalité ». Si nous acceptons pour un instant cette différence entre la liberté et l’être auprès de soi dans l’autre, il devient possible de poser la question que voici : Pourquoi et dans quel sens la liberté se produit-elle à chaque fois qu’une chose est auprès de soi dans l’autre ? Pour pouvoir répondre à cette question, il faudrait pouvoir parler de la liberté sans avoir recours d’emblée à sa prétendue définition.
Si l’interprétation traditionnelle de Hegel et de sa conception de la liberté s’est focalisée sur sa philosophie du droit, de l’éthicité, de la politique, il semble nécessaire dorénavant de se pencher aussi sur d’autres textes et d’autres parties du « système » dans lesquelles il est bien question de liberté afin de mieux cerner les ressorts plus profonds qui régissent l’usage de ce concept et le désir de le mettre autant en avant. Ainsi, la théorie de l’esprit absolu semble regorger d’endroits où la notion de liberté est engagée : L’art n’est-il pas structurellement « libre » du fait de porter son but en lui-même ? D’où : quel rapport entre les institutions de l’esprit absolu et les institutions de l’esprit objectif ? Puis : Peut-on penser la divinité sans recours au concept de liberté ? Que penser de la nature, issue d’un Ent-schluß (dé-cision) de l’idée, dont Hegel précise qu’il est libre ? (Simple pensée créationniste ou philosophème sérieux encore à assimiler ?) Quel statut accorder à la liberté dans le concert des concepts de la modalité logique ? Comment penser la liberté qu’il faut bien attribuer à l’absolu ? Suffit-il de dire que l’absolu est auprès de soi dans l’autre ?
Pour aborder ces questions, qui semblent d’abord concerner l’interprétation interne de différentes parties du système hégélien, il nous semble essentiel de confronter les interventions théoriques de Hegel avec d’autres points émergeants du discours sur la liberté, tel qu’il apparaît autour de la figure de Kant et de la grande révolution, ainsi que les tentatives critiques qui les ont accompagnés et suivis.

(1)Voir par exemple l’article très complet de Hans Friedrich Fulda : „Der eine Begriff als das Freie und die Manifestationen der Freiheit des Geistes“, in : Anton Friedrich Koch, Friederike Schick, Klaus Vieweg, Claudia Wirsing (Hg.), Hegel – 200 Jahre Wissenschaft der Logik, Hamburg : Meiner, 2014, p. 15-40

INSCRIPTION OBLIGATOIRE : gilles.marmasse@univ-poitiers.fr

 samedi 15 octobre 2022
Gauthier Tumpich (université Montpellier 3) : "La volonté de liberté comprise comme dépassement dialectique de la volonté de bonheur"
Bruno Haas (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : "Liberté l’absolu"

 samedi 10 décembre 2022
Mai Lequan (université Lyon 3-Jean-Moulin) : "Liberté transcendantale et liberté pratique selon Kant : de la spontanéité à l’autonomie et retour"

Jean-Christophe Goddard (université Toulouse Jean-Jaurès) : "Liberté transcendantale kantienne et cosmologie "transcendantaliste" (au sens de M.Sahlins). Une lecture anthropologique de Kant"

 samedi 28 janvier 2023
Alberto Siani (université de Pise) : "Ende der Kunst, Freiheit des Subjekts"

Camilla Brenni (Centre Marc Bloch) : « L’empirisme philosophique selon Hegel : une doctrine de la non-liberté ? »

 samedi 18 mars 2023
Denis Thouard (CNRS) : "Sur Schleiermacher et la liberté"
Christoph Martin (université de Stuttgart) : "Objectivité et Liberté"

Entre radicalisation et dépassement : la phénoménologie à ses limites
samedi
18
mars
2023
10h30 - 12h30
horaire Salle Lalande (17 rue de la Sorbonne)

Séminaire de phénoménologie

Organisateurs :
Renaud Barbaras (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS, EXeCo)
Alexandre Feron (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS, EXeCo)

Première séance : 21 janvier 2023 10h30 à 12h30

Alexandre Feron : « Radicaliser ou dépasser ? Trần Đức Thảo, Michel Foucault et Jacques Derrida face à la phénoménologie dans les années 1950 »

Inscription : cliquer ici

La phénoménologie – et notamment la phénoménologie française – rencontre régulièrement des objets ou des pratiques qui semblent mettre à mal certains de ses principes méthodologiques et de ses notions fondamentales : la matière, l’inconscient, le monde d’avant la corrélation et de l’apparition du sujet, le monde de l’enfant ou celui de l’animal, le conditionnement social et historique, les rapports de classe, genre ou race, l’exigence pratique ou politique de transformation du monde, le développement des sciences naturelles et des sciences humaines, etc.

La phénoménologie est alors prise par la double tentation de la radicalisation ou du dépassement. Elle cherche parfois à pousser, dans un mouvement de radicalisation, ses concepts et méthodes jusqu’à leurs limites extrêmes – mettant ainsi en lumière, dans ce processus de renouvellement et de transformation, la fécondité et les possibilités jusqu’alors insoupçonnées de la phénoménologie, sa capacité à investir des nouveaux domaines, à élaborer des concepts inédits, et à faire ainsi droit à des structures toujours plus fondamentales ou à des objets qu’on aurait cru hors de son spectre. Mais à d’autres moments, elle prend à l’inverse acte de certaines limites insurmontables de la démarche phénoménologique, reconnaît ses difficultés à investir tel champ et à penser tel type d’objet, et affirme explicitement la nécessité de transgresser le cadre phénoménologique, voire de procéder à une sortie ou à un dépassement de la phénoménologie elle-même.

L’objet du séminaire de l’année prochaine sera de revenir sur cette tension entre radicalisation et dépassement, fidélité et infidélité, qui travaille la phénoménologie, tantôt en étudiant certaines des séquences de son histoire où la question s’est posée avec une acuité particulière, tantôt en donnant la parole à des représentants et représentantes de la phénoménologie contemporaine qui proposent chaque fois une certaine réponse à ce dilemme.

Les inscriptions seront ouvertes 10 jours avant la séance

  • 21 janvier 2023 – Alexandre Feron : « Radicaliser ou dépasser ? Trần Đức Thảo, Michel Foucault et Jacques Derrida face à la phénoménologie dans les années 1950 "
  • 18 février 2023 – Renaud Barbaras : « La tâche de la phénoménologie »
  • 18 mars 2023 – Michel Bitbol : « Phénoménologie et physique quantique »
  • 15 avril 2023 – Daniel Giovannangeli : « Jacques Derrida et l’Idée au sens kantien »
  • 20 mai 2023 – Étienne Bimbenet : « Idéologie et fausse conscience. Une enquête entre phénoménologie et sociologie »
  • 10 juin 2023 – Marion Bernard : « Se dépouiller de la technicité. Réflexions à partir des usages "désinvoltes" de la phénoménologie dans les études féministes et décoloniales »

Contact : alexandre.feron@univ-paris1.fr
page du séminaire

Entre radicalisation et dépassement : la phénoménologie à ses limites
samedi
18
mars
2023
10h30 - 12h30
horaire Salle Lalande (17 rue de la Sorbonne)

Séminaire de phénoménologie

Organisateurs :
Renaud Barbaras (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS, EXeCo)
Alexandre Feron (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS, EXeCo)

Prochaine séance : 18 mars 2023 10h30 à 12h30

Michel Bitbol : « Phénoménologie et physique quantique »

Inscription : cliquer ici

La phénoménologie – et notamment la phénoménologie française – rencontre régulièrement des objets ou des pratiques qui semblent mettre à mal certains de ses principes méthodologiques et de ses notions fondamentales : la matière, l’inconscient, le monde d’avant la corrélation et de l’apparition du sujet, le monde de l’enfant ou celui de l’animal, le conditionnement social et historique, les rapports de classe, genre ou race, l’exigence pratique ou politique de transformation du monde, le développement des sciences naturelles et des sciences humaines, etc.

La phénoménologie est alors prise par la double tentation de la radicalisation ou du dépassement. Elle cherche parfois à pousser, dans un mouvement de radicalisation, ses concepts et méthodes jusqu’à leurs limites extrêmes – mettant ainsi en lumière, dans ce processus de renouvellement et de transformation, la fécondité et les possibilités jusqu’alors insoupçonnées de la phénoménologie, sa capacité à investir des nouveaux domaines, à élaborer des concepts inédits, et à faire ainsi droit à des structures toujours plus fondamentales ou à des objets qu’on aurait cru hors de son spectre. Mais à d’autres moments, elle prend à l’inverse acte de certaines limites insurmontables de la démarche phénoménologique, reconnaît ses difficultés à investir tel champ et à penser tel type d’objet, et affirme explicitement la nécessité de transgresser le cadre phénoménologique, voire de procéder à une sortie ou à un dépassement de la phénoménologie elle-même.

L’objet du séminaire de l’année prochaine sera de revenir sur cette tension entre radicalisation et dépassement, fidélité et infidélité, qui travaille la phénoménologie, tantôt en étudiant certaines des séquences de son histoire où la question s’est posée avec une acuité particulière, tantôt en donnant la parole à des représentants et représentantes de la phénoménologie contemporaine qui proposent chaque fois une certaine réponse à ce dilemme.

Les inscriptions seront ouvertes 10 jours avant la séance

21 janvier 2023 – Alexandre Feron : « Radicaliser ou dépasser ? Trần Đức Thảo, Michel Foucault et Jacques Derrida face à la phénoménologie dans les années 1950 »

18 février 2023 – Renaud Barbaras : « La tâche de la phénoménologie »

18 mars 2023 – Michel Bitbol : « Phénoménologie et physique quantique »

15 avril 2023 – Daniel Giovannangeli : « Jacques Derrida et l’Idée au sens kantien »

20 mai 2023 – Étienne Bimbenet : « Idéologie et fausse conscience. Une enquête entre phénoménologie et sociologie »

10 juin 2023 – Marion Bernard : « Se dépouiller de la technicité. Réflexions à partir des usages "désinvoltes" de la phénoménologie dans les études féministes et décoloniales »

Contact : alexandre.feron@univ-paris1.fr

Page du séminaire : ici